Nucléaire civil : du Burkina Faso à l’Égypte, quelle influence russe en Afrique ?

L’agence nucléaire russe Rosatom a signé un accord de construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso vendredi 13 octobre, en plus d’annoncer le même jour un accord de coopération pour développer le nucléaire civil au Mali. Cette stratégie économique de la Russie permet au pays de développer son influence sur le continent. Cette opportunité pour l’Afrique est aussi un rêve pour l’instant inaccessible.

Un accord de construction d’une centrale au Nigeria en 2017, un accord sur le nucléaire civil au Soudan en 2018, un projet de centre de recherche sur le nucléaire au Rwanda en 2019, etc. En l’espace de quelques années, l’agence nucléaire russe Rosatom a noué des partenariats nucléaires avec une dizaine de pays africains. L’Égypte est le plus avancé d’entre eux avec un accord signé en 2015 et une livraison de 4 réacteurs nucléaires prévus pour 2026 dans la commune d’El-Dabaa, à 300 kilomètres du Caire. Lorsque la mise en service sera effective, ce pays d’Afrique du Nord deviendra le deuxième Etat du continent à posséder une centrale. Seule l’Afrique du Sud en a une depuis 1984 et elle est opérée par la société nationale locale Eskom.

L’annonce de construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso vendredi 13 octobre par la Russie est une opportunité, explique Emmanuelle Galichet. Les deux pays ont signé un mémorandum à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie qui se tenait à Moscou du 11 au 13 octobre. L’enseignante-chercheure en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à Paris poursuit : “Le pays ne produit pas assez d’électricité. Il doit sortir du sous-développement et le pouvoir politique se tourne vers les énergies qu’il peut”. Près de 80 % des plus de 700 millions de personnes sans électricité dans le monde se trouve en Afrique.

Tv5.org

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