Bignona: un forum pour changer le visage de Djibidione
Djibidione, (APS) – Un forum sur le thème ‘’La paix, la réconciliation et le développement durable’’, s’est tenu samedi, à Djibidione, dans le but de changer le visage de cette commune de l’arrondissement de Sindian (sud), jadis chasse gardée des membres du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), a constaté l’APS.
Cette rencontre, présidée par le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, et parrainée par le Premier ministre Ousmane Sonko, vise à permettre à cette localité martyre de tourner la page sombre de son histoire, selon les organisateurs.
Les ministres du Tourisme, Mountaga Diao, de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, des Sports, de la Jeunesse et de la Culture, Khady Diène Gaye, de la Fonction publique et de la Réforme du service public, Olivier Boucal, du gouverneur de la région de Ziguinchor, Mor Talla Tine, ont assisté à cette forte mobilisation communautaire.
Étaient également présents, des autorités administratives, religieuses, civiles et militaires, des responsables de projets et programmes, le président des Cadres casamançais, Pierre Atépa Goudiaby, et de nombreux invités.
‘’Nous sommes, ici, réunis pour célébrer non seulement la paix, mais aussi pour renforcer notre engagement en faveur de la réconciliation et du développement durable de cette belle région’’, a indiqué le ministre du Travail, chargé des Relations avec les institutions, qui a conduit la délégation gouvernementale.
Pour Yankhoba Diémé, natif de Massara, un village de la commune de Djibidione ‘’la Casamance a longtemps été le théâtre de tensions et de conflits, mais aussi le symbole d’une résilience extraordinaire’’.
‘’Aujourd’hui, nous nous sommes réunis pour la réconciliation, avec la ferme volonté de tourner la page des années de violence, d’incompréhension, et de division’’, a-t-il dit.
Le processus de réconciliation n’est pas simplement un acte politique, mais un engagement profond qui consiste à recréer des liens de confiance, à comprendre les douleurs et les aspirations des populations pour reconstruire ensemble un avenir fondé sur la paix, a souligné Yankhoba Diémé.
‘’La paix est notre plus grand trésor. Sans elle, il n’y a ni progrès, ni prospérité, ni développement. Elle est le socle sur lequel repose toute société forte et solidaire’’, a indiqué le ministre.
Pour lui, à Djibidione, comme dans toute la Casamance, la paix est essentielle pour garantir à chaque homme, chaque femme et chaque enfant, la sécurité et la stabilité nécessaires pour prospérer.
’C’est pourquoi, nous devons la préserver, l’entretenir et, surtout, veiller à ce qu’elle ne soit jamais menacée’’, a-t-il préconisé, rappelant que le gouvernement du Sénégal, sous l’impulsion du président de la République, s’est engagé dans un processus inclusif de renforcement de la paix et de la stabilité dans la région.
‘’Ce processus de paix se construit avec nous-mêmes, avec les communautés locales, notamment, les chefs traditionnels, les organisations de la société civile et les acteurs politiques. La paix n’est durable que lorsqu’elle est ancrée dans le cœur et les esprits de tous’’, a soutenu Yankhoba Diémé
Aujourd’hui, estime le ministre, ‘’plus que jamais, la réconciliation est au centre de notre action. Réconcilier, c’est guérir les blessures du passé. C’est reconnaître les souffrances et les injustices subies, tout en étant fixé sur les principes de la sincérité et de la franchise ou ‘’Jub’’, en wolof.
‘’Nous devons nous engager, ensemble, à apaiser les tensions et à renforcer les liens entre les communautés’’, a-t-il lancé, soulignant que ‘’la réconciliation passe par le pardon, mais aussi par la justice, l’équité et l’inclusion de tous’’.
C’est pourquoi, a assuré le ministre, le gouvernement travaille sans relâche pour que la Casamance devienne une région où tous les Sénégalais ont envie de vivre et de bénéficier légitimement des fruits de la croissance.
Le maire de la commune de Djibidione, Lamine Diémé, a magnifié cet engagement des nouvelles autorités étatiques.
Revenant sur l’importance du forum, il a rappelé que ‘’cette initiative, née de la volonté des ressortissants de la commune, efface des décennies de léthargie, de comportements stoïques qui frisent le renoncement à l’effort au combat, pour une résilience responsable’’.
Pour entrer dans le plein développement, les populations souhaitent voir l’abandon des cultures illicites, la protection de l’environnement, une citoyenneté participative, du matériel et intrants agricoles, un désenclavement des villages, l’accompagnement des populations déplacées, la reconstruction des villages, l’équipement des postes de santé, etc., a-t-il plaidé.