Giaba – Sortie de la liste grise du Gafi : Les efforts du Sénégal salués
Mouhazou Oumarou, directeur des Politiques et recherches du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), a salué les efforts consentis par le Sénégal pour sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi).
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – En matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, le Sénégal a réussi à remédier aux insuffisances de son cadre réglementaire. Le pays a été ainsi retiré de la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi). Ce qui, aux yeux du directeur des Politiques et recherches du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), constitue un grand bond. «Le Sénégal est l’un des pays les plus productifs ; le pays qui est en train de faire le mieux pour essayer de résoudre ses lacunes. Après son rapport d’évaluation mutuelle, le pays est bien doté en ressources et il a l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers. Je voudrais féliciter le Sénégal pour les efforts déployés pour pouvoir sortir de cette liste grise du Gafi, mais surtout demander le pays à pérenniser ses efforts dans le cadre du prochain cycle des évaluations mutuelles», a déclaré hier Mouhazou Oumarou, lors du Forum des comités nationaux interministériels/de coordination de la Lbc/ft (Fci-Cn).
A son avis, de moins en moins de pays vont se retrouver dans la liste grise du Gafi. «Avant, il fallait avoir une économie qui a une taille de 5 milliards de dollars américains, mais il y a eu des changements. Aujourd’hui, il faut avoir une économie de 10 milliards de dollars américains pour être sur la liste grise, si vous ne remplissez pas certains critères, une fois que le pays est évalué, il y a certains critères, et si le pays ne les remplit pas, il est sur cette liste grise. Mais aujourd’hui, vu la taille de l’économie, 10 milliards de dollars, nous pensons que de moins en moins des pays vont se retrouver dans cette situation, parce-que les économies qui ont cette taille ne sont pas nombreuses», a affirmé M. Oumarou.
Le Garde des sceaux, ministre de la Justice du Liberia, s’est réjoui de l’aide que le Giaba apporte aux Etats membres à faire face à des crimes économiques, tels que le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la corruption. «Aujourd’hui, nous savons que si nous ne luttons pas contre la corruption, les services sociaux de base vont s’effondrer, ce sera un chaos total dans nos Etats membres, c’est la raison pour laquelle nous devons tous soutenir cette institution dans la lutte qu’elle est en train de mener», a soutenu le ministre.
Quant à la persistance du terrorisme malgré les efforts du Giaba, il a invité les Etats membres à continuer à sensibiliser les populations autour des questions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, car cela a un impact sur la qualité de leur vie et aussi celle de leurs enfants. «Nous devons ensemble nous assurer de faire un barrage à ce phénomène qui est en train de mettre à genoux certaines de nos économies.»
Bokary Kayoko, vice-ministre des Finances de la République de Sierra-Leone, s’est félicité des véritables progrès que l’Afrique de l’Ouest est en train de faire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Toutefois, reconnait-il, avec l’achèvement du deuxième cycle des évaluations mutuelles et la préparation du troisième cycle, des défis se dressent devant eux. «Avec les acquis du premier cycle, nous pensons que le troisième cycle sera beaucoup plus facile à gérer. Nous sommes tous conscients que le problème du financement du terrorisme et celui du blanchiment de capitaux sont une réalité. Moi, en tant que expert financier, je connais à quel point il est important d’avoir une économie stable, à quel point le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme peuvent ternir l’image d’un pays et que nous avons besoin d’apporter les réformes requises afin de pouvoir mieux adapter nos économies aux réalités actuelles», a plaidé le vice-ministre des Finances de la République de Sierra-Leone. La Fci-Cn, revue stratégique sur la performance des Etats membres du Giaba dans le cadre du second cycle des évaluations mutuelles dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (Lbc/Ft/Padm), vient en amont des préparatifs du troisième cycle des évaluations mutuelles de l’institution. Il vise à évaluer la performance des Etats membres du Giaba lors du deuxième cycle des évaluations mutuelles.
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SOURCE LEQUOTIDIEN