Turquie: près de 300 arrestations, dont des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan
Près de 300 personnes ont été arrêtées ces cinq derniers jours en Turquie. Selon les autorités d’Ankara, qui livrent ce bilan ce mardi 18 février, il s’agirait de « membres présumés d’organisations terroristes », en particulier du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces arrestations interviennent au moment où Ankara négocie avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour qu’il appelle ses combattants à renoncer aux armes.
Avec Anne Andlauer, correspondante RFI à Ankara,
Du point de vue du pouvoir turc, il n’y a pas de contradiction entre cette vague d’arrestations dans les milieux pro-kurdes et les négociations en cours pour obtenir la paix après plus de 40 ans de guerre contre le PKK. Dans les deux cas, il s’agit, selon les autorités, d’atteindre d’une « Turquie sans terrorisme ». Il s’agit surtout, sans doute, de ne pas relâcher la pression sur le mouvement politique kurde et de ne pas renvoyer une image de faiblesse à l’opinion publique alors que les négociations se poursuivent.
Un manque de sincérité du pouvoir
Mais aux yeux du parti pro-kurde légal, le DEM, troisième force politique au Parlement turc, ces arrestations, tout comme la destitution récente de plusieurs de ses maires, sont le signe d’un manque de sincérité du pouvoir dans ces efforts de paix, ou le signe que certaines forces au sein de l’appareil d’État tentent de saboter le processus. « Il est clair que la possibilité d’une solution et d’une paix commence à faire perdre le sommeil à certaines personnes », a réagi le parti pro-kurde.
Sauf obstacle de dernière minute, Abdullah Öcalan, le fondateur du PKK emprisonné depuis 26 ans, devrait appeler dans les prochains jours son organisation à renoncer aux armes et à s’auto-dissoudre.

