Économie: quelles conséquences pour la France après la dégradation de sa note par Standard & Poor’s?
Standard and Poor’s a dégradé vendredi 31 mai la note souveraine de la France. De AA, elle passe à AA-. Cette décision sanctionne notamment le déficit public de la France, « nettement plus élevé que […] prévu », précise l’agence de notation. Un dérapage en 2023 a conduit le déficit public à 5,5% du PIB, bien au-delà des 3% autorisés dans la zone euro, et des 4,9% prévus. Si le risque inhérent de la dégradation d’une note peut être un mouvement de défiance des investisseurs et un alourdissement de la charge de la dette, les analystes ne sont cependant pas alarmistes.
Si Standard & Poor’s estime que la France ne repassera pas sous la barre des 3% de déficit public d’ici à 2027, les analystes se veulent, eux, rassurants. « Les impacts de cette dégradation de la note de crédit de la France vont être très réduits », explique Éric Dor, directeur des études économiques à l’Institut d’économie scientifique et de gestion (Iéseg).
Les marchés auraient déjà tenu compte depuis longtemps de la possible dégradation de cette note en ajustant leurs taux de rendements. Pour preuve, selon l’économiste Éric Dor, après l’annonce du dérapage du déficit public par Bercy en début d’année, les marchés étaient alors restés sereins. Par exemple, l’écart des taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne, l’un des pays les mieux notés, était resté identique. Il ne devrait donc pas y avoir d’explosion des taux d’emprunt. Et « il ne devrait pas y avoir de grandes surprises sur les marchés lundi matin », décrypte Éric Dor.
« Une signature de haute qualité »
Quant à une potentielle fuite des investisseurs, les économistes soulignent que les stocks de dette de pays très bien notés sont limités. La France devrait donc continuer à trouver sa place sur ces marchés. Car sa dette publique resterait tout de même attractive. C’est également l’avis de Bruno Le Maire qui estime que « la France garde une signature de haute qualité ».