Révision des curricula : L’État sous la dictée des élèves
Le ministère de l’Education nationale est dans la dynamique de réformer les programmes scolaires. Dans ce sens, il informe que de larges consultations sont prévues.Par Dieynaba KANE – Le mouvement d’humeur mené par des élèves dans certaines écoles, pour exiger la réforme des programmes scolaires, a fait réagir le Ministère de l’éducation nationale (Men). Ledit ministère informe dans un document que «le processus de révision des programmes scolaires, plus globalement la révision des curricula, a démarré par la mise en place du dispositif organisationnel depuis l’année scolaire 2021/2022». Voulant s’inscrire dans une démarche inclusive pour mener ce travail, le Men «a décidé d’organiser de larges consultations». Et d’expliquer : «Elles vont concerner tous les maillons de la Nation : les institutions de la République, les départements ministériels, les universités, les partenaires sociaux, les partenaires au développement, les enseignants, les parents d’élèves, les élèves, la Société civile, le patronat, les autorités religieuses et coutumières, etc.» Au-delà de sa dimension consultative, les auteurs du document assurent que «ce processus sera transparent, public et inclusif, pour une offre d’éducation équitable». D’après eux, «la nature de cet exercice requiert cependant une bonne planification des activités y afférentes et un encadrement soutenu par une expertise qualifiée et expérimentée». Dans cette même dynamique, le ministère «s’engage à la construction d’un curriculum consensuel, souple, ouvert et adapté à nos réalités sociales, culturelles, historiques, linguistiques, religieuses, économiques, etc.». Ce projet, selon les services de ce département, entre dans le cadre de «l’ambition du gouvernement du Sénégal de mobiliser toutes les ressources nécessaires pour des offres d’éducation capables de produire des citoyennes et citoyens aptes à répondre aux aspirations de la Nation».Dans le communiqué, il est souligné que «l’Inspection générale de l’éducation et de la formation (Igef), chargée de la mission permanente de suivi et d’évaluation de la politique éducative, pilote cette révision des programmes». Celle-ci, renseigne-t-il, «concerne le préscolaire, l’élémentaire, le moyen, le secondaire, l’éducation de base des jeunes et des adultes, y compris les daaras». En outre, le ministère fait savoir que «la révision des programmes scolaires s’inscrit nécessairement dans un contexte curriculaire plus large, convoquant les relations enseignant(e)s/apprenant(e)s, les horaires, les méthodes et démarches d’enseignement, les manuels, les évaluations, la formation des enseignant(e)s, les infrastructures et équipements…». Autant d’orientations et d’innovations, soutiennent les auteurs du document, «qui justifient la révision des curricula dans le sens d’un continuum préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire».Par ailleurs, le Men, qui a rappelé les réformes et programmes menés jusque-là, souligne que «le Paquet mis à jour (2018-2030) prend en considération de nouvelles orientations, notamment celles liées aux engagements internationaux (l’Objectif de développement durable 4, l’Agenda 2063 de l’Union africaine) et nationaux (Plan Sénégal émergent, Acte III de la décentralisation) auxquels le Sénégal a souscrit». Ainsi, précise-t-il, «il met l’accent, entre autres, sur la réforme des programmes et la clarification de leurs liens avec les problématiques de la vie courante». A noter que dans cette réforme des programmes, les changements climatiques, l’éducation aux valeurs et l’intégration du numérique, ainsi que l’Histoire générale du Sénégal, les figures emblématiques du pays et les contributions d’universitaires telles que celles de Cheikh Anta Diop seront pris en compte.