JO 2024: le judoka français Teddy Riner a de nouveau rendez-vous avec l’histoire
Après sa défaite en quart à Tokyo, Teddy Riner est à Paris vendredi 02 août pour reprendre le fil doré de son histoire olympique, remporter une troisième médaille d’or individuelle et devenir le « recordman incontesté » du judo.
Par : RFI
Il a démarré ces Jeux à la maison en allumant la vasque olympique. À 35 ans, il a maintenant l’occasion d’enflammer l’Arena Champ-de-Mars et tout un pays de judo, qui rêve même du doublé en cas de victoire de Romane Dicko, N.1 mondiale des +78 kg.
Si Dicko, 24 ans, médaille de bronze à Tokyo et championne du monde 2022, a le potentiel pour s’offrir le titre suprême, Riner, lui, a un leitmotiv encore plus ambitieux : « devenir ce recordman incontesté de son sport, et faire taire le plus de bouches possible ».
En 2021, dans le Nippon Budokan, l’antre mythique du judo tokyoïte, Riner avait manqué une première occasion, battu par le Russe Tamerlan Bashaev et se consolant avec le bronze. Titré par équipes mixtes contre le Japon le lendemain, le Français de 35 ans peut une fois pour toutes s’imposer comme le plus grand judoka de l’histoire.
« Meilleur qu’avant »
Car en cas de nouveau sacre, il deviendrait le premier judoka à réaliser le triplé olympique dans la catégorie reine. Seul le super-léger japonais Tadahiro Nomura a réussi cet exploit à Atlanta 1996, Sydney 2000 puis Athènes 2004.
Riner a par ailleurs déjà des « bagages pleins d’or », selon son expression, avec onze titres de champion du monde et deux autres médailles olympiques, en bronze (2008, 2021). L’ogre de 2,03 m et 140 kg a encore faim et compte bien « être et devenir encore plus » le meilleur sportif tricolore de l’histoire, osait-il avant les JO 2024 auprès de l’AFP.
Dans cette quête, l’icône se dit « meilleur qu’avant » sur tous les points. « Le secret, c’est l’envie déjà, confie-t-il. L’envie, c’est ce qui m’a permis à chaque fois passer les différentes étapes de ma vie ». Riner a changé plusieurs choses dans sa préparation et dans sa stratégie ces dernières années. Multipliant davantage encore les stages à l’étranger, au Japon, au Brésil ou encore au Kazakhstan, et vient de changer d’entraîneur personnel.
Depuis quelques compétitions, ce n’est plus Franck Chambily, son coach de toujours désormais en retrait, qui siège lors des combats du champion, mais Christian Chaumont, le coach de ses années au Levallois Sporting Club (2009-2017) avant qu’il ne rejoigne le PSG.
«Je traverse le temps »
Non tête de série en 2021, il avait payé cette erreur en quart contre le N.1 mondial. Cette fois, il a fait le nécessaire pour être exempté de premier tour. Au 2e, il commencera face à l’Emirati Magomedomar Magomedomarov ou à l’Algérien Mohamed El Mehdi Lili.
Sur la route du titre, le programme devrait progressivement se corser avec en quart le Géorgien Guram Tushishvili, vice-champion olympique en titre, puis en demie l’Ouzbek Alisher Yusupov.
S’il se hisse en finale, un autre adversaire de taille l’y attendrait, que ce soit le Coréen champion du monde 2024 Kim Min-jong, le Japonais Tatsuru Saito ou encore le Tchèque Lukas Krpalek, champion olympique en titre et déjà champion à Rio 2016 en -100 kg.
Voir le Coréen de 23 ans ou le Japonais de 22 surgir lui rappelle sa jeunesse : « quand je suis arrivé sur les premiers championnats (d’Europe et du Monde) en 2006-2007, j’étais l’un des plus jeunes », retrace-t-il alors qu’« aujourd’hui c’est vrai que je traverse le temps, j’ai l’impression d’être le petit vieillard ».