Le cyclone Belal frappe La Réunion: «On est entrés dans le dur», annoncent les autorités
Ce lundi 15 janvier au matin, l’œil du cyclone Belal est arrivé sur l’île française de La Réunion, désormais en alerte rouge, faisant un premier mort, une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri. La population doit toujours rester confinée, insiste la préfecture.
Peu après de 9h (locales), la violence du vent s’est considérablement accentuée dans le nord et l’ouest de l’île, touchés par de violentes rafales et de fortes pluies, déclare une journaliste de l’AFP sur place. « Nous sommes vraiment entrés dans le dur depuis ce matin. L’œil du cyclone est arrivé sur La Réunion, le mur est venu taper le nord de l’île », a affirmé sur la chaîne BFMTV le préfet Jérôme Filippini. Alors que l’arrivée de l’œil peut donner une fausse impression de calme, il a appelé la population à rester confinée, assurant que le cyclone allait « créer de graves risques » toute la journée, avec des vents constatés allant jusqu’à 200 km/h.
Un décès
Si les dégâts sont encore mesurés, « le décès d’une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri est à déplorer à Saint-Gilles » (ouest), a indiqué la préfecture dans un communiqué. La préfecture a ajouté que 57 000 clients, soit 13% des foyers, sont pour l’heure privés d’électricité, et que quasiment 35 000 personnes sont privées d’eau. « Aucune infrastructure essentielle n’est impactée », a-t-elle toutefois souligné.
La Réunion est repassée lundi à 13h locales (10h à Paris) de l’alerte violette, le plus haut niveau, à l’alerte rouge, afin de permettre aux équipes de secours d’intervenir et d’évaluer les dégâts causés par le cyclone. Au cours d’une visioconférence, Jérôme Filippini a expliqué qu’il y a « des interventions en attente », mais a prévenu que ce basculement « ne change rien pour la population », qui doit toujours rester confinée.
Le cyclone tropical s’est intensifié dans la nuit de dimanche à lundi, et les conditions sur l’île se sont dégradées, avec des pluies fortes et durables qui ont déjà inondé quelques routes et une houle qui s’est creusée. Des vents allant jusqu’à 250 km/h sur les hauteurs de cette île montagneuse sont redoutés. Motif de relatif soulagement, « Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense », selon les services de météorologie, qui comparent son impact à celui du cyclone Firinga en 1989. Selon Météo France, le mur de l’oeil a transité au nord de La Réunion sans rentrer à l’intérieur des terres, permettant d’éviter des dégâts majeurs. Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo France, a précisé que l’oeil devrait quitter La Réunion en fin d’après-midi.
Besoin de « renforts »
La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014. Les autorités sont cependant aussi « préoccupées par l’ensemble des cours d’eau », pour lesquels un pic de crue est attendu lundi en fin de matinée, selon le préfet. Les centres d’hébergement mis en place ont été encore peu sollicités : quelque 600 personnes y ont été admises, notamment parmi la population la plus précaire ou vulnérable en cas de crues.
« Nous allons sans doute avoir besoin de renforts », a affirmé Jérôme Filippini sur France Inter, précisant que des moyens de la Sécurité civile notamment devraient arriver « sur l’île dans les prochains jours, dès qu’il sera possible de poser un avion en sécurité sur l’aéroport ». L’aéroport international Roland-Garros, dans la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé dimanche dès 16h (locales) et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18h (locales).
(Avec AFP)