Khady Diène Gaye, la ministre des Sports : « Le sport fait partie de ce qui nous permet d’affirmer notre souveraineté»

Madame Khary Diène Gaye a décliné les défis qui attendent le sport en cette année 2025. Invitée sur le plateau de la 2Stv,  la ministre des Sports a apporté  des réponses sur  de nombreuses questions qui agitent dans le football, le basket,  l’hippisme les arts martiaux. Tout comme la préparation des prochains Jeux olympiques de la Jeunesse ( JOJ) Dakar 2026 auxquels le Sénégal accordera une attention particulière.  Autant de chantiers que son département, soutiendra-t-elle, entend prendre à bras à le corps. 

Arts martiaux : « Un dojo national est une priorité »

« Nous nous avons constaté que le dojo nationale  a  déjà été démoli. C’est un dojo qui faisait partie du patrimoine historique du Sénégal. Dans nos programmes prioritaires et sectoriels, nous n’avions pas intégré la construction d’un dojo national. On  avait plutôt mis l’accent sur les infrastructures de proximité au niveau des communes. Il s’agit avec l’accompagnement des maires, d’avoir des dojos municipaux. Mais, il faut qu’elle soit chapeauté par un dojo national. Mais nous prenons note parce que c’est une doléance de beaucoup de judokas. J’ai personnellement déplore  la disparition de ce dojo. Un dojo national est une priorité.

« Il y a beaucoup de tiraillements dans les arts martiaux »

« Je lance un appel à tous les acteurs des arts martiaux à l’unité. Il y a beaucoup de tiraillements.  C’est humain d’avoir des divergences mais les efforts et les énergies sont éparpillés, l’Etat  est contraint d’avoir plusieurs interlocuteurs. Il y a quelques semaines, j’ai reçu une délégation du CNP de Viet vo dao et d’autres associations . Je leur ai demandé de s’unir et d’essayer au cours de l’année 2025 d’enclencher une procédure de mise en place d’une fédération, une structure unifiée. Ce qui nous  permettra d’avoir un seul interlocuteur et rendre plus efficace nos interventions. Nous avons vu qu’il y a beaucoup de problèmes au Karaté. Il y a eu des  plaintes au niveau de l’Ofnac et au parquet. Il y a une procédure enclenchée. Quand la justice est saisie, j’attends et à quand il y a une décision  définitive, nous n’hésitons pas à appliquer la réglementation qu’il faut et de façon très rigoureuse ».

L’Hippisme doit être encadré

« Nous avions constaté que la plupart des infrastructures sportives étaient concentrées à Dakar. Il y a  tout une économie qui tourne autour de l’hippisme. Il y a le palefrenier, le maréchal ferrant le jockey…. Tout cela doit être encadré. Au niveau du département des sports, nous avons un programme de formation des ressources humaines. Il y a aussi une stratégie de mise en œuvre chaque année. Cette année, il y a un plan de travail afin de voir quel plan de formation cibler. Les fédérations et les groupements doivent faire parvenir au ministère des sports leurs besoins. Elles sont délégataires de missions publiques ».

« Un réel plaisir de voir toutes ces sélections nationales se qualifier aux différentes compétitions »

«. C’est un réel plaisir de voir toutes ces sélections nationales se qualifier aux différentes compétitions. Je démarre par la Coupe d’Afrique au Maroc  2025. Je prie pour que le trophée revienne inchAllah au Sénégal ainsi que toutes les autres équipes nationales et notamment féminines. Effectivement, le football, le sport  de façon  général, a toujours été accompagné par l’État, en termes d’infrastructures, de formation et de compétitions  sportives.  A chaque fois qu’une équipe nationale se déplace pour les compétitions l’État s’implique. Que ce soit le  football ou les autres disciplines sportives, D’ailleurs, d’autres disciplines s’offusquent et déplorent souvent l’hégémonie du football. Parce qu’on entend souvent les milliards qui sont injectés dans cette discipline quand le Sénégal joue la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique.

Comme d’habitude, l’Etat adoptera la même posture dans l’accompagnement des sélections nationales dans les compétitions internationales. Parce qu’il y a quelque chose qui est au cœur de notre  projet et  sur cette base que le peuple nous a accordé sa confiance. C’est la politique de souveraineté. Nous estimons que le sport fait partie de ce qui nous permet d’ affirmer notre souveraineté.  L’Etat ne se détourne pas de tout ce qui peut contribuer au rayonnement de notre pays au niveau africain et international ».

« La livraison du stade Léopold Senghor est prévue au mois de mars 2025 »

« Sur la loi de finances 2025, il faut rappeler que le budget qui a  été voté pour notre ministère, c’est en fonction de ce que nous allons mettre en œuvre. Nous sommes à l’ère des budgets-programmes. Ce ne sont pas les budgets qui doivent justifier les actions mais c’est le contraire. Vous exprimez les besoins. Le Sport tout comme la culture a besoin d’infrastructures de proximité. La concentration des infrastructures à Dakar ne favorise pas le sport scolaire et universitaire. Nous voulons accroitre son développement et mieux le redynamiser. Et ce sont les infrastructures de proximité qui peuvent les régler.  J’ai déjà fait une visite  de chantiers de stade de Sédhiou et Kédougou. Ma tournée n’est pas encore terminée. Il y a 11 chantiers qui sont engagés entre 2016 et 2017. Ce sont des chantiers comme celui de Me Babacar Sèye de Saint Louis. Il y a d’autres comme le Stade de Nguéniène, de Malika etc. Il y a 11 stades sur la table de mon bureau.  Certains ont une avance pour le démarrage. Il y a eu des décaissements mais aucun n’est achevé. Il faut signaler qu’il n’y a aucune  infrastructure budgétaire. Chaque année depuis 2016, il y a des allocations budgétaires destinées aux chantiers. Même s’il n’y en a pas eu cette année. N’empêche que nous allons prendre en charge ces chantiers parce que les populations en ont besoin. A Sédhiou, j’ai constaté que les acteurs sont en colère puisqu’ils se déplacent ailleurs pour  organiser les manifestations sportives. Il y a des débuts de solutions sur ces chantiers qui étaient supposés être terminés. Aujourd’hui, on aurait dû se pencher à la construction de stades adossés aux normes de la Caf et Fifa et pouvoir organiser la Coupe d’Afrique des nations en 2029. La livraison du stade Léopold Senghor est prévu au mois de mars 2025 »

Contrat de Pape Thiaw : «  Nous  allons avoir une discussion avec la FSF »

« Je viens de recevoir une lettre signée par le président de la Fédération sénégalaise de football. Elle est datée du 27 décembre.  Il m’a informé des décisions du comité exécutif. J’aurais une entrevue avec lui cette semaine et nous allons avoir une discussion. Je rappelle que c’est la fédération qui choisit le sélectionneur et c’est l’Etat qui, en tant qu’employeur paye. Le sport est une priorité car  c’est une vitrine et il permet surtout d’accompagner la jeunesse sénégalaise.  C’est grâce à la culture et au sport que tu peux accompagner ta jeunesse, inculquer tes valeurs culturelles,  traditionnelles et de pouvoir renforcer leur appartenance à la nation sénégalaise. Il y a rien de tel que d’entendre retentir l’hymne nationale dans les compétitions internationales.  L’Etat ne ménagera aucun effort pour que les compétitions internationales puissent rayonner au niveau africain et mondial. Les équipe nationale de football et les autres disciples sont en bonnes voies.

« Nous rendons un vibrant hommage à Aliou Cissé »

« La page Aliou Cissé est tournée. Nous lui rendons un vibrant hommage. Il vraiment hisser le drapeau du Sénégal sur le toit de l’Afrique. On se projette aujourd’hui sur l’avenir. J’espère qu’il y aura une prochaine Coupe d’Afrique. Je félicite aussi la Fédération sénégalaise de football et l’encadrement techniques de l’équipe nationale car le Sénégal a pu se qualifier à la CAN »

«L’organisation des Fenêtre FIBA ne faisait pas partie de l’arbitrage budgétaire… »

«  Si les fenêtres de la FIba ont pu se tenir à Dakar,  c’est parce que l’Etat l’ a autorisé. Il n’était pas obligé pare que leur organisation ne faisait pas partie de l’arbitrage. Mais conformément à la vision du président de la République et l’importance que l’on accorde à la participation des équipes nationales aux compétitions internationales, on a décidé de les accompagner. La sortie du sélectionneur Ngagne de Sagana sur la condition de préparation ? je crois qu’il n’ a pas été bien informé. Je crois que le président de la Fédération sénégalaise de basket avait bien compris. Il n’y  a pas eu une question de primes. Déjà, l’Etat n’était pas déjà obligé d’accompagner ces fenêtres, mais a tenu à octroyer les primes. Il fait dire que j’ai amené une réforme dans le ministère et qui s’inscrit dans le « Jub jubal et Jubanti ». C’est ce qui se faisait est que l’on se déplaçait avec des espèces sonnantes et trébuchantes. J’ai dit que désormais les versements des primes vont se faire à partir du trésor public et les joueurs donnent leurs numéros de compte. Pour le football, il n’a pas de souci ».

« L’Etat accorde une importance particulière JOJ Dakar 2026 »

« Les JOJ 2026 se profilent à l’horizon. Nous sommes à moins de 24 mois. Ce sont des jeux dont l’organisation a été confiée à notre pays depuis 2018 et reporté en 2022 du fait de la pandémie de la covid-19. Cela fait partie de notre héritage.  J’ai pris à bras le corps le dossier. Avant de le faire, au plus niveau, le président de la République et le Premier ministre ont accordé une importance particulière à  ces Jeux olympiques de la Jeunesse pour pouvoir relever le défi de l’organisation  mais aussi de la participation de nos athlètes. Ne pas l’assurer, c’est briser notre souveraineté. Quand on a reçu le contrat d’hôte des Jeux, le Sénégal s’est engagé à hauteur de 35, 970 milliards. C’est le contrat d’hôte. C’est la ville de Dakar qui accueille mais c’est le Sénégal qui organise. Si l’Etat n’avait pas donné son onction, il n’y aurait pas de JOJ dans notre pays et le CIO choisirait un autre pays. A côté de cette contribution du Sénégal, il y a un financement de l’Agence française de développement ( AFD). C’est un prêt et je le précise, ce n’est pas un don. Il est consenti à l’Etat du Sénégal. Il s’élève à 39 milliards pour la réalisation des sites qui vont organiser les compétitions comme le stade Iba Mar, la piscine olympique et les infrastructures de proximité prévues à Diamniadio, les pistes équestres et à Saly. On doit avoir toute la mobilisation de toute la jeunesse autour de ces Jeux. Le président de la République m’a donné des instructions pour le budget de l’Etat  soit maîtrisé. Sur les 35 milliards alloué depuis 2018, il y a  19 milliards qui  ont été mobilisés par le Comité d’organisation des JOJ. C’est la situation de référence que nous avons trouvé à notre arrivée. Pour la participation de nos athlètes, le ministère des sports a eu des séances de travail avec les Fédérations. Nous avons élaboré u programme de préparation qui démarre en ce mois de janvier. Ce sera le top départ. Il y a des stages, des formations. Ce programme a déjà été budgétisé.  Je rappelle que  j’ai la responsabilité de veiller à la bonne utilisation des ressources. Nous avons ainsi tenu un conseil interministériel sous la houlette du Premier ministre et un pré-conseil. Un certain nombre de résolutions au nombre de 40. Je suis chargée d’assurer le suivi. Il faut ajouter que nous attendons encore la contribution du CIO.

Omar DIAW
SUDQUOTIDIEN

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