Formation – Démocratisation de la connaissance : «Kajou Sénégal» informe sans internet

«Kajou Sénégal» entend démocratiser l’accès à la connaissance à travers une méthode online présentée comme une alternative à internet, auquel la moitié de la population sénégalaise n’a pas accès. Mame Marème Fall Bâ, Directrice générale de «Kajou Sénégal», l’a déclaré lors d’une rencontre dénommée «Kajou Talks» et portant sur les «sociétés apprenantes», avant-hier aux Almadies.

Par Amadou MBODJI – Les premiers «Kajou Talks» sur le thème des «sociétés apprenantes» se sont tenus jeudi dernier au restaurant Cop 21 des Almadies. «Avec l’ambition de permettre aux 50% de la population mondiale peu ou pas connectés à internet d’accéder à des contenus d’information et d’éducation de qualité, «Kajou Sénégal» entend pleinement participer à la démocratisation de la connaissance et particulièrement de l’éducation, en en facilitant l’accès à travers une technologie de pointe garantissant un accès sans connexion et dans les langues locales.  «Kajou» est à l’initiative d’une Ong qui s’appelle Bibliothèque sans Frontières, qui existe depuis maintenant plus d’une quinzaine d’années, et qui travaille sur des questions liées à la connaissance, mais surtout la connaissance pour tous, accessible à tous, peu importe le niveau de vie, peu importe l’endroit où on se trouve. Grâce à une technologie que l’on appelle internet offline.»


Soutenant que «nos contenus d’apprentissage sont pensés et créés pour le grand nombre. Ça veut dire qu’on n’est pas basés sur le diplôme». Mme Fall assure qu’«on peut parfaitement aujourd’hui former autant d’étudiants comme on a eu à le faire dans le cadre du partenariat avec l’université Cheikh Hamidou Kane, qui est l’ex-Uvs». «Mais on sait également former des artisans. On sait former des agriculteurs qui ne savent ni lire ni écrire et qui, grâce à la technologie de «Kajou», font leur formation à distance, et surtout la valeur ajoutée de «Kajou», c’est qu’on n’a pas besoin d’une connexion internet», appuie-t-elle.


Revenant sur le thème de la rencontre, elle indique que «société apprenante tient au fait qu’on parle également  de démocratisation de la connaissance». Elle ajoute : «On n’est pas obligé d’être un professeur d’université aujourd’hui pour pouvoir transmettre de la connaissance. C’est pourquoi parmi nos illustres invités, on a Ndongo qui est un artiste rappeur qui pour nous est un vrai philosophe quand on lit ses textes. Ce sont des sujets sociaux que l’on traite, et la transmission, la capacité de consommer l’apprentissage, est plus facile que quand par exemple c’est une université qui le fait. Donc on parle de démocratisation de la connaissance parce que nous on croit que n’importe qui peut transmettre de la connaissance.» Parlant du postulat que l’internet est limité avec «48% de taux de couverture, selon le site du gouvernement», Madame Marème  Fall en conclut qu’on «a quand même 52% qui n’ont pas accès à internet.  Donc, nous aujourd’hui, nous portons un plaidoyer au sein de «Kajou» pour inciter les Etats à investir seulement 1% des budgets de plans nationaux haut débit sur l’internet offline. Quand on parle d’internet offline, c’est un grand mot juste pour parler des solutions numériques pour partager du contenu sans réseau internet», tient-elle à préciser.
Elle montre que son modèle marche déjà par ailleurs. «Des dispositifs d’internet offline fonctionnent déjà. Vous allez voir le Brt au lancement, où vous allez retrouver des serveurs «Kajou» dans les bus pour accompagner les voyageurs avec des contenus air max. C’est une forte innovation qui est un bénéfice pour l’Etat.» La Directrice générale de «Kajou» explique que sa structure a pour cible les étudiants. «On a globalement à peu près 130 mille bénéficiaires, à savoir des étudiants bénéficiant  des services  «Kajou» dont la plupart d’entre eux se trouvent au Sénégal et ont moins de 25 ans.» Elle ajoute : «Pour nous le développement passe par la jeunesse. C’est la cible qu’on accompagne en premier lieu, avec des contenus à impact qui, comme on aime le dire à «Kajou», changent la vie.»


««Kajou» est né de Bibliothèques sans Frontières, qui déployait le même dispositif d’internet offline, mais plutôt dans des zones de guerre, de réfugiés. C’étaient des zones très éloignées et les gens venaient vers les collaborateurs de l’Ong pour leur demander : «On veut ça chez nous parce qu’on n’a pas internet à la maison. Comment est-ce qu’on fait pour accéder à ces contenus-là ?» L’idée nous est venue comme ça.»


La directrice de «Kajou» Sénégal de soutenir que «Kajou» est en réalité une application mobile que l’on télécharge via Play store et avec des systèmes de carte micro Sd, à l’image des cartes Sd qu’ on insère dans le téléphone, et on a accès à toute une bibliothèque de contenus  d’information et de formation sans avoir besoin de connexion internet».
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