Bakel: Les producteurs réclament un programme spécial de sortie de crise

Un programme spécial de sortie de crise, c’est ce que réclament les impactés des eaux du fleuve Sénégal. Ils invitent le président de la République dans ce sens lors de sa visite à Bakel.Par Abdoulaye FALL (Correspondant) – 

«Aujourd’hui, nous avons tout perdu dans les eaux», ont déploré les producteurs riverains du fleuve Sénégal qui est sorti de son lit pour envahir les champs. Moctar Bâ, Point focal du Cadre national de concertation des ruraux (Cncr), s’est exprimé dans ce sens. Selon cet agriculteur, la situation est indescriptible. Des milliers d’hectares sont engloutis dans les eaux du fleuve qui est sorti de son lit. Des villages entiers sont même inondés dans plusieurs communes. Ce qui fait que la situation est grave, martèle Moctar Bâ. C’est pourquoi, soutient l’agriculteur, il faut un programme spécial de sortie de crise pour le département.
«Aujourd’hui, vu la situation, il urge de mettre en place un programme d’urgence spécial pour soulager les populations déboussolées», a exhorté M. Bâ. «Ce sont plus de 1000 ha de terres emblavées qui sont détruits par les eaux. Plusieurs dizaines de producteurs sont impactés, se désole-t-il. Tous les producteurs qui sont installés le long de la Falémé et du fleuve Sénégal ont perdu leurs champs. Plusieurs mois de dur labeur anéantis par les eaux. Les conséquences sont incommensurables et les risques énormes.» Comme risques, il cite la famine. «Si la situation n’est pas prise au sérieux, il risque d’y avoir la famine. Les producteurs n’ont plus rien à manger. Tout est détruit par les eaux. Et pis, l’aide se fait désirer. Actuellement, l’aide de l’Etat commence à venir. Ce que nous craignons, c’est qu’elle soit insuffisante ou très mal répartie.»

L’autre risque, c’est le contentieux avec les créanciers. Les producteurs ont contracté plusieurs centaines de millions de francs de dettes. Ils ont investi dans les champs, espérant des récoltes meilleures. Malheureusement, les eaux ont tout emporté, s’est fendu le Point focal. D’où son appel au président de la République d’avoir un œil et surtout une oreille attentive à l’endroit des impactés. «Nous voulons un programme d’urgence spécial pour le département, a réitéré Moctar Bâ. Les producteurs ont emblavé, ils ont semé, ils ont cultivé les champs, attendant de bonnes récoltes. Malheureusement, aujourd’hui, ils ne font qu’observer, impuissants, leurs efforts de plusieurs mois de travail partir dans les eaux. C’est dur. Monsieur le président de la République, ayez pitié des producteurs et trouvez un plan d’urgence spécial pour soulager les populations», a prié le Point focal du Cncr.

M. Konaté, Secrétaire général de la Coopérative des producteurs de piment, embouche la même trompette. «Les riziculteurs, les maraîchers… tout le monde est impacté.» «L’Etat doit nous aider à sortir de la crise. Nous avons tout perdu. Outre les champs submergés, nos habitations sont aussi dans les eaux. Aucun producteur sur le long du fleuve n’est épargné. Les dégâts sont incommensurables. Et malheureusement, les réactions pour l’aide ne sont pas à la hauteur des dégâts. Certes, l’aide de l’Etat commence à arriver. Cependant, elle a tardé à être mise en place», déclarent les producteurs.  «Seul Papa Banda Dièye, président du Collectif des producteurs de maïs et par ailleurs maire de Tamba, nous est venu en aide. Il nous a apporté son soutien matériel et surtout financier.» Mieux, souligne le Point focal du Cncr, «Papa Banda Dièye a promis d’accompagner les producteurs pour emblaver 70 ha de maïs après la décrue».

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