“Je n’autorise pas Facebook…”: pourquoi poster ce message est (toujours aussi) inutile

Lancé il y a quelques jours, l’abonnement Meta (Facebook, Instagram) permet aux utilisateurs d’éviter la publicité ciblée et au géant du web de se conformer à la législation européenne. Une mesure qui agace les habitués, comme l’illustre le retour remarqué d’une vieille publication de contestation inutile.

« Je n’autorise pas Facebook ni aucune entité associée à Facebook à utiliser mes photos, informations, messages ou publications, passés et futurs. Avec cette déclaration, j’avise Facebook qu’il est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer ou prendre toute autre mesure contre moi sur la base de ce profil et/ou de son contenu. La violation de la vie privée peut être punie par la loi.

REMARQUE: Facebook est désormais une entité publique. Tous les membres doivent publier une note comme celle-ci”, énonce l’une des versions les plus partagées du post contestateur en question. Pour preuve, c’est “même passé à la télé”, etc.

Publication inutile

Publier ce message ne servira évidemment à rien, vu qu’il n’a aucune valeur juridique. Facebook n’est d’ailleurs pas une “entité publique” mais bien une entreprise privée, dont le siège européen est basé à Dublin (Irlande). Pourtant, depuis 2013, rappelle hoax-net.be, il ressurgit régulièrement, à chaque moment de mécontentement, des oubliettes du net pour générer son lot de copier-coller en cascade. Dans le cas présent, il coïncide avec le déploiement de l’abonnement sans publicités sur Facebook et Instagram, à 9,99 (desk) ou 12,99 euros par mois (applications mobiles). Sans abonnement, l’utilisateur accepte donc, de facto, sans autre possibilité, la collecte et l’analyse permanentes de ses données.

La résistance s’organiseSi le montant exigé semble d’ores et déjà élevé et pourrait d’ailleurs être considéré comme “illicite”, selon la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE), et que le Comité européen de la protection des données (EDPB) a rapidement introduit une procédure auprès du régulateur européen, en vertu du règlement RGPD, pour stopper l’entrée en vigueur de ce forfait, Meta et Facebook se basent néanmoins pour l’instant sur le consentement contraint et forcé des utilisateurs pour puiser leurs informations lucratives au sein d’une clientèle décidément sous haute surveillance. Et ce en application d’un arrêt de la CJUE qui avait condamné le groupe à solliciter obligatoirement ce consentement. Une brèche astucieusement exploitée par Meta ou une interprétation erronée du verdict?

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