CEM Khar Ndoffène Diouf: Le premier collège de Fatick rattrapé par l’âge

Premier collège de la région de Fatick, construit en 1962, le Collège d’enseignement moyen (Cem) Khar Ndoffène Diouf souffre de vétusté. Mais l’établissement, même s’il a perdu son lustre d’antan, se distingue par ses bons résultats.

Le visage joyeux qu’offrait le Collège d’enseignement moyen (Cem) Khar Ndoffène Diouf, il y a des années en arrière, n’est plus qu’un souvenir pour nombre de Fatickois. Les bâtiments de l’établissement, érigé en 1962, rappellent l’architecture coloniale, avec leur belle configuration et décorations sur les murs. Mais, pour certains, ce qui faisait le charme de l’école, c’était la piste établie à l’intérieur de l’établissement, complètement délabrée aujourd’hui. Dans son bureau, Moussa Diouf, en bon chef d’établissement, est très actif.

Les sollicitations fusent de partout, en témoignent les coups de fil. Bien que trop pris, M. Diouf s’est tout de même prononcé sur l’état du collège. Les mots sortis de sa bouche en disent long sur la nécessité de venir à la rescousse. « Les conditions de travail ne sont pas faciles. On fournit énormément d’efforts pour y arriver. Au-delà des effectifs pléthoriques, la vétusté de l’école et tant d’autres problèmes nous préoccupent », confie-t-il. Des effectifs pléthoriques Des salles surpeuplées. Tel est le quotidien auquel font face les enseignants du Cem Khar Ndoffène Diouf. Certaines classes accueillent plus de 60 élèves.

La salle de documentation informatique est souvent transformée en lieu d’apprentissage. Pour un effectif total de plus de 1500 élèves, l’établissement ne compte que 18 salles physiques alors que les classes pédagogiques sont au nombre de 24. Les classes de 5e se trouvent en situation de nomades. L’année dernière, pour alléger le fardeau, la direction du Cem était obligée d’emprunter une salle à l’école élémentaire Khaly Niang pour les cours. Un cadre peu propice aux apprentissages En outre, l’environnement dans lequel se trouve l’école reste un véritable casse-tête. Au-delà des vieux bâtiments, le cadre de travail pose aussi un sérieux problème. La fourniture d’électricité est défectueuse et les toilettes sont dans un état repoussant. Déjà, les anciennes toilettes sont aujourd’hui fermées.

Heureusement que celles construites par les pionniers de l’école sont là pour sauver les meubles. Mais, c’est loin d’être suffisant. Même au niveau de l’administration, les toilettes ne sont pas commodes. Les infrastructures sportives ne sont pas aussi en reste. Le terrain multifonctionnel, comme le témoigne le Principal, ne remplit presque plus les conditions requises pour les activités sportives. La situation du Cem est devenue une préoccupation majeure pour les parents d’élèves. Boubacar Dieng, enseignant à la retraite, qui dirige l’association régionale des parents d’élèves de Fatick, note que le problème des infrastructures scolaires dans la région de Fatick est général.

Les effectifs pléthoriques tout comme la vétusté des classes sont le lot quotidien de tous les collèges et lycées de la région. S’y ajoute l’existence de laboratoires aussi. « La région ne compte que deux blocs scientifiques. L’un à Sokone et l’autre à Fatick. Ce nombre insuffisant de blocs pose un réel problème pour l’enseignement des sciences », note l’enseignant à la retraite. Il invite les collectivités territoriales à renforcer les initiatives dans le secteur de l’éducation. Il cite le Conseil départemental qui a entièrement réhabilité le laboratoire du lycée Coumba Ndoffène, sans compter les salles de classe construites dans certaines écoles.

L’excellence, malgré tout Malgré toutes ces difficultés, le Cem Khar Ndoffène Diouf arrive à sortir la tête de l’eau en termes de résultats. C’est une école de référence comme le témoigne le chef de l’établissement. Selon Moussa Diouf, les taux de réussite au Bfem dépassent 50%, chaque année. « Cette année, on a réalisé un taux de réussite de 67,68% au Bfem. Même si c’est moins qu’en 2023 où on avait atteint les 76,30%, c’est une bonne performance au niveau de l’académie.

80% des élèves passent chaque année en classe supérieure », se réjouit le Principal du Cem. L’ancien professeur de mathématiques de rappeler également que des initiatives sont développées au niveau interne pour maintenir cette cadence en termes de résultats. « L’école a initié la journée de l’excellence, qui honore ses 100 meilleurs élèves ayant une moyenne supérieure ou égale à 15/20. D’ailleurs, cette année coïncide avec la deuxième édition qui a vu plus de 60% des élèves remplir les conditions requises pour être primés. Ainsi, la meilleure élève de l’année dernière s’est encore illustrée en obtenant une moyenne de 18,63% et sera récompensée à nouveau », a indiqué M. Diouf qui se félicite de l’attention que les petits-enfants de la marraine de l’école, Khar Ndoffène Diouf, accordent à cet établissement.

Par El Hadji Fodé SARR
(Correspondant – LESOLEIL)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *