Allemagne: Congrès du parti d’extrême-droite AfD qui gagne en popularité

RFI – Le parti d’extrême-droite allemand AfD a le vent en poupe avec des sondages très favorables. Le mouvement tient depuis hier jeudi 27 juillet un congrès à Magdebourg dans l’Est du pays, où l’Alternative pour l’Allemagne enregistre ses meilleurs scores. Ces succès suscitent des débats intenses dans le reste de la classe politique. Mais le congrès de l’AfD pourrait aussi mettre à jour des divisions au sein du mouvement.

De notre correspondant à Berlin,Le parti qui avait obtenu un peu plus de 10 % des voix aux législatives de 2021 progressent depuis des mois dans les sondages et a doublé son score. Il a dans un premier temps laissé les verts derrière lui et se place aujourd’hui en deuxième position devant le SPD et derrière les chrétiens-démocrates. L’AfD a remporté deux succès, modestes, mais symboliques, en gagnant récemment un poste de maire et de conseiller de district élus au scrutin direct. La direction du parti a même évoqué, grisé par ses bons résultats, un propre candidat ou une propre candidate à la chancellerie dans deux ans. Pourquoi ces bons scores, surtout à l’Est où l’AfD arrive en tête dans les sondages ? L’impopularité du gouvernement les explique. Mais aussi les chrétiens-démocrates qui stagnent dans les sondages ne convainquent pas forcément, comme le parti de gauche qui végète. L’AfD profite de la frustration et des inquiétudes de nombreux Allemands.Tension au sein de la CDU Les autres partis ne convainquent pas, la popularité de l’AfD les oblige donc à s’interroger. Cela vaut notamment pour les chrétiens-démocrates de la CDU, parti dans lequel deux courants s’opposent sur le positionnement à adopter. Durcir ses positions sur l’immigration, la sécurité ou les questions d’identité pour séduire des électeurs tentés par l’AfD. Ou bien rester fidèle à un positionnement central, héritage d’Angela Merkel.Le président de la CDU Friedrich Merz opte pour la première voix, mais certaines de ses déclarations passent mal. Lorsqu’il affirme que son parti constitue une « Alternative pour l’Allemagne avec de la substance » une référence claire à son concurrent sur sa droite. Ou bien après des propos peu clairs du dimanche 23 juillet dernier où il semblait ne pas exclure une coopération entre son parti et l’AfD au niveau local, ce qui remettrait en cause un principe de la CDU. Aussitôt, différents responsables du mouvement chrétien-démocrate ont pris leurs distances avec leur président qui a dû rétropédaler. Des élections régionales dans trois Länder de l’est où l’AfD a ses fiefs l’an prochain, constitueront un test. Le parti d’extrême-droite y est aujourd’hui en tête dans les sondages. En Thuringe, il était récemment crédité de 34 % des voix. Désaccords internes à l’AfDL’AfD, connue pour ses querelles intestines passées ces derniers mois à l’arrière-plan, pourrait renouer avec ses vieux démons. Des heurts sont à attendre lors de la désignation des candidats pour les Européennes l’an prochain. Entre la direction qui ne veut plus d’un retrait de l’UE pour se rapprocher plus facilement de partis populistes de droite d’autres pays et les plus radicaux qui veulent la rupture. Entre les pro-Russes et les atlantistes qui considèrent les premiers comme des traitres à la patrie.Des tensions et des contre-candidatures non prévues sont à attendre. Comme le montre l’exemple de la CDU, la pause estivale du gouvernement que l’opposition critique à l’unisson en temps normal, cette pause donne un coup de projecteur sur les concurrents dont les faiblesses sont plus visibles.

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