Présidentielle en Algérie: qui sont les candidats ?
Les Algériens doivent élire leur président ce 7 septembre. La Cour constitutionnelle algérienne n’a validé que trois candidatures. Aucune figure importante du Hirak, le mouvement pro-démocratie n’a pu se présenter. Le président sortant, symbole du régime, Abdelmadjid Tebboune, part largement favori. Tour d’horizon des candidats.
Par – Pierre Desorgues – SOURCE AFP
Images du président Tebboune lors d’un rassemblement politique le 24 juillet dernier à Alger.
AP
Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, le candidat du régime
Le président sortant a annoncé le 11 juillet vouloir briguer un deuxième mandat, après avoir anticipé –de quatre mois– à début septembre le scrutin présidentiel dans ce pays nord-africain de 45 millions d’habitants, riche en hydrocarbures et premier exportateur de gaz d’Afrique.
Il avait été élu en décembre 2019 lors d’une élection à faible affluence (environ 40%), dans la foulée du Hirak, ces manifestations massives pro démocratie qui avaient entraîné la chute en avril de la même année de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de pouvoir.
Abdelmadjid Tebboune dispose de l’appui de quatre formations politiques de premier plan qui ont scellé une alliance, dont l’ancien parti unique FLN (Front de libération nationale) et le mouvement islamiste El Bina d’Abdelkader Bengrina, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019.
Abdelmadjid Tebboune s’était présenté en 2019 comme un candidat indépendant. Mais l’homme politique a été soutenu par le FLN. Il a été plusieurs fois ministres de nombreux gouvernements algériens depuis 1991. Sous le président Bouteflika (1999-2019), notamment celui de l’habitat et de l’urbanisme. Le président Bouteflika affaibli physiquement en fait un éphémère Premier ministre en 2017. Sa candidature à la présidentielle obtient le soutien du chef d’état major de l’époque Ahmed Gaïd Salah.`
Lors de la réforme constitutionnelle présenté comme une réponse aux aspirations démocratiques des Algériens le président Tebboune se veut un défenseur des libertés publiques dans ses discours. La réalité du terrain est tout autre. En juillet dernier deux militants du Hirak ont été placés en détention provisoire et six autres sont désormais en liberté surveillé.
On y trouve l’enseignante universitaire, Mira Mokhnache, figure connue de la défense des droits humains. Le chef d’accusation est le même. Ses militants sont poursuivis sur des questions de terrorisme grâce à un article du code pénal.
Abdelaali Hassani, candidat du principal parti islamiste
Cet ingénieur des travaux publics de 57 ans est le président du principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Le MSP a été crée le 6 décembre 1990 par Mahfoud Nahnah qui fut son chef jusqu’à son décès en 2003. Le MSP a été rapidement supplanté par le FIS, le Front islamique du salut en 1990. Le FIS va prendre les armes contre le pouvoir militaire algérien. Le MSP n’a pas fait le choix des armes. Le MSP, qui se réclame des Frères musulmans, incarne face au pouvoir algérien une opposition plus modérée et cherche à s’inscrire dans la légalité.
Abdelaali Hassani lors d’un point presse du MSP.
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Le MSP a été favorable au projet de réconciliation nationale prônée par le président Bouteflika (largement adopté par référendum) et prévoyant notamment une amnistie pour les terroristes non condamnés pour des crimes de meurtre ou de viol.
Le mouvement islamiste n’avait pas participé au scrutin de 2019. Quel score peut-il obtenir ? Que pèse politiquement le MSP ? Aux élections législatives de 2002, le MSP avait obtenu 7% des voix et 36 députés. Le score de la seule formation islamiste nationale autorisée par le pouvoir militaire sera scruté par les observateurs.
Youssef Ouachiche, le candidat du Front des forces socialistes
Le troisième prétendant Youssef Ouachiche, un ancien journaliste et député de 41 ans, est depuis 2020 le chef du Front des forces socialistes (FFS). Le FFS est un parti d’opposition historique. Il a été fondé en 1963 en opposition au gouvernement du FLN. Son chef historique fut Hocine Aït Ahmed, héros de la guerre d’indépendance, longtemps exilé, mort en 2015.
Le parti se définit comme un parti de gauche et laïc. Il est très bien implanté en Kabylie et dans les grandes villes d’Algérie. Il a boycotté les élections législatives en 2002, 2007 et l’élection présidentielle de 2009. Aux législatives de 2012, il a obtenu 28 sièges.
Youssef Ouachiche est élu local à Tizi Ouzou
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