#Anambé – Après une campagne calamiteuse pour la riziculture : Aly Ngouille Ndiaye donne espoir aux producteurs

Ils ont passé une saison rizicole désastreuse en 2022. Les producteurs du secteur G du bassin de l’Anambé avaient en tête des équations non résolues pour la saison qui s’annonce. Le ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, en visite sur le terrain samedi, a entretenu de l’espoir chez ces cultivateurs pour la campagne agricole 2023.

Par Abdoulaye KAMARA (Correspondant) – Les pertes étaient énormes en 2022 pour les producteurs de riz qui s’étaient engagés dans les parcelles aménagées par la Société de développement agricole et industriel du Sénégal (Sodagri) dans le secteur G, à cheval entre les communes de Kandiaye et de Saré Coly Sallé, dans le département de Vélin­gara. Sur 900 ha emblavés, 500 ha étaient perdus, entièrement picorés par des oiseaux voraces ou engloutis dans des eaux de pluies abondantes. D’où la difficulté pour ces paysans de payer les dettes contractées auprès de La Banque agricole (Lba) et d’envisager, avec sérénité, la campagne qui s’annonce. En tournée de pré-campagne agricole, le ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, s’est fait un devoir samedi dernier, de rencontrer ces citoyens sénégalais du Fouladou dans le désarroi, les écouter et visiter lesdites parcelles. Le président de l’Union du secteur G, Moctar Sabaly, a posé les problèmes qui les empêchent de dormir du sommeil du juste depuis septembre 2022. Il a déclaré : «La saison dernière nous n’avons pas récolté 500 ha de nos par­celles de riz sur un ensemble de 900 ha arrivés à maturité, du fait d’une méchante invasion d’oiseaux, d’une inondation de certaines parcelles et surtout pour cause de manque de moissonneuses adaptées et en bon état. Les pertes sont énormes. Cela fait une dette de 110 millions de francs Cfa engagée auprès de La Banque agricole (Lba) dont le paiement pose problème aujourd’hui. Sans prêt, impossible de se lancer dans la culture du riz.» Il ajoute : «Com­ment envisager la campagne qui arrive dans de meilleures conditions si les travaux de réhabilitation des terres ne sont pas encore achevés, donc certaines parcelles sont encore mal nivelées avec toujours des risques d’inondations. Le matériel agricole adapté fait toujours défaut.»
En réponse aux préoccupations de l’heure des protégés du Directeur général de la Sodagri, Alpha Bocar Baldé, qui était à côté du ministre, Aly Ngouillle Ndiaye a donné quelques assurances pour raviver la flamme de l’espoir dans l’Anambé. «L’entreprise en charge de la réhabilitation des parcelles a donné des assurances fermes que dans 45 jours les parcelles seront livrées. Et puis pour cette année, le chef de l’Etat a mis 100 milliards de francs dans la campagne agricole, ce qui s’est traduit par une baisse des coûts des intrants, par exemple l’engrais urée, qui coûtait 18 000 francs, sera vendu à 12 500 francs cette saison, vous avez déjà reçu gratuitement des semences de riz. Et puis, 700 tracteurs sont achetés par l’Etat et l’Anambé va recevoir son quota et nous veillerons à ce que ce soient des machines à chenille qui vous parviendront», promet le ministre de l’Agriculture. Et d’ajouter : «Nous allons renforcer les moyens de la Direction de la protection des végétaux (Dpv), des drones seront mis à sa disposition pour une riposte rapide et efficace contre les oiseaux en cas d’invasion. A terme, nous envisageons de réhabiliter la totalité des 5000 ha dans la zone pour qu’elle puisse assurer ses besoins en riz et nourrir le reste du Sénégal.»

Les doléances des jeunes


Le Sénégal a acquis 700 tracteurs à céder aux agriculteurs, cette année, à travers tous les coins du Sénégal. Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a donné l’information au Collectif des chefs de village du département qu’il a rencontrés dans un réceptif hôtelier de Vélingara. Il leur a rassuré que Vélingara aura son lot de matériels. Et puis de faire des recommandations : «Pour la distribution, nous prônons l’équité territoriale. Chaque arrondissement du Sénégal devra avoir au moins un tracteur. Les femmes devront bénéficier d’une discrimination positive. Elles sont très actives dans l’agriculture. Sans oublier les jeunes.» Il suggère également de «former des groupements de producteurs. Il sera difficile individuellement de satisfaire un grand nombre. De toute façon, le plus important est que tout bénéficiaire se dise que le matériel doit profiter aux voisins».
Le ministre Ndiaye a mis en garde contre toute tentative de détourner ces engins et intrants à d’autres fins : «Les semences doivent aller dans les champs et non ailleurs, les intrants aussi. Ils ne sont pas à donner aux cultivateurs du dimanche. Les intrants sont subventionnés par l’Etat du Sénégal, par conséquent ne doivent pas sortir du territoire national.»
A la rencontre des producteurs de riz du secteur G du bassin de l’Anambé, le vice-président du Conseil départemental de la jeunesse a parlé au nom de ses pairs. Mamassamba Diao a notamment plaidé pour la démocratisation de l’accès aux facteurs de production. Il a déclaré : «La distribution des parcelles est mal faite. Un privé exploite à lui seul 200 ha, au moment où des dizaines de jeunes ne parviennent pas à avoir une parcelle d’1 ha. Les jeunes ont besoin d’accéder à la terre, aux financements et aux intrants. C’est le seul moyen de les retenir à domicile et leur éviter les routes risquées de l’émigration irrégulière. Nous estimons que l’on doit procéder à la redistribution de ces périmètres et faire de la place aux jeunes.» «Le projet Tiers Sud Beydaare est en train de réhabiliter le secteur G. Il a organisé les jeunes en Gie : Agro-Beydaare Sénégal. Ce Gie a déjà enrôlé 1500 jeunes dans des projets agricoles pour 3000 ha à exploiter en maïs, riz et niébé. Nous réitérons notre demande d’accès à la terre, au crédit, aux intrants et aux matériels agricoles lourds», a-t-il martelé.
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