Cap-Vert – Obtention de permis de séjour : L’appel des Sénégalais

Un groupe de Sénégalais résidant à Assomada, dans la commune de Santa Catarina, qui n’ont pas encore pu obtenir leur permis de séjour depuis l’année dernière, espèrent pouvoir résoudre ce problème après la mise en œuvre de l’unité locale de la Haute autorité de l’immigration (Aai), récemment inaugurée dans cette commune de l’intérieur de l’île de Santiago. Moussa Diao, président de l’Association des Sénégalais pour le nord de Santiago, a déploré cette situation qui, selon lui, est due au fait que certains immigrés ont fait confiance à des personnes de leur entourage, en fournissant leur numéro de téléphone et leur adresse électronique dans le dernier processus extraordinaire, mais à un moment donné, ces mêmes personnes ont fini par quitter le pays pour ne plus y revenir, laissant une douzaine d’individus dans l’embarras.

La ville d’Assomada est située à environ 40 minutes en voiture de Praia, compte plus de 45 mille 500 habitants et abrite une importante communauté africaine dont plus de 150 immigrés sénégalais. Dans le but de réduire la distance entre Assomada et Praia, la Haute autorité de l’immigration du Cap-Vert, (Aai) en partenariat avec la mairie de Santa Catarina et le ministère de l’état, de la famille, du développement et de l’inclusion sociale, a inauguré la semaine dernière, l’unité locale d’Aai, celle-ci opérera dans un bureau du centre d’accueil et d’insertion sociale d’Assomada, lui aussi récemment remis à la population locale. Le centre abritera une quinzaine de services sociaux et de santé reproductive et sera doté de techniciens formés pour répondre aux besoins des immigrés et au-delà, jouant le rôle d’intermédiaires entre les autorités du gouvernement central, à savoir les services d’immigration et des frontières, le bureau d’enregistrement et de notariat et la mairie locale, et les associations d’immigrés.

Interrogé par le journal Le Quotidien, Moussa Diao, président de l’Association des Sénégalais de nord de Santiago (couvre six municipalités), s’est félicité que les immigrés sénégalais aient déjà fait appel à ces services pour résoudre certains problèmes en suspens, notamment celui de leur permis de séjour. «L’année dernière, nous avons constaté une bonne participation des immigrés sénégalais au processus extraordinaire d’acquisition du permis de séjour mené par le ministère de l’intérieur à Praia. Beaucoup d’entre eux se sont inscrits sur la plateforme créée à cet effet et ils ont attendu d’être appelés par les services frontaliers pour les étapes suivantes, à savoir la collecte des données biométriques. Cependant, des dizaines d’entre eux se sont dit surpris de ne pas avoir été informés ou convoqués jusqu’à présent pour récupérer leur carte de séjour.»

Et d’ajouter : «A cet égard, il y a quelques jours, nous avons rencontré des représentants de la police de la frontière à Assomada, qui nous ont dit que certains avaient fourni des contacts téléphoniques et électroniques qui n’ont pas marché pendant le processus», a déclaré Moussa Diao.

Pour sa part, il leur a ensuite donné les raisons invoquées par la police pour expliquer le retard dans la remise de ces documents.

En réponse, Moussa Diao a déclaré avoir reçu des informations d’une dizaine de Sénégalais selon lesquelles ils avaient indiqué les coordonnées de certaines personnes de leur entourage, chargées de recevoir les messages et de les transmettre. Mais, selon eux, celles-ci avaient quitté le pays pour ne plus y revenir, tandis que d’autres avaient assuré qu’elles n’avaient même pas pu accéder aux mails qui leur avaient été adressés. «Nous en avons fait part à l’unité locale d’Aai, qui n’est opérationnelle que depuis une semaine, mais les responsables se sont montrés totalement ouverts et engagés à nous aider à surmonter cette contrainte, facilitant ainsi le processus d’acquisition du permis de séjour et de la nationalité pour nos migrants. Aai s’engage donc à nous servir de point focal avec les autorités centrales et locales pour le contrôle et le suivi de nos demandes. De la part de l’association, nous allons créer une compte commun sur Facebook où nos confrères sénégalais peuvent nous informer de leurs besoins afin qu’on puisse les aider», a-t-il fait savoir.

Dans ce sens-là, Moussa Diao continuera à regarder vers l’avenir avec optimisme et s’est dit également confiant que cette situation sera bientôt surmontée une fois que le service Aai sera pleinement opérationnel, ce qui, selon lui, «démontre l’énorme effort du gouvernement cap-verdien pour rapprocher les services centraux des communautés africaines locales, contribuant ainsi à renforcer leur intégration dans la commune et dans le pays». En effet, il a assuré qu’un travail de sensibilisation sera fait par l’équipe de l’Aai et son association dans les différentes municipalités de l’intérieur de l’île. Suite à l’installation de ce service à Assomada, la Haute autorité de l’immigration a inauguré hier une autre unité locale qui fonctionnera également dans un bureau de la mairie de Mindelo (île de São Vicente), la deuxième ville administrative la plus importante de l’archipel, après Praia.


Par Arlinda NEVES (correspondante particulière)

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