Le pétrole poussé par la crainte d’un conflit à plus grande échelle au Moyen-Orient

Les cours du pétrole montaient jeudi, poussés par le risque géopolitique et les craintes d’une propagation du conflit au Moyen-Orient aux pays voisins, qui pourrait menacer l’approvisionnement venant de la région.

Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,61% à 80,25 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,65%, à 77,48 dollars.

« La demande estivale relativement forte et les tensions géopolitiques accrues poussent les prix à la hausse », commente Ole Hvalbye, analyste chez Seb.

Des discussions en vue d’une trêve dans la bande de Gaza doivent se tenir jeudi au Qatar, à l’heure où le territoire palestinien, ravagé par plus de dix mois de guerre, subit de nouveaux bombardements intensifs de l’armée israélienne.

Les craintes d’une escalade militaire au Moyen-Orient se sont amplifiées après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet, l’Iran ayant promis une riposte.

L’Iran avait rejeté mardi un appel de plusieurs pays occidentaux à renoncer à attaquer Israël. Ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen menacent aussi de riposter à l’assassinat de Haniyeh et Chokr, chef militaire du Hezbollah.

Les deux références du brut évoluent ainsi en hausse, mais de façon relativement modérée, les craintes sur une perturbation de l’approvisionnement depuis le Moyen-Orient restant en partie compensées par un affaiblissement attendu de la demande chinoise.

« Les données macroéconomiques de la Chine continuent de montrer une économie en difficulté », relève John Evans, analyste de PVM Energy.

L’état de santé de l’économie chinoise, le premier pays importateur de brut au monde, inquiète les investisseurs depuis le tassement de sa croissance au deuxième trimestre.

En conséquence, l’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a récemment revu légèrement à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2024.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table aussi sur une croissance de la demande mais à un rythme moindre que l’an passé, en raison essentiellement du ralentissement de la construction et de l’industrie en Chine, dans son dernier rapport mensuel.

« Les marchés pétroliers mondiaux pourraient passer d’un déficit (d’offre) à un excédent au quatrième trimestre 2024 si l’Opep+ (le groupe et ses alliés, ndlr) met en œuvre » son plan de sortie de ses réductions de production dès octobre, indique Ole Hvalbye.

« Le plan de l’Opep+, mené par l’Arabie saoudite et la Russie, visant à augmenter progressivement la production de 543.000 barils par jour au quatrième trimestre, sera probablement ajusté, voire abandonné », poursuit M. Hvalbye.

« À l’heure actuelle, il n’y a pas de place pour ces volumes supplémentaires. »Début aout, lors de la dernière réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l’alliance, le groupe n’a pas formulé de nouvelles recommandations.

DAKARACTU

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