Agriculture – Mise en œuvre du Plan national d’adaptation : Le coût global estimé à 280, 57 milliards
Le Ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage (Masae), en partenariat avec le ministère de l’Environnement et de la transition écologique, a procédé à la validation du Plan national d’adaptation-Agriculture (Pna). Le coût global de la mise en œuvre de cet outil, qui aide à identifier et à répondre aux priorités d’adaptation aux changements climatiques à moyen et long termes, est estimé à 280, 57 milliards de francs CFA.
Le secteur agricole dispose désormais d’un Plan national d’adaptation (Pna). Suite à son élaboration grâce à l’appui des partenaires au développement et sa validation technique, cet outil a été soumis à l’appréciation des autorités et aux acteurs du secteur pour approbation.
Le Pna se décline en trois axes stratégiques intégrant quatre programmes et neuf projets concrets visant à renforcer la résilience du secteur agricole. Le premier axe porte sur «l’Amélioration de la résilience de la base productive». Le deuxième axe a trait au «Développement durable des chaines de valeur agricole». «La Promotion de la recherche et la gestion de risques climatiques» constitue le troisième axe du Pna dont le coût global de sa mise en œuvre est estimé à 280, 57 milliards de francs Cfa.
La mobilisation d’un tel montant, selon le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, reste un défi majeur. «Nous devons renforcer les synergies entre les acteurs publics et privés, encourager les investissements verts et explorer les opportunités de financement auprès des bailleurs de fonds et des mécanismes climatiques internationaux, notam-ment le Fonds pour l’environnement mondial (Fem) et le Fonds vert pour le climat (Gcf)», a plaidé Dr Mabouba Diagne. Qui est aussi d’avis que «la mise en œuvre du Pna-Agriculture nécessitera une coordination institutionnelle efficace et une stratégie de financement robuste appuyée par l’Etat et les partenaires au développement, ainsi qu’un engagement fort du secteur privé». Le Pna-Agriculture s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le Sénégal dans sa Contribution déterminée au niveau national (Cdn) et vise à renforcer la résilience du secteur face aux défis climatiques actuels et futurs.
Le Pna se décline en trois axes
Pilier central de notre économie et de notre souveraineté alimentaire, rappelle le ministre, l’Agriculture «est aussi l’un des secteurs les plus exposés aux effets des changements climatiques : inondations récurrentes, pauses et déficit pluviométriques, érosion et dégradation des terres, perturbations de la carte variétale, raréfaction des ressources en eau et pressions foncières. Ces phénomènes affectent directement la productivité agricole et menacent notre souveraineté alimentaire. Les récentes inondations causées par la crue des fleuves Sénégal et Gambie, ainsi que la variabilité des rendements agricoles, notamment pour l’arachide l’année dernière, en sont des illustrations frappantes».
Mais face à ces défis, Dr Mabouba Diagne estime que «le Plan national d’adaptation de l’Agriculture constitue une réponse stratégique et concertée. Car il repose sur une évaluation rigoureuse des vulnérabilités du secteur agricole, l’identification des orientations stratégiques prioritaires et une articulation forte avec le Plan stratégique de souveraineté alimentaire (Pssa)…». Son collègue de l’Environnement et de la transition écologique rappelle qu’entre 55 et 62% de la force de travail en Afrique subsaharienne sont employés dans le secteur agricole et 95% des surfaces cultivées dépendent de la pluie. Malheu-reusement, les projections des scientifiques sont assez alarmistes pour le secteur. Car, relève Pr Daouda Ngom, «si nous continuons dans cette trajectoire, d’ici 2050, il pourrait y avoir une baisse des rendements pour beaucoup de spéculations qui concernent l’Afrique de l’Ouest, notamment le mil où on pourrait avoir une baisse de 12%, le sorgho 16%, le maïs 20% et pour le riz un recul de 25%». Par conséquent, considère Mehdi Drissi de la Fao, «l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques n’est pas une option, mais un impératif absolu». La Fao réitère ainsi son engagement à aller, avec le gouvernement du Sénégal, dans cette démarche. «Dans un premier temps, nous allons soutenir l’élaboration d’un plan d’action, d’une stratégie de mise en œuvre, et appuyer l’élaboration de projets issus du Pna-Agriculture.»
Par Dialigué FAYE – – dialigue@lequotidien.sn