Les discussions chino – américaines reprennent à haut niveau, une première depuis l’affaire du ballon
Trois mois après la destruction d’un ballon chinois de surveillance au-dessus des États-Unis, le dialogue reprend entre Pékin et Washington. Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan et le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi se sont vus à Vienne mercredi 10 et jeudi 11 mai, pour parler notamment de l’Ukraine et de Taïwan.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde -RFI
En langage diplomatique, cela s’appelle maintenir les lignes de communication ouvertes. Et ce tête-à-tête surprise, en terrain neutre, entre le conseiller américain à la sécurité nationale et le directeur du bureau central des affaires étrangères du parti communiste chinois est bien le signe que les canaux de communication (re)fonctionnent entre les États-Unis et la Chine.
Et si on ne parle pas encore de réchauffement entre les deux premières puissances, cela y ressemble. C’est la première rencontre de ce niveau depuis juin dernier. Les discussions ont été « franches, substantielles et constructives », note l’agence Chine Nouvelle.
En deux jours, Wang Yi et Jake Sullivan ont eu le temps d’évoquer les dossiers qui accrochent : Ukraine, Taïwan, Asie-Pacifique. « Les questions de sécurité mondiales et régionales, la guerre de la Russie contre l’Ukraine et les questions inter détroit (de Taïwan, ndlr), entre autres sujets ont été abordés », poursuit la Maison Blanche dans un communiqué.
« Rétablir des canaux de communication ordinaires »
Une reprise du dialogue qui s’inscrit dans un long cheminement diplomatique entre les deux puissances ces dernières semaines. Les chancelleries ont dû sortir les rames pour tenter de refermer les plaies du ballon de surveillance détruit dans le ciel américain. « Cet incident malheureux a conduit à une certaine pause » dans les contacts, a ajouté une haute responsable de la Maison Blanche, indiquant que Washington cherchait à « rétablir des canaux de communication ordinaires ».
Et cela va mieux visiblement : sur Twitter mercredi, l’ambassadeur des États-Unis à Pékin, Nicholas Burns s’est dit « ravi » d’avoir pu rencontrer Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce. L’envoyé américain pour le climat, John Kerry a lui déclaré la semaine dernière que les autorités chinoises l’avaient invité à se rendre « bientôt » en Chine. Et Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a affirmé espérer pouvoir effectuer une visite en Chine, reportée en raison de l’affaire des ballons, d’ici à la fin de cette année.