Omvs – La Guinée annonce son départ : La junte nage a contre-courant

En Guinée, la junte au pouvoir a annoncé la suspension de sa participation à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). Les raisons de leur courroux, le gouvernement du Colonel Mamady Doumbouya, président du Comité national du rassemblement pour le développement (Cnrd), président de la Transition, les trouve, entre autres, dans une sous représentativité au sein des instances de décision de l’Omvs.

Par Dialigué FAYE – La République de Guinée menace de se retirer de l’Orga­nisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). La junte au pouvoir a annoncé mardi, via un communiqué, la suspension de sa participation au sein de l’organisation. «A l’issue de la XIXe session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) tenue en virtuel mardi, les plus hautes autorités guinéennes ont constaté avec regret, que les préoccupations et intérêts stratégiques de la participation de la République de Guinée ne sont toujours pas pris en compte par ladite organisation, depuis sa création», dénonce la junte dans un communiqué. Entre autres préoccupations, la Guinée note : «Le retard considérable dans le financement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba dans la Pré­fecture de Tougué (région de Labé), sa sous-représentativité au sein des instances de décision de l’Omvs.»
Créée depuis 1972, l’Omvs est composée de la Guinée, du Sé­négal, du Mali et de la Mauri­tanie. Depuis lors, l’organisation a développé un certain nombre de projets hydro-agricoles et électriques au profit de ces pays membres ayant en partage le fleuve Sénégal, qui tire sa source en Guinée. Elle a conçu par exemple, le Projet de gestion intégré des ressources en eau et de développement des usages multiples du bassin du fleuve Sénégal (Pgire)… Lequel est destiné à «renforcer l’intégration régionale des 4 pays riverains et améliorer les conditions de vie des populations». Sans compter les barrages en projet, notamment le complexe hydroélectrique de Koukou­tamba de 293 Mw, les barrages de Bouréa, de Gourbassi…. Par conséquent, un retrait de la Guinée de l’Omvs pourrait être lourd de conséquences pour ces différents projets qui sont en train d’être réalisés.
Ainsi regrette le Haut-commissariat de l’Omvs, «la décision des hautes autorités de la République de Guinée de suspendre leur participation». Et d’assurer que «l’organisation s’attèlera, en relation avec ses hautes instances, à trouver les solutions appropriées aux raisons évoquées. L’Omvs continuera à contribuer au développement économique et social du bassin du fleuve Sénégal conformément aux objectifs pour lesquels elle a été créée».
Lors de sa session ordinaire, la Conférence a donné des orien­tations et instructions engageant l’ensemble du système Omvs à maintenir et renforcer la dynamique visant la réalisation des objectifs de l’organisation, notamment la poursuite de la réalisation du programme d’infrastructures commun.
Au titre des décisions, la Conférence a élu Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Omvs, et nommé Bintou Camara, ministre de l’Energie et de l’eau du Mali, présidente du Conseil des ministres de l’Omvs. Mme Camara remplace Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement du Sénégal.
La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a soutenu l’initiative lancée par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, relative à la mise en place d’une Banque de développement multilatérale pour faciliter la mobilisation des ressources pour le développement du bassin du fleuve Sénégal. Elle a engagé le Conseil des ministres, en rapport avec le Haut-commissariat de l’Omvs, à diligenter une étude pour une mise en œuvre rapide de cette initiative.
Pour rappel, la présidence de la Conférence des chefs d’Etat et celle du Conseil des ministres est occupée alternativement par les Etats membres, à savoir la Guinée, le Mali, la Mauri­tanie et le Sénégal.
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