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Le clap d’ouverture de la 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art) a été donné hier, au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Protecteur des arts et des lettres, il a rappelé que la biennale ne se limite pas à une simple exposition d’œuvres d’art. Elle est aussi un véritable catalyseur de la jeunesse et de la culture. Il a appelé à une mobilisation générale pour que l’art devienne un moteur de développement économique et social.
Par Ousmane SOW – Un public nombreux s’est déplacé hier pour assister à la cérémonie d’ouverture de la 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art) qui se déroulera jusqu’au 7 décembre 2024. La cérémonie, présidée par le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye, a été marquée par la présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique accrédité à Dakar, des représentants d’institutions internationales et des personnalités du monde de l’art. C’est à 10h que le Président Bassirou Diomaye Faye arrive dans la salle. Accueilli par les supporters du «12ème Gaïndé», la cérémonie a été également rythmée par des sonorités endiablées d’assiko et un décor empreint de tradition et de modernité, avec une mise en scène d’ouverture signée Madiaw Ndiaye. Tout était en place pour égayer et aiguiser les consciences culturelles au cours de cette fête dont les deux pays invités d’honneur sont les Etats-Unis et le Cap-Vert.
Dans son discours d’ouverture, le Président Bassirou Diomaye Faye a souligné d’abord l’importance de cet événement culturel majeur de l’art africain contemporain, qui se déroulera jusqu’au 7 décembre 2024. «Je voudrais exprimer toute ma satisfaction et le plaisir que j’éprouve de retrouver aujourd’hui la grande famille de la culture à l’occasion de l’ouverture officielle de la 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain. Pendant un mois donc, soit du 7 novembre au 7 décembre 2024, Dakar et le Sénégal seront au cœur d’un bouillonnement artistique intense», déclare-t-il. Il a également mis un accent particulier sur les artistes qui ont marqué cette biennale et salué l’engagement des 129 créateurs du programme officiel «In», les 3 pavillons nationaux et ceux de la manifestation «Off» qui étend les limites géographiques de la biennale au-delà de Dakar, avant de rendre hommage aux défunts artistes Issa Samb dit Joe Ouakam, Ousmane Sow, Souleymane Keïta, Alpha Sow, Yacine Ndiaye, Djiby Ndiaye, Amadou Sow et Ndary Lô, parmi d’autres. «A tous, je dis au nom de la République reconnaissante, nous ne vous oublierons jamais», a-t-il témoigné. Le Président Diomaye Faye a aussi salué le choix des organisateurs de cette édition de rendre hommage à deux artistes plasticiens talentueux, Anta Germaine Gaye, spécialiste reconnue de la peinture sous verre, et au défunt artiste Mohamadou Ndoye Dout’s décédé en juin 2023.
«La culture reflète nos identités»
L’art, selon Bassirou Diomaye Faye, occupe une place essentielle dans le développement des sociétés africaines et doit être valorisé sous toutes ses formes. «La Biennale de Dakar dont nous célébrons la 15e édition, s’est imposée au fil des années comme une activité de référence en matière d’art contemporain en Afrique et dans le monde», a-t-il affirmé, avant d’ajouter : «La biennale est un événement majeur de promotion de la culture en général, du marché de l’art en particulier, en dépit des menaces de toutes sortes qui auraient pu entraver sa croissance.» Dans son discours, le Président a souligné le rôle essentiel de la culture dans la construction d’une Nation forte et unie. «Dakar et le Sénégal renforcent leur position d’espace de création, de réflexion autour de l’esthétique de l’art comme des grands enjeux de notre monde en mutation. Et c’est pour cette raison que je tiens à saluer le thème de la présente édition «The Wake, l’Eveil, Xàll wi», et félicite la directrice artistique pour son éminente contribution à la réflexion. Une vocation artistique assumée consiste donc à organiser le chaos du monde pour lui attribuer un sens. Et la culture reflète nos identités et les nourrit en retour», a-t-il fait savoir.
«La culture participe à notre souveraineté morale et intellectuelle»
La biennale, a-t-il rappelé, ne se limite pas à une simple exposition d’œuvres d’art. Elle est aussi un véritable catalyseur de la jeunesse et de la culture. «C’est bien la culture qui donne un lien à notre trajectoire individuelle et collective menacée d’éparpillement en raison des agressions multiformes de la vie moderne. La culture dans sa diversité est le terreau fertile à notre commun vouloir de vie collective. L’émotion qui nous saisit devant une œuvre d’art peut modifier durablement notre vision du monde et orienter nos actions», a-t-il souligné, avant d’ajouter que «l’art facilite la compréhension du monde, le rend moins angoissant et aide à défricher la place que l’homme doit occuper en symbiose avec les autres êtres». Toutefois, le Président Bassirou Diomaye Faye a appelé à une mobilisation générale pour que l’art devienne un moteur de développement économique et social. Il a insisté sur l’importance de la décentralisation culturelle et du soutien aux industries créatives. «La culture, au regard de sa dimension transversale, est appelée à insuffler un supplément d’âme à nos politiques pour qu’elles adhèrent sans cesse et mieux à ce que nous sommes et aspirons à devenir. La culture participe à notre souveraineté morale et intellectuelle. Et j’en appelle au sens élevé de la responsabilité de tous les acteurs pour cultiver ensemble les vertus de solidarité, de collaboration, de concertation entre l’institution étatique et les professionnels de la culture. L’art fait rêver et réfléchir. Il enseigne et éduque. J’invite les populations, particulièrement les jeunes, à prendre part massivement aux différentes manifestations de la biennale», a-t-il lancé.
SOUCE LEQUOTIDIEN