Kaffrine – Education en langues nationales : Les acteurs cogitent sur la faisabilité
La Journée internationale de la langue maternelle a été célébrée samedi à Kaffrine. Elle a été co-présidée par le ministre de l’Education nationale, Dr Cheikh Oumar Anne, et son collègue de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène, Abdoulaye Saydou Sow. La cérémonie a été une occasion pour les communautés linguistiques de communier et d’échanger sur les grands défis du développement des langues nationales.Par Badé SECK – Dans son discours, le parrain de la cérémonie a remercié le ministre Cheikh Oumar Anne et la directrice de l’Alphabétisation, des langues nationales et de l’Education de base des jeunes et des adultes (Ebja) pour le choix porté sur Kaffrine, une ville multilingue.Il a par la suite félicité le ministre de l’Education nationale pour son engagement, sa générosité et son ouverture. «Je suis fier de clamer haut et fort que vous êtes mon frère et mon aîné pour tout le soutien que vous m’avez apporté quand j’étais sous votre coupole en tant que directeur du Coud», justifie-t-il.Le maire Abdoulaye Sow a aussi félicité les enseignants de la région pour les brillants résultats obtenus au Cfee et au Bfem, et s’est engagé à davantage investir dans l’éducation qui est une compétence décentralisée.Sur le choix du thème : «L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer le monde», Dr Cheikh Oumar Anne a fait noter que la rencontre devrait relancer la réflexion sur les enjeux et défis inhérents à la mise en œuvre de réformes qui accorderaient aux langues nationales une place centrale dans les politiques d’éducation et de formation.Au Sénégal, sur les 25 langues maternelles, seules 21 sont codifiées. Au cours de la cérémonie, les acteurs ont porté le plaidoyer devant les autorités pour la généralisation de la codification.Pour magnifier l’importance des langues maternelles dans le développement cognitif de l’enfant, Georges Gonzalez, représentant de l’Unicef, a indiqué que les élèves qui utilisent la langue maternelle ont 30% de chance de pouvoir lire à la fin de l’école élémentaire, contrairement à ceux qui ne l’utilisent pas.Il a réaffirmé l’engagement des partenaires à accompagner le ministère de l’Education nationale à travers le programme de Renforcement de la lecture initiale (Relit), en remplacement de la Lecture pour tous (Lpt).Le président de l’Union nationale de l’association des langues locales, Ameth Sy, a salué les politiques éducatives mises en œuvre. Il a tout de même posé quelques doléances relatives à une codification de toutes les langues maternelles.Dr Cheikh Oumar Anne a rassuré que toutes les langues maternelles seront bien prises en compte dans la prochaine réforme curriculaire. Sur instruction du président de la République, toutes les langues seront enseignées dans nos programmes en 2025», rassure-t-il.Le ministre a remercié toute la communauté mobilisée pour la réussite de l’événement. [email protected]