Transition de 3 ans: La Cedeao rejette la proposition de la junte nigérienne
Dans une adresse à la Nation, le chef du coup d’État nigérien a promis samedi soir de rendre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans. Ce qu’a rejeté la Cedeao à l’issue des discussions qui ont eu lieu dimanche. « La Cedeao n’accepte aucune transition prolongée dans la région. Ils doivent se préparer à passer le relais dans les plus brefs délais », a déclaré à la BBC Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de ladite communauté. Il a insisté que « l’aspect militaire est très présent », non sans ajouter que « plus tôt ils rendront le pouvoir aux civils et se concentreront sur leur responsabilité première qui est de défendre l’intégrité territoriale du Niger, mieux ce sera pour eux ».
Les efforts régionaux visant à condamner le coup d’État ont été soutenus par les États-Unis et la France, qui ont tous deux des bases militaires au Niger. Ces bases s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel.
Le chef de la junte, qui dirigeait la garde présidentielle avant de prendre le pouvoir le 26 juillet, a déclaré qu’une intervention militaire pourrait aggraver les insurrections islamistes liées à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
« Ils semblent ignorer que c’est en grande partie grâce au professionnalisme et à la bravoure des forces de défense et de sécurité nigériennes que le Niger est resté une barrière empêchant les hordes terroristes de déstabiliser toute la région », a-t-il déclaré.
Ce coup d’État fait écho à des prises de pouvoir similaires dans les pays voisins, le Burkina Faso et le Mali.
L’influence de la Russie dans la région du Sahel s’accroît également par l’intermédiaire de son groupe de mercenaires Wagner.
Le général Tchiani n’a pas donné de détails sur la passation du pouvoir, mais a déclaré que les principes de la transition seraient décidés dans les 30 jours lors d’un « dialogue » organisé par les putschistes.
La délégation de la Cedeao était dirigée par l’ancien chef militaire nigérian, le général Abdulsalami Abubakar, et comprenait également le plus haut dirigeant musulman du Nigeria, le sultan de Sokoto, Muhammadu Sa’adu Abubakar III.
Ce dernier exerce une grande influence au Niger, dont une partie faisait partie du califat de Sokoto, un puissant royaume avant la colonisation.
La réunion de samedi était la première entre les dirigeants de la junte et la Cedeao.
Avec BBC