Obama sonne la charge contre Donald Trump, au service de Kamala Harris
Barack Obama a utilisé tous ses talents d’orateur pour sonner la charge contre Donald Trump, et livrer un plaidoyer pour la démocrate Kamala Harris, à moins d’un mois de la présidentielle américaine.
A Pittsburgh, en Pennsylvanie (nord-est), l’icône de la gauche américaine a averti les électeurs face à la perspective d’une « élection serrée ».
Dans une Amérique encore marquée par l’inflation post-Covid, « il y a beaucoup d’Américains qui galèrent. (…) Donc je comprends pourquoi les gens veulent du changement », a-t-il convenu.
« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que quiconque peut croire que Donald Trump va bouleverser les choses d’une manière qui soit bonne pour vous », a lancé l’ex-président, dans ce berceau de l’américain qui fait partie de la poignée d’Etats clés pour l’examen en acier du 5 novembre.
Mensonges électoraux, diatribes anti-migrants, menaces sur la couverture santé, augmentation des droits de douane qui risquent d’augmenter les prix pour les consommateurs : Obama a livré un réquisitoire détaillé contre le milliardaire républicain, face à une foule qui a parfois hué Trump.
« Ne huez pas ! Votez! », a répliqué Obama, en vantant le « plan » proposé par Kamala Harris pour accorder des réductions d’impôts à la classe moyenne, aider les primo-accédants à la propriété et subventionner les créations de petites entreprises.
Message pour ses « frères » noirs
Obama avait déjà présenté Kamala Harris en héritière avec le slogan « Yes She Can » lors de la convention démocrate cet été. Mais après l’effervescence provoquée par le remplacement impromptu de Joe Biden, la vice-présidente doit maintenant garder la distance.
Mercredi, une enquête d’opinion réalisée par l’université Quinnipiac notait les gains de Donald Trump dans trois Etats pivots stratégiques : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.
Les sondages montrent aussi depuis des semaines que certains Afro-Américains sont plus tentés par le clan républicain qu’en 2020.
Dans ce contexte, Obama s’est arrêté dans un quartier de Pittsburgh avant son meeting, pour inviter ses « frères » hésitants à rallier Mme Harris.
« Vous avancez toutes sortes de raisons et d’excuses », a-t-il tancé, ajoutant: « Cela me pose un problème. Cela me fait penser que vous n’aimez pas l’idée d’avoir une femme à la présidence ».
Lors de sa réunion, il a appelé les hommes en général à ne pas confondre « l’intimidation et le fait de rabaisser les gens » avec « un signe de force ».
Après son apparition à Pittsburgh, le premier président noir des Etats-Unis doit s’engager dans l’effort de collecte de fonds, enregistrer des publicités télévisées et téléphoniques, et voyager dans les six autres « swing states » pour la dernière ligne droite de la campagne.
Selon plusieurs médias, Kamala Harris devrait également bientôt faire intervenir l’ex-président Bill Clinton dans sa campagne, à partir du week-end prochain.
Trump vante son protectionnisme
De son côté, Donald Trump a mené une offensive protectionniste à Détroit, la capitale de l’industrie automobile dans le Michigan (nord).
Il y a déclaré le fait que les Etats-Unis avaient permis aux entreprises étrangères « d’envahir et de violer notre pays ».
« Je veux que les constructeurs automobiles allemands deviennent des constructeurs automobiles américains », a-t-il dit devant le Club économique de Détroit.
« Ils nous envoient leurs voitures comme si nous étions une bande d’idiots. BMW, Mercedes, Volkswagen, par millions et millions et millions. On va plus se faire avoir, d’accord ? Maintenant, ils vont devoir jouer selon nos règles », a ajouté celui qui avait mené sous sa présidence une politique économique ultra-protectionniste.
Le milliardaire de 78 ans continue également de polémiquer sur la gestion des récents ouragans, en accusant faussement le gouvernement de ne pas aider les territoires républicains : après la tempête meurtrière Hélène, Milton a touché terre en Floride mercredi soir.
En réunion en Arizona (sud-ouest) jeudi, la vice-présidente a expliqué qu’elle avait participé à une réunion à distance avec la Maison Blanche pour coordonner la réponse face à Milton.
« Je me suis entretenue avec des responsables locaux, républicains et démocrates, pour leur faire savoir que nous serons à leurs côtés tout au long du processus de relèvement et de reconstruction », a-t-elle insisté.
La démocrate a également regretté que son rival ait définitivement exclu mercredi soir d’organiser un deuxième débat présidentiel avec elle.
« Je pense que ça ne rend pas service aux électeurs », a-t-elle insisté, en y voyant aussi « un signe de faiblesse ».
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