Le Paris Saint-Germain de plus en plus proche d’un départ du Parc des Princes

Le club de la capitale étudie plusieurs projets de sites où il pourrait construire un nouveau stade. Il devrait désigner une ou plusieurs options préférentielles d’ici la fin du premier trimestre.

« La vente sèche du Parc des Princes n’est plus une option ». Par ces mots, Pierre Rabadan a réexprimé à franceinfo: sport, jeudi 23 janvier, l’intention claire de la mairie de Paris de ne pas céder au Paris Saint-Germain le stade, dont elle est la propriétaire. Les négociations sont au point mort entre les deux parties du dossier depuis deux ans. 

La position du club est claire : « Si on veut être compétitif avec les autres clubs européens, on est obligé d’avoir notre stade », affirmait le président du PSG Nasser al-Khelaïfi sur RMC en janvier 2024. Depuis que le président a annoncé en novembre dernier, toujours sur RMC, que « la mairie ne laissait pas d’autre choix » que de partir de son antre historique, le club de la capitale a accentué son travail de prospection afin de trouver le site idoine et de « construire le plus vite possible » son futur stade.

D’après nos informations, une short-list de sites préférentiels sera dévoilée avant la fin du premier trimestre de l’année 2025. A l’origine, selon nos informations, le PSG souhaitait désigner le projet vainqueur dès ce mois de janvier. Mais le nombre de candidatures déposées par des villes et agglomérations franciliennes a gonflé et le club a élargi les délais. Trois candidatures officielles se dressent comme les plus crédibles à l’heure actuelle.

Auparavant incarnée par Montigny-le-Bretonneux, la candidature de Saint-Quentin-en-Yvelines est la plus ancienne. Des discussions ont cours « depuis près de deux ans », insiste Jean-Michel Fourgous, président de la communauté d’agglomération, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du Parc des Princes. Dans l’Essonne, les villes de Ris-Orangis (à une trentaine de kilomètres au sud du Parc) et Massy (à une vingtaine de kilomètres) ont officialisé leur candidature plus récemment, mais estiment avoir de bonnes chances d’y croire. Elles sont en tout cas plus concrètes que les hypothèses menant à Poissy (Yvelines, près de 30 km du Parc), Aulnay-sous-Bois (Seine Saint-Denis, près de 30 km du Parc), ou à l’hippodrome de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine, moins de 7 km du Parc).

Vers un « PSG Land » ?

Le PSG qui poursuit son objectif de s’imposer comme un grand club européen, compte jouer dans un stade plus imposant que le Parc des Princes et ses 48 000 places. Si une future enceinte émerge, il faudra tabler sur une capacité située entre 60 000 et 90 000 places dont 10 000 en loges (contre 5 000 actuellement), sachant que ce sont celles qui génèrent le plus de revenus. Le point de départ de la réflexion du club parisien est économique. Comparé à ses principaux rivaux sur la scène européenne, son stade actuel est plus petit. Le PSG n’en est pas le propriétaire, alors qu’il affiche le plus haut revenu par siège en Europe. 

« La clé dans ce dossier c’est Arctos », souffle un observateur de longue date du dossier. Le fonds d’investissement américain, actionnaire minoritaire du club depuis fin 2023 (à hauteur de 12,5%), a poussé les dirigeants parisiens à accélérer les démarches pour être propriétaire de son stade. Toute une réflexion est menée pour établir une sorte de « PSG Land », pour reprendre le terme utilisé par les observateurs publics. Ce projet est pensé pour que l’expérience de la venue au stade dépasse le fait de s’asseoir en tribunes pour assister à un match de football. Un terrain d’au moins 50 hectares est requis pour un tel projet.

Au sein du club, on explique qu’une fois les négociations rompues avec la mairie de Paris, la possibilité d’imaginer son stade de rêve de A à Z a eu pour effet de faire ressortir les contraintes du Parc des Princes. « C’est un sujet complexe techniquement, reconnaît lui-même Pierre Rabadan. C’est un stade protégé, qui a une architecture unique au monde avec 52 voiles fixées les unes aux autres, situé au-dessus du périphérique. Forcément ça coûte plus cher que si vous prenez n’importe quel autre stade ».

Une infime chance de rester au Parc

Au-delà de la question d’en être le propriétaire ou non, le club champion de France n’aurait pas pu étendre la capacité au-delà des 57 000 sièges. Malgré la demande formulée par le Collectif Ultras Paris, le principal groupe de supporters du club, de ne pas quitter le Parc des Princes, le club n’hésite donc plus à lorgner plusieurs kilomètres au-delà du périphérique.

Le PSG veut son stade du futur et puise son inspiration dans des projets récents comme celui de Tottenham, qui a bâti sa propre enceinte hyper-moderne et y évolue depuis 2019. L’idée est de « révolutionner l’expérience spectateur ». Une longue route reste à parcourir avant de voir ce nouveau stade émerger. En interne, on se projette d’ici « sept à dix ans ». L’heure est pour le moment à l’identification du site préférentiel. Avant de débuter un éventuel chantier, tout un travail d’études approfondies est à amorcer, lequel prendrait 12 à 18 mois.

Une chance existe encore de voir le PSG continuer son histoire au Parc des Princes, où il évolue depuis 1974 et dont il bénéficie de l’occupation et de l’utilisation exclusive jusqu’en 2044. Le club de la capitale n’a pas encore écarté à 100% la piste de l’achat, mais elle est à l’heure actuelle peu probable, Anne Hidalgo refusant catégoriquement la vente. Le PSG devra alors compter sur des élections municipales de 2026 qui donneraient une majorité favorable à la vente du Parc, via un vote du Conseil de Paris. Ce dernier s’est prononcé pour la patrimonialisation du stade en février 2024 (aucune voix contre). D’ici-là, le PSG aura eu le temps de bien avancer sur son projet de nouveau stade.

SOURCE FRANCEINFO

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