Polémique sur le voile: La Ligue des imams soutient Sonko
Le débat prend d’autres allures avec la Ligue des imams et prédicateurs qui soutient la position du Premier ministre pris dans une véritable tourmente politico-médiatique.
Par Ousmane SOW – La polémique sur le port du voile dans les établissements scolaires ne désenfle pas. Provoquée par une déclaration controversée du Premier ministre Ousmane Sonko sur la question, elle continue à charrier des réactions. La Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal (Lips) soutient la position du Premier ministre sur la question. «Dans sa réponse à la question sur l’inclusivité de notre système éducatif, nous avons entendu un Premier ministre soucieux de notre vivre-ensemble suivant nos propres modèles et références, et attaché au respect des droits fondamentaux de chaque individu, y compris le droit à la liberté religieuse. Pour cela, la Ligue manifeste son soutien au Premier ministre et souhaite que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour permettre à notre pays de ne plus revenir sur ce sujet potentiellement divisionniste», note la Lips.
Dans un communiqué, le bureau national de la Ligue des imams et prédicateurs «rappelle aussi que ce débat n’est pas nouveau au Sénégal». «13 années après, si le même débat refait surface à la suite de la brève crise de 2019, provoquée par une décision similaire de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (Isja), il devient alors impératif et urgent pour la Nation sénégalaise de débattre ouvertement et franchement de ce sujet afin de trouver une solution juste et durable, différente des arrangements temporaires trouvés jusqu’à présent. A cet égard, il est louable à plusieurs titres que le Premier ministre du Sénégal, par son courage, ait pris sur lui la responsabilité de désamorcer une bombe à retardement qui, sans une action courageuse, aurait pu nous exploser au visage», note la Lips.
Elle évoque l’implication des daaras au Sénégal «à cet effort éducatif avec un effectif estimé entre 600 mille et un million d’enfants, sans avoir bénéficié d’aucun soutien de l’Etat par le passé». Tout en rappelant que «les confréries et les organisations caritatives musulmanes, malgré les contraintes diverses affectant leur fonctionnement et leurs ressources, prennent en charge de nombreuses couches vulnérables et soutiennent l’Etat dans sa volonté de les aider. En vérité, si un dixième des fonds alloués à d’autres congrégations leur était attribué, les résultats seraient bien meilleurs et de nombreux problèmes sociaux, notamment la mendicité des enfants, seraient définitivement résolus».
Face à la polémique en cours, la Ligue des imams demande «à sa juste valeur, l’ouverture au dialogue sur les sujets religieux sensibles, ce qui justifie à plus d’un titre l’importance d’une Direction chargée des affaires religieuses et d’un ministère du Culte, qui permettront d’amorcer des discussions sur ces questions délicates et d’ajouter une dimension significative à la politique de Jub, Jubbal, Jubbanti pour notre pays».
SOURCE LEQUOTIDIEN