Sécurité publique – Le Sénégal investit sur la paix

Par Justin GOMIS – Comme attendu, le passage du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée a été un moment de discussions tendues, de frictions et de contradictions. Après ces questions, il y a aussi la réalité sécuritaire, qui explique la hausse du budget du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. Les autorisations d’engagement du dé­partement ministériel, chargé notamment de la sécurité publique, s’élèvent à 310 milliards 847 millions 702 mille 659 francs Cfa, selon un rapport de l’Assemblée nationale. Alors que le montant des crédits de paiement dudit ministère est de 180 milliards 246 millions 552 mille 326 francs Cfa. Il a connu une augmentation exponentielle de 148 milliards 419 millions 808 mille 634 francs Cfa. Ce qui est particulièrement inédit.

L’exécution du prochain budget intègre de «nouveaux enjeux et défis liés à l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz au Sénégal», avance Antoine Diome dont le budget est réparti en sept rubriques : le pilotage, la gestion et la coordination administrative, la sécurité publique, la sécurité civile, l’administration territoriale, la gouvernance électorale, le fonds dédié à lutte contre les incendies et le compte de commerce de police. «Dans le souci de faire face à l’ensemble des défis, le ministère de l’Intérieur entend poursuivre ses efforts de recrutement, de dotation en matériel et, surtout, renforcer ses capacités de lutte antiterroriste, de lutte contre la drogue et la criminalité», assure Antoine Félix Diome.

Il annonce le renforcement de la Sécurité de proximité dont celui des moyens de ses agents, notamment leurs émoluments, ont été réclamés par les députés. Il est prévu, dit-il, que les Asp vont devenir un «corps spécial», qui va aussi participer à la revalorisation de la rémunération des agents. «Un important travail préalable est en train d’être finalisé, en rapport avec les différents services concernés, pour tenir en compte des réalités complexes de la sécurité, avant de procéder à la création de ce corps spécial», ajoute Antoine Félix Diome. Il y a aussi les chantiers de la protection civile, la réforme de l’administration territoriale et la construction de la citoyenneté. Pour ces questions, il parle de «priorités» absolues. Pour lui, il s’agit d’investissements nécessaires pour faire face à un «environnement géopolitique sous-régional mouvementé» en Afrique en faisant sans doute allusion à l’instabilité politique et démocratique, qui déchire certains pays de la région, qui font face aussi à des attaques djihadistes. Les différends électoraux comme la loi sur le parrainage, la non-disponibilité du fichier électoral à temps à la veille des élections, la «répression et l’interdiction» ont passionné les débats. «Récemment, on a interdit aux gens du secteur primaire d’organiser une marche, avant de leur donner une autre date, alors qu’il s’agit de per­sonnes responsables», re­grette Thierno Alassane Sall, qui «dit ne pas comprendre que les mêmes prétextes avant 2012 soient aujourd’hui servis, dix ans après». «Vous n’êtes pas plus patriotes que les autres Séné­galais qui veulent faire leur manifestation. Il faut être sérieux. Vous ne donnez jamais de raisons valables en interdisant les marches. Il faut mettre un terme à cela», estime TAS dont les préoccupations ont été aussi amplifiées par d’autres députés.
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