Santé bucco-dentaire : le Sénégal enregistre un gap de 35 dentistes

Le Sénégal enregistre un gap de 35 dentistes pour une couverture optimale des structures sanitaires du pays. Ce même phénomène est aussi noté dans l’équipement avec un manque de 76 fauteuils dentaires, 17 appareils radio-panoramiques et 47 autoclaves pour la stérilisation.  Des données rendues publiques hier, jeudi 20 mars, par la cheffe de la Division de la santé bucco-dentaire, Dr Codou Badiane, lors de la journée mondiale réservée aux pathologies de la bouche.  

La prise en charge de la santé bucco-dentaire a bien évolué au Sénégal.  A l’exception de trois établissements de santé, tous les autres sont dotés de cabinet dentaire. Hier, jeudi 20 mars, les acteurs sont revenus sur les progrès tout en insistant sur les défis. Une occasion pour la cheffe de la Division de la santé bucco-dentaire Dr Codou Badiane, d’en relever quelques-uns. Selon cette dernière, le Sénégal enregistre un gap de 35 dentistes pour arriver à une couverture optimale des structures sanitaires du pays. Ce même phénomène est aussi noté dans l’équipement avec un manque de 76 fauteuils dentaires, 17 appareils radio-panoramiques et 47 autoclaves pour la stérilisation. Pour le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale, Dr Serigne Mbaye, au Sénégal, les affections buccodentaires touchent plus de 76% de la population adulte. Le fardeau croissant de ces maladies exige donc une action à tous les niveaux : individuel, familial et communautaire. D’où la nécessité de renforcer notre politique de promotion de la santé buccodentaire par des stratégies de prévention au sein de la communauté mais aussi une amélioration de l’accessibilité à des soins de qualité. Dans ce registre, il a souligné : « l’Etat du Sénégal a accompli, depuis quelques années des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins dentaires. Avec le soutien des partenaires, des mesures concrètes ont été prises, notamment le renforcement des ressources humaines dentaires dans les services de santé, l’élaboration de document de politique de santé buccodentaire, le renforcement de capacités des agents de soins de santé primaires et des acteurs communautaires entre autres ».

Toutefois malgré ces avancées, Dr Mbaye reste convaincu que le pays accuse un retard par rapport aux principaux indicateurs relatifs à l’accessibilité aux services essentiels de soins bucco-dentaires avec une insuffisance des effectifs, des infrastructures et des équipements et à la disponibilité des données épidémiologiques. « Pour relever ces défis, nous devons faire plus en agissant maintenant pour mettre en œuvre la stratégie de la santé buccodentaire développée au niveau mondial. Avec l’implication des acteurs multisectoriels, il nous faudra renforcer l’engagement et la volonté politique en matière d’allocation de ressources financières, humaines et techniques tout en misant sur les mécanismes de financement innovants ;intégrer les services de soins bucco-dentaires dans les programmes nationaux de prestations sociales ; utiliser une approche de mise en œuvre centrée sur les personnes ; renforcer le niveau de connaissance de la population relative aux méthodes de prévention des affections buccodentaires ;   engager les acteurs pour la disponibilité des données de routine et de surveillance de qualité afin de réussir le pari de la réduction de la charge de morbidité des affections buccodentaires par des stratégies adaptées. Mais aussi, lutter contre l’exercice illégal de la profession dentaire et les pratiques dangereuses liées à la publicité mensongère qui menacent la santé des populations » a-t-il évoqué.

Revenant sur le thème du jour : « Une bouche heureuse …un esprit heureux », Dr Serigne Mbaye a fait savoir que la campagne triennale 2024-2026 aborde cette année un autre sujet essentiel : le lien entre santé bucco-dentaire et bien-être mental. « Le stress est devenu un compagnon quotidien pour beaucoup d’entre nous, impactant non seulement notre bien-être mental, mais également notre santé. Si le simple fait de sourire peut remonter le moral, une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut aggraver la dépression qui, à son tour, peut impacter négativement la santé buccodentaire et donc le bien-être. Il est reconnu qu’une bouche en mauvaise santé peut nuire à toutes les fonctions du quotidien, miner la confiance sociale et provoquer ou exacerber le stress social. Ainsi le lien entre la santé mentale et la santé bucco-dentaire est puissant » a-t-il déclaré.

Denise ZAROUR MEDANG  
SUDQUOTIDIEN

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