Webinaire de l’AAAP : pour un avenir respectueux du climat, l’innovation est cruciale mais ne suffit pas

Le webinaire a souligné le potentiel d’une agriculture intelligente au plan climatique et d’une agriculture numérique pour attirer les jeunes
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 25 octobre 2022/ — L’édition 2022 de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP27, est dite « COP africaine », car l’impact du changement climatique sur les pays africains sera au cœur de l’événement. L’agriculture et les systèmes alimentaires seront également au centre de la COP27, avec la journée du samedi 12 novembre consacrée à ces deux thèmes, en sus de l’adaptation. Le rôle des jeunes figure également parmi les priorités de l’agenda climatique, mis à l’honneur le 10 novembre. En amont de la COP27 et conformément à leur engagement en faveur de ce programme pour la jeunesse, la Banque africaine de développement et le Centre mondial pour l’adaptation ont organisé un séminaire en ligne pour étudier les moyens de rendre l’agriculture attrayante pour les jeunes. Intitulé « Les solutions d’agriculture intelligente face au climat et d’agriculture numérique sont-elles le remède miracle pour attirer les jeunes ? », le webinaire a souligné le potentiel d’une agriculture intelligente au plan climatique et d’une agriculture numérique pour attirer les jeunes et ainsi rajeunir un secteur agricole vieillissant à l’échelle mondiale. Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l’Energie, du Climat et de la Croissance verte, a souligné les défis auxquels le secteur agricole est confronté, en raison de l’évolution du changement climatique.« Dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne, l’agriculture est encore essentiellement pluviale et donc extrêmement vulnérable aux fluctuations à court terme et aux changements à long terme des conditions climatiques. Il s’agit du secteur le plus exposé, les estimations indiquant que le changement climatique entraînera une baisse des rendements de 8 à 22 % pour les cultures pluviales de base en Afrique au cours des vingt prochaines années », a déclaré M. Kariuki. Banque africaine de développement, Beth Dunford, a relevé que, si l’agriculture recèle un fantastique potentiel de création d’emplois en Afrique, la forme traditionnelle qu’elle revêt aujourd’hui n’exerce aucun attrait sur les jeunes pour diverses raisons –  des préjugés, notamment.« Qui voudrait porter un bleu de travail, labourer son champ avec une houe ou conduire un tracteur quand on peut le faire en costume et pardessus ? Cependant, la technologie rend l’agriculture assez tendance pour les inciter à recourir à des entreprises technologiques pour faire partie des chaînes de valeur agricoles », a déclaré Mme Dunford. « Il y a une lacune dans le secteur de l’agriculture en Afrique, et cela concerne l’utilisation de solutions numériques », a abondé Anthony Nyong, directeur régional pour l’Afrique du Centre mondial pour l’adaptation. Le pilier « Technologies numériques intelligentes face au climat pour l’agriculture et la sécurité alimentaire » de l’AAAP élargit l’accès aux technologies numériques et aux services agricoles et financiers connexes axés sur les données, pour 30 millions d’agriculteurs africains au moins. Dans le cadre du Programme de renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la Corne de l’Afrique (BREFONS) (https://bit.ly/3SBjvx8) de la Banque africaine de développement, qui est en cours de déploiement à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud et au Soudan, l’AAAP facilite l’intégration des technologies numériques intelligentes au plan climatique en matière d’adaptation et de résilience.« Le projet va accroître de 30 % la productivité des cultures et du bétail, atteignant 1,3 million d’agriculteurs et d’éleveurs environ qui recourent à des services climatiques comme l’assurance indicielle. Quelque 55 000 emplois supplémentaires vont être créés pour les jeunes et les femmes », a indiqué Oluyede Ajayi, responsable du programme Afrique, sécurité alimentaire et bien-être rural au Centre mondial pour l’adaptation. Les jeunes doivent utiliser leurs compétences numériques pour accélérer la transformation du secteur agricole, qui constitue le pilier central de l’économie africaine, ont déclaré les panélistes. Ils ont exhorté les participants à contribuer aux solutions qui renforcent les liens entre les marchés, pour promouvoir l’agro-industrie.« L’importante population de jeunes de l’Afrique est confrontée à un chômage croissant avec une myriade de conséquences négatives. Ces défis sont exacerbés par les chocs climatiques, les lacunes en matière de compétences et la préparation limitée aux effets du changement climatique », a ajouté André-Marie Taptue, économiste principal du programme « Jobs for Youth ( https://bit.ly/3gBCSci)» de la Banque africaine de développement. Le programme YouthADAPT de l’AAAP encourage la création d’emplois durables par le biais de l’entrepreneuriat dans le domaine de l’adaptation et de la résilience climatiques en Afrique, en débloquant 3 milliards de dollars de crédits pour des actions d’adaptation .L’année dernière, la première cohorte de dix jeunes entrepreneurs et de micros, petites et moyennes entreprises africains (https://bit.ly/3eVLVUZ) proposant des solutions innovantes et des concepts commerciaux à même de favoriser l’adaptation et la résilience climatiques a été récompensée lors de la COP26 à Glasgow. Cette année, dans le cadre du concours « African Youth Adaptation (https://bit.ly/3F8AkML) », 20 entreprises africaines recevront chacune jusqu’à 100 000 dollars, outre un coaching et un mentorat pour soutenir leurs innovations en matière d’adaptation climatique. Parmi les panélistes, figuraient Claude Migisha de la Banque africaine de développement, Fleur Wouterse et Aramide Abe du Centre mondial pour l’adaptation. Ils ont partagé leurs points de vue sur la façon dont l’AAAP façonne et ajoute de la valeur au programme phare de l’agriculture numérique de la Banque, sur les moyens d’accélérer l’engagement des investisseurs dans l’adaptation de l’agriculture, et sur la façon dont le YouthADAPT fait bouger les lignes en matière d’entrepreneuriat, de déblocage de financements et de création d’emplois.Lauréate du prix YouthADAPT Challenge 2021, Gislaine Matiedje Nkenmayi de Mumita Holdings a partagé son expérience sur la façon dont les 100 000 dollars qu’elle a reçus ont transformé son entreprise.« Grâce à ce don, nous avons pu toucher plus de 10 coopératives comptant au total 257 petits exploitants agricoles, à qui nous offrons des services de conseil gratuits, des serres à bas prix et des systèmes d’irrigation à énergie solaire. Nous avons été en mesure de porter la production de 100 à 1 000 kg de légumes frais par semaine », a précisé Gislaine Nkenmayi.Dans son allocution de clôture, Edith Ofwona Adera, responsable régionale principale du changement climatique et coordonnatrice de l’AAAP à la Banque, a souligné la nécessité de renforcer les mesures d’adaptation et de résilience et d’accélérer la prise en compte de l’adaptation climatique pour une transformation à grande échelle. Elle a appelé le secteur privé à s’impliquer, compte tenu du rôle qu’il peut jouer dans l’adaptation climatique, le financement de l’adaptation et le soutien aux autres grâce à des produits et services de résilience.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

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