Pénurie de maïs en RDC: le pays se tourne vers les pays voisins pour tenter de résorber la crise
En République démocratique du Congo, le Sud-Est et le Centre sont secoués par une crise de pénurie de maïs, aliment de base dans la région. Le gouvernement s’est tourné vers ses voisins pour tenter de résorber la crise dans un climat de concurrence sur le marché et de faibles récoltes en Afrique de l’Est. Des mesures avec impact sur la fiscalité ont été prises pour une solution à court terme, mais le problème reste entier dans un pays disposant de millions d’hectares de terres arables particulièrement fertiles.
« Ce n’est pas la honte pour la RDC d’aller importer pour sauver la population du Grand-Kasaï et du Grand-Katanga, c’est de la responsabilité », assume devant la presse, Vital Kamerhe, le vice–Premier ministre en charge de l’Économie nationale. Pour cette conférence de presse conjointe aux côtés du porte-parole du gouvernement, M. Kamerhe, allié du président Félix Tshisekedi, s’exprimait pour la première fois face à la presse depuis qu’il a intégré le gouvernement.
Choix assumé
Le vice–Premier ministre a assumé l’importation pour combler le déficit, répliquant aux critiques après une tournée de plusieurs ministres en Zambie et en Afrique du Sud à la recherche de fournisseurs de la farine de maïs, indispensable pour les régions désignées. Les besoins de consommation y sont évalués à un million de tonnes par an mais les opérateurs locaux ne produisent que le quart, selon les chiffres officiels.
Le déficit est comblé depuis des années par les importations à partir de la Zambie dont la production était très convoitée par d’autres pays. « C’est là, dit-il, qu’on va découvrir que la guerre était à nos portes. (…) Les Zambiens nous donnent l’explication que l’Éthiopie, le Sud–Soudan, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et le Malawi ont acheté toute la cargaison qui était destinée à la RDC ». Le pays a négocié des milliers de tonnes en Afrique du Sud, mais mise sur des nouvelles politiques agricoles internes pour s’auto-suffire.
Inciter
Les autorités congolaises se sont engagées – entre autre – à renoncer pour une durée de six mois à tous les droits, taxes et redevances sur l’importation de maïs afin d’inciter les importateurs locaux à accroître leur volume. Même décision sur la parafiscalité à l’importation des intrants et engins agricoles pour réduire les coûts de revient et soutenir la production locale.
Source – rfi