L’Allemagne n’accepte plus de migrants en provenance d’Italie «jusqu’à nouvel ordre»

L’Allemagne refuse d’accueillir des migrants venus d’Italie. Berlin a confirmé avoir suspendu le « mécanisme volontaire de solidarité européenne », un dispositif prévoyant la prise en charge par des pays du Nord de migrants arrivant sur les côtes de leurs voisins méridionaux pour venir en aide à ces derniers. La décision de Berlin, qui s’était battu pour ce mécanisme, s’explique par le manque de coopération du gouvernement italien. 

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut RFI

Cette suspension « jusqu’à nouvel ordre » concerne le « mécanisme volontaire de solidarité européen » qui organise une relocalisation des demandeurs d’asile à partir du pays d’arrivée dans l’Union européenne (UE) vers d’autres États membres volontaires, afin de soulager des États qui sont des portes d’entrée vers l’Europe.

Dix mille migrants arrivés sur les côtes sud de l’Europe (Grèce, Italie, Espagne) devaient, grâce à ce dispositif, être transférés dans d’autres pays sur une base volontaire. Jusqu’à 3 500 devaient être pris en charge par l’Allemagne. Cet objectif a été atteint pour moitié, soit plus que dans d’autres pays. 

Mais pour Berlin, ce mécanisme de solidarité volontaire doit aller de pair avec un contrôle plus strict des migrations secondaires illégales vers l’Allemagne et une application des règles de Dublin. Celles-ci prévoient que le pays d’arrivée d’un migrant doit traiter sa demande d’asile. Si la personne intéressée se rend dans un autre pays européen, elle doit pouvoir être renvoyée dans ce pays compétent pour gérer son dossier.

L’Allemagne a formulé 12 000 demandes de renvois à l’Italie durant les huit premiers mois de l’année, dix cas ont été acceptés par Rome. L’Allemagne, confrontée à une pression migratoire importante – déjà 200 000 demandes d’asile depuis le début de l’année –, regrette cette absence de coopération et stoppe donc l’accueil volontaire d’autres migrants arrivés en Italie. Malgré tout, l’Allemagne plaide toujours, dans le cadre de la réforme du droit d’asile européen, pour une répartition plus équitable des migrants. 

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