À Kinshasa, une trentaine de morts et de nombreux blessés suite aux pluies diluviennes
Des pluies diluviennes se sont abattues, samedi 5 avril 2025, sur Kinshasa. Une trentaine de personnes a perdu la vie, selon un bilan provisoire, et la capitale de la République démocratique du Congo est paralysée. Des habitants circulent en pirogue ou à la nage dans des avenues transformées en rivières.
« Pour l’instant on est à une trentaine de morts », a déclaré à l’AFP le docteur Patricien Gongo Abakazi, ministre provincial de la santé publique à Kinshasa. Les victimes sont mortes noyées ou bien tuées dans l’effondrement des murs de leurs maisons, a-t-il précisé. Il a souligné qu’« énormément de blessés ont été évacués », sans toutefois donner de chiffres.
Les pluies qui se sont abattues dans la nuit de vendredi à samedi à Kinhsasa ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central, ont causé « d’énormes dégâts matériels et humains », a indiqué de son côté la Primature dans un communiqué publié le soir du samedi 5 avril.
Des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale de la République démocratique du Congo. Capture d’écran AFPTV
Après les pluies, les eaux ont progressivement monté dans la matinée du samedi 5 avril. Elles ont dévasté plusieurs quartiers périphériques et défavorisés de Kinshasa, mégapole de 17 millions d’habitants, marquée par une urbanisation anarchique.
« Vers 14h00 (samedi), nous avons brusquement constaté la montée des eaux dans la parcelle, cela ne faisait que monter davantage, par précaution nous avons pris les enfants pour fuir, il était difficile de passer à certains endroits », raconte Orline, habitante de la commune de Masina, à l’est de la capitale.
Les habitants en pirogue
La montée des eaux a également provoqué la fermeture de la circulation sur la route nationale 1, principal axe routier dans la capitale, qui mène du centre-ville à l’aéroport, ainsi que dans de nombreux quartiers voisins.
Dans le quartier Debonhomme, également situé à l’est de la ville, plusieurs dizaines de voitures ont été englouties par les eaux. Plusieurs habitants y arpentent les avenues en pirogue, d’autres à la nage, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Des riverains sont également coincés dans les étages supérieurs de leurs maisons ou immeubles, dont le rez-de-chaussée est envahi par des eaux brunes. « L’eau a atteint 1,50m de hauteur, nous avons juste sauvé nos vies, tout est resté piégé dans la maison », déplore Christophe Bola, fonctionnaire et habitant du quartier Ndanu, dans la commune de Limete.
La réaction des autorités jugée insuffisante
Les inondations ont également provoqué des embouteillages géants dans une ville où les rues sont déjà chroniquement engorgées.
Plusieurs habitants rencontrés par l’AFP ont exprimé leur colère face à la réaction des autorités, qu’ils jugent insuffisante ou tardive. À Kinshasa, les pluies et des inondations font régulièrement des victimes. Faute d’entretien et de réseau adéquat, les voies d’évacuation des eaux sont généralement bouchées par des immondices.
Les habitations de fortune et les rues non goudronnées sont particulièrement vulnérables aux intempéries dans les quartiers périphériques, pauvres et densément peuplés qui s’étendent sur des milliers de kilomètres carrés. En 2022, au moins 120 personnes avaient trouvé la mort dans la capitale, victimes de pluies diluviennes qui avaient provoqué inondations et glissements de terrains.
Des pluies extrêmes ou des orages s’abattent depuis jeudi 3 avril sur l’Afrique centrale, notamment en Guinée équatoriale et au Gabon, où elles ont causé la mort d’au moins deux personnes.
Environ 6,9 millions de personnes en Afrique occidentale et centrale ont été touchées par des pluies torrentielles et de graves inondations en Afrique occidentale et centrale en 2024, selon des chiffres du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
SOURCE TV5MONDE