Congo-Brazzaville: la compagnie Orion Oil au cœur d’une enquête en France

En France, le journal Libération a publié un article sur des enquêtes menées en France au sujet de l’entreprise de négoce pétrolier Orion oil et de son dirigeant Lucien Ebata. Sert-elle à siphonner la compagnie pétrolière nationale au profit de ses dirigeants et de ceux du pays ? C’est en tout cas ce que pensent les enquêteurs français, selon le quotidien. Lucien Ebata, par ailleurs déjà mis en cause dans le scandale d’évasion fiscale Panama papers, a été mis en examen en octobre 2021 par le parquet national financier pour « manquement à l’obligation de déclaration de capitaux », « blanchiment » et « corruption active ». La suite d’une enquête de grande ampleur débutée en 2012 à son interpellation à l’aéroport de Roissy en possession de très fortes sommes d’argent non déclarées.

Au cours de leur enquête, selon Libération, les douanes judiciaires françaises mènent des perquisitions en mai 2017 aux domiciles parisiens de Lucien Ebata, et du directeur financier d’Orion Oil. Elles y découvrent un total de plusieurs centaines de milliers d’euros et de dollars en cash, et autant en montres, bijoux et maroquineries de luxe. 

Surtout, selon Libération, les enquêteurs mettent la main sur une tablette numérique et un agenda listant les sommes retirées des comptes de l’entreprise : 164 millions de dollars et 26 millions d’euros en liquide auraient ainsi été  récupérés dans plusieurs banques africaines entre 2013 et 2016. 

Le groupe Orion, une société écran ? 

Ils trouvent aussi une liste de bénéficiaires potentiels, au Congo-Brazzaville, en RDC, mais aussi en France.  

Certains versements sont complétés d’une annotation « PR »… Toujours selon Libération, les enquêteurs français ne doutent pas du fait qu’il s’agisse du Président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Ils avancent la somme totale de 37 millions de dollars et mettent aussi en cause l’ex-ministre des Finances, Calixte Nganongo, et le patron de la société nationale des pétroles du Congo, Raoul Ominga. 

Pour les douanes françaises, le groupe Orion serait une société écran chargée de prélever des revenus sur le commerce du pétrole congolais, et de les redistribuer.

L’avocat de Lucien Ebata, Maître Antoine Vey, dément fermement auprès de Libération l’existence de rétrocommissions, et dénonce des « groupes pétroliers qui cherchent à maintenir leur pré-carré, et ont toujours agi pour nuire au développement du groupe Orion et à la réputation de son dirigeant ». 

Contactées par RFI, les autorités congolaises ont indiqué qu’elles réagiraient dans les prochaines heures. 

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