Khalifa et Idy, le chant du cygne

L’élection présidentielle de ce 24 mars 2024 donne des résultats pour le moins catastrophiques pour les deux candidats les plus âgés. Khalifa Sall et Idrissa Seck ont réalisé des scores très faibles. Le crépuscule d’une carrière politique riche et longue ? Seul l’avenir le dira, mais les faits sont là.

Par Mame Woury THIOUBOU – Les résultats de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ne sont pas encore définitivement connus. Mais si les premières tendances se maintiennent, l’on peut dire sans risquer de se tromper qu’ils marquent un tournant dans la vie politique du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, sorti de l’ombre de Ousmane Sonko, caracole en tête et met en difficulté le candidat du pouvoir, Amadou Ba. Derrière ces deux candidats, les quelques 15 autres en lice ont été rudement malmenés. Avec des résultats très médiocres, Khalifa Sall et Idrissa Seck réalisent sans doute les plus mauvais scores de leurs carrières politiques. L’heure de la retraite a-t-elle sonné pour ces deux-là ? On peut le penser en tout cas. Présents sur la scène politique depuis des décennies, l’un et l’autre ont été les porte-drapeaux de leurs mouvances politiques respectives. Biberonné au socialisme, Khalifa Ababacar Sall a fait ses armes auprès des plus grands politiciens de ce pays. Tout comme lui, Idrissa Seck, l’ancien héritier putatif de Abdoulaye Wade, a toujours surfé sur son génie politique pour relever les défis électoraux, surtout dans sa fan-base de Thiès. Mais aujourd’hui, les aspirations des Sénégalais au changement, le rajeunissement des électeurs et de la population en général, sont venus mettre un terme au rêve présidentiel des deux hommes. A 68 ans et 64 ans respectivement, Khalifa Sall et Idrissa Seck brûlent clairement leurs dernières chances de diriger le Sénégal. Le premier, qui en est à sa première et sans doute la dernière, sinon l’une des dernières candidatures, fait les frais de son antagonisme de ces dernières semaines avec l’ex-Pastef. Présenté comme une troisième voie censée départager un duel de fait entre le candidat de l’Alliance pour la République (Apr), Amadou Ba, et celui de l’ex-Pastef, Bassirou Diomaye Faye, Khalifa Sall s’en sort avec des scores très faibles. Peinant à obtenir parfois plus de 10 voix dans des centres de vote, le candidat socialiste et son homme de confiance, Barthélemy Dias, chutent lourdement dans cette élection.

Pour sa 4e élection présidentielle, les scores de Idrissa Seck, battu jusque dans son bureau de vote, montrent à souhait que sa base électorale de Thiès ne cesse de s’éroder d’élection en élection. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Idrissa Seck se fait laminer dans son fief. Aux élections locales tout comme à la Présidentielle de 2019, le leader de Rewmi avait mordu la poussière face à ses adversaires. Et il faut dire que pour cette dernière campagne, Idrissa Seck a soulevé de nombreuses questions par son manque d’engagement dans la campagne électorale.


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