Les impacts du réchauffement climatique en Himalaya

La crise climatique à laquelle la chaîne montagneuse de l’Himalaya est confrontée a retenu l’attention lors du sommet sur le climat de la COP28 qui s’est tenu à Dubaï le mois dernier. António Guterres, le secrétaire général des Nations unies, s’y est dit choqué d’apprendre à quelle vitesse les glaciers de l’Himalaya fondent et de voir l’impact que cela a sur les communautés locales. Clea Broadhurst.

Pour les scientifiques, il est essentiel de documenter le taux, l’ampleur et les causes de la perte de neige afin d’évaluer le rythme du changement climatique et de gérer les risques différentiels en matière de sécurité de l’eau liés à la diminution du manteau neigeux.

Les deux tiers des glaciers de l’Himalaya et de l’Hindou Kouch pourraient fondre d’ici 2100 si la planète reste sur la même trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre. La température de l’air a déjà augmenté de plus d’un degré depuis le début du 20ᵉ siècle, ce qui provoque cette fonte accélérée. Et les conséquences dramatiques pourraient changer la vie de millions d’habitants d’ici la fin du siècle. 

Seulement, la fonte d’un glacier est irréversible. Cette accumulation de glace et de neige est une source cruciale d’approvisionnement en eau et les populations des régions montagneuses seront affectées par la fonte de la neige et de la glace parce qu’elles en vivent. Car, quels sont les moyens de subsistance dans les montagnes ? L’agriculture et l’élevage. Et pour que tout cela fonctionne, la glace et la neige sont indispensables. La fonte des glaciers impacte très directement et la plupart du temps négativement les communautés montagnardes.

Par ailleurs, les glaciers himalayens alimentent dix des plus importants bassins fluviaux au monde dont le Gange, le Fleuve jaune ou encore le Mékong. Et ils fournissent directement ou indirectement de la nourriture, de l’énergie et des revenus à des milliards de personnes.

Infrastructures nécessaires

Le développement est nécessaire dans l’Himalaya indien, où vivent 50 millions de personnes. Les barrages permettent de produire de l’énergie propre et d’éclairer les villages, tandis que les routes répondent à l’afflux croissant de touristes, stimulent les économies locales et créent des moyens de subsistance.

La construction d’autoroutes est également un projet stratégique vital : l’Inde, par exemple, accélère la construction de routes pour acheminer des troupes et du matériel militaire vers la frontière tendue entre l’Inde et la Chine, où des dizaines de milliers de soldats restent déployés.

Mais les communautés locales craignent que la construction d’infrastructures déstabilise les montagnes. Ils craignent notamment l’affaissement du terrain.

Les écologistes affirment qu’il n’y a pas de temps à perdre pour passer à un développement plus durable dans les chaînes de montagnes qui se réchauffent plus rapidement que d’autres parties de la planète.

Répercussions touristiques 

Réchauffement climatique, c’est aussi changement de températures. Le Cachemire, cette région disputée entre l’Inde et le Pakistan, a connu une période de sécheresse cet hiver, avec un déficit pluviométrique de 79 % en décembre. Et par exemple, dans la station de ski de Gulmarg, la plus haute du monde, perchée à près de 4 000 mètres d’altitude. Le peu de neige qui est tombé a fondu rapidement à cause de températures diurnes inhabituellement élevées.

Et cela, aujourd’hui, a également un impact sur le tourisme. À cette époque de l’année, les stations de ski sont pleines à craquer de touristes qui veulent profiter de la poudreuse et les responsables gouvernementaux ont déclaré qu’il y avait 60 % de touristes en moins à Gulmarg qu’à la même période l’année dernière.

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