Mobilisation: la répression continue en Iran

La contestation en Iran est revenue en une de l’actualité cette semaine. Il est vrai que les grandes manifestations ont déserté les rues iraniennes, mais la contestation continue bel et bien. Narges Mohammadi en est un exemple. À l’occasion de la remise du prix Nobel, elle a réussi à faire sortir une lettre, lue par ses enfants. Elle affirme notamment être persuadée que « le peuple iranien viendra au bout de la répression et de l’autoritarisme ! ». Pour rappel, Narges Mohammadi a passé plus de temps en prison qu’en liberté.

Autre visage de cette volonté qui ne se plie pas au régime : celui du rappeur Toomaj Salehi. Il avait été libéré le mois dernier, sous caution, après plus d’un an de détention pour avoir soutenu le mouvement de contestation. Une fois libre, il a publié une vidéo dans laquelle il remercie d’abord tous ceux qui participent à cet esprit d’unité qui permet aux prisonniers politiques comme lui de survivre en prison. Il revient ensuite sur la torture qu’il a subie. « Ils ont cassé mes jambes, mes bras. Ils me frappaient le visage et la tête. Un autre détenu politique m’a expliqué que l’injection que j’avais reçu était de l’adrénaline pour s’assurer que je reste conscient et que je ressente toute la douleur de leurs coups », a décrit le rappeur. Dans sa vidéo, Toomaj Salehi affirme avoir porté plainte. Trois jours après cette publication, il a de nouveau été arrêté.  

Braver l’interdit malgré la répression

Des femmes qui bravent l’interdit en ne portant pas leur voile en public, des affiches ou encore des messages laissés sur les murs des villes d’Iran, autant de gestes du quotidien pour braver le régime. Et puis, la danse et la musique n’ont jamais quitté la culture iranienne. Le dernier air de liberté, c’est celui-ci de Sadegh Booghi qui vient du nord du pays. Sur la vidéo initiale, Sadegh Booghi 70 ans, chante et danse dans un bazar de la ville de Rasht. Dans une nouvelle version, le son a été modifié. Et chacun y va de sa propre vidéo d’interprétation. Personnalité ou inconnu, hommes et femmes de toutes générations, leurs danses ont toutes en commun la joie et la force. Suite à ce phénomène, le compte Instagram de Sadegh Booghi a été fermé pour « publications a contenu criminel ».

De nombreux activistes ont dénoncé l’arrestation du commerçant ainsi que d’une dizaine d’internautes qui avaient partagé sa vidéo. Les autorités démentent toute arrestation et affirment uniquement que « les personnes ayant violé les règles du cyberespace ont été averties comme le prévoit la loi. » Et les défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent d’un oubli aux yeux de la communauté internationale, particulièrement à l’heure de la guerre en Israël et dans les territoires palestiniens. Les pays occidentaux pourraient préférer soigner leurs relations diplomatiques avec l’Iran, un acteur clef dans la région. 

SOURCE RFI

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