Un an de sanctions occidentales: comment s’en sort l’économie russe?

Après un an de guerre et de sanctions occidentales, force est de constater que l’économie russe a mieux résisté que prévu. Comment l’expliquer?

Un an de sanctions occidentales: comment s’en sort l’économie russe?

Après un an de guerre et de sanctions occidentales, force est de constater que l’économie russe a mieux résisté que prévu. Comment l’expliquer

Dès les premières semaines du conflit, les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont lancé leurs salves de sanctions économiques contre la Russie. Espace aérien fermé, transport routier fermé, interdiction d’entrée sur le territoire, exclusions bancaires, listes noires, gels d’avoirs, limitation drastique des importations et exportations, embargo sur le pétrole russe transporté par voie maritime, plafonnement du prix du brut, etc. 

Neuf paquets de sanctions

De grandes entreprises internationales ont également cessé leurs activités en Russie, comme McDonald’s, Nike, Starbucks ou LVMH. L’Europe a adopté à ce jour neuf paquets de sanctions depuis le début de la guerre et un dixième est en préparation. Tout le monde s’accordait à dire que l’économie russe allait dès lors s’effondrer. Le résultat n’est aujourd’hui clairement pas à la hauteur des attentes, relate BFMTV.

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Secteur technologique

Si certaines sanctions s’avèrent surtout symboliques (listes noires, bannissement du territoire), d’autres ont un réel impact, notamment dans le secteur des technologies. Ainsi, l’arrêt des exportations des semi-conducteurs vers la Russie, dont les puces électroniques, autant d’éléments cruciaux pour l’armement de pointe, entraîne une vraie pénurie au sein de l’armée russe: “Outre les systèmes d’armes, les puces sont nécessaires pour les infrastructures de production. La pénurie oblige les usines russes à s’appuyer davantage sur les vieilles machines de l’ère soviétique, qui sont inefficaces et peu sûres”, confie à BFMTV Pavel Baev, professeur et chercheur au Peace Research Institute d’Oslo.

Secteur automobile

Le secteur automobile russe est également très durement touché par l’interdiction de vente de technologies et pièces détachées. De grands constructeurs comme Renault et BMW ont cessé leurs activités en Russie. Parmi les conséquences étonnantes, les voitures russes “n’ont plus besoin ni d’airbag ni d’ABS pour être autorisées à rouler”, précise BFMTV.

Secteur financier

Plusieurs grandes banques russes ont été bannies du système international d’échange de données SWIFT. Par ailleurs, la banque centrale russe n’a plus accès à ses fonds déposés à l’étranger, du moins dans les pays qui la sanctionnent. L’impact reste malgré tout plus limité que prévu: “Le gel des avoirs de la banque centrale a certainement joué un rôle dans la crise financière que le pays a connue en mars, mais n’a pas empêché son rétablissement en avril et en mai, notamment du fait de la flambée immédiate des prix des hydrocarbures”, explique à BFMTV Julien Vercueil, vice-président de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales.

Secteur pétrolier

Annoncé comme l’une des sanctions majeures, l’embargo européen sur le pétrole russe et le plafonnement des prix du baril, n’ont pas démontré leur pleine efficacité à ce jour. Au contraire, la Russie a même engrangé des bénéfices considérables grâce à ses exportations d’hydrocarbures en 2022. L’UE a par exemple versé plus de 146 milliards de dollars à la Russie pour son pétrole et son gaz depuis le premier jour de l’invasion, souligne la BBC. “Les clients européens se sont précipités pour acheter et stocker du pétrole brut et du gazole entre autres produits en amont de l’application des sanctions. Une hausse de la demande donc qui a engendré une augmentation de prix”, commente BFMTV. Aujourd’hui, la Russie se tourne vers d’autres gros clients, comme la Chine, l’Inde et la Turquie pour exporter son pétrole (à prix avantageux) banni à l’Ouest.

Secteur agricole

Élément non négligeable des sanctions européennes: elles ne s’appliquent pas aux exportations de denrées alimentaires et de produits agricoles. Un autre avantage pour l’économie russe, premier exportateur mondial de blé avant l’éclatement du conflit, un secteur qui reprend son rythme de croisière après un temps d’arrêt. “D’ici la fin de l’année agricole, c’est-à-dire d’ici le 30 juin 2023, nous serons en mesure de porter le volume total des exportations de céréales à 55-60 millions de tonnes”, a affirmé récemment Vladimir Poutine.

Croissance russe

Selon le dernier rapport du FMI sur les perspectives de l’économie mondiale, publié fin janvier, la Russie connaîtra une croissance de 0,3 % cette année, soit une amélioration par rapport à la contraction de -2,2 % en 2022 et un chiffre bien supérieur aux projections du FMI en octobre dernier qui tablait sur -2,3%.

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