Birmanie: la peine d’Aung San Suu Kyi réduite à 27 ans après une grâce partielle

L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, en détention depuis qu’elle a été évincée par un coup d’État militaire en 2021, a bénéficié d’une grâce partielle à l’occasion du carême bouddhiste, ont annoncé les médias d’État mardi. Condamnée à 33 ans de prison en 2022, sa peine a été réduite de six ans.

« Le président du Conseil d’administration de l’État a gracié Daw Aung San Suu Kyi, qui a été condamnée par les tribunaux compétents, en vertu de la loi sur les droits de l’homme », a annoncé le journal télévisé birman mardi ce 1er août.

Elle bénéficie d’une grâce dans le cadre d’une amnistie de la junte concernant plus de 7 000 prisonniers, à l’occasion du carême bouddhiste, précisent les médias d’État. À chaque fête bouddhiste majeure, la junte au pouvoir annonce l’amnistie de plusieurs milliers de prisonniers, un nombre en réalité invérifiable, pointe notre correspondante à Rangoun, Juliette Verlin. La grâce concerne 5 des 19 condamnations contre la lauréate du prix Nobel de la paix, et il n’a pas été immédiatement précisé si cela permettrait sa libération. Sa peine de prison a été réduite de six ans, selon la junte birmane.

Maintien en détention

La junte a également gracié l’ancien président Win Myint, arrêté en même temps que Aung San Suu Kyi, qui voit sa peine de prison réduite de quatre ans. Les deux anciens dirigeants vont rester en détention, selon Reuters.

La dirigeante birmane déchue était sortie récemment de l’isolement de sa prison, mais elle restait enfermée dans un bâtiment gouvernemental à Naypyidaw, avait indiqué un responsable de son parti La Ligue nationale pour la démocratie (LND), le 28 juillet. Aung San Suu Kyi, 78 ans, avait été chassée du pouvoir par le coup d’État militaire de 2021. Ce putsch a plongé ce pays d’Asie du Sud-Est dans un conflit qui a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, selon les Nations unies.

En décembre 2022, après un long procès, Aung San Suu Kyi a été condamnée à 33 ans de prison pour une série de chefs d’accusation, dont la corruption, la possession de talkies-walkies illégaux et le non-respect des mesures de restriction relatives au coronavirus. Les groupes de défense des droits humains ont qualifié son procès de simulacre et d’outil destiné à écarter la dirigeante de la vie politique.

Depuis son arrestation par la junte après le coup d’État du 1er février 2021, la lauréate du prix Nobel de la paix n’avait été vu qu’une seule fois sur des photos de mauvaise qualité prises par les médias d’État dans une salle d’audience d’un tribunal de Naypyidaw, la capitale. Sa santé suscitait des inquiétudes.

(Avec agences)

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