Entre l’Afrique et la Turquie, un partenariat qui s’enracine

Diplomatie caritative, culturelle, économique et désormais sécuritaire… En 20 ans, Recep Tayyip Erdogan a considérablement densifié les relations entre l’Afrique et la Turquie. Ce partenariat devrait continuer de s’approfondir, même en cas de victoire de son adversaire Kemal Kiliçdaroglu à l’élection présidentielle.

Si à l’avènement de la République turque en 1923, Ankara se coupe du Moyen-Orient et de l’Afrique pour regarder vers l’Occident et rejoindre l’Otan après 1945, l’effondrement de l’Union soviétique, qui met fin à la bipolarité de la Guerre froide, encourage la Turquie à retisser sa propre toile diplomatique. « Dès 1998, avant même l’arrivée au pouvoir de l’AKP, les autorités turques mettent en place un ’’Plan d’action pour une ouverture à l’Afrique’’, pour offrir de nouvelles perspectives à la politique étrangère de la Turquie, et, en pleine mondialisation, développer son économie », précise Jean Marcou.

Mais c’est véritablement Recep Tayyip Erdogan qui va étoffer les liens, en donnant de sa personne : avec plus de 40 visites, parfois deux par an, il est le dirigeant non-africain qui a visité le plus d’États du continent. En 2005, alors Premier ministre, il lance l’« Année de l’Afrique », un an avant la Chine, cinq ans avant la France. Puis, en 2008, année du Premier sommet Afrique-Turquie, le « Partenariat stratégique avec l’Union africaine », auprès de laquelle Ankara joue un rôle d’observateur. Des relations sont nouées avec la Cédéao et l’IGAD, mais ce sont les relations bilatérales qui sont privilégiées.

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