Grève dans le secteur de l’éducation, ce jeudi: le SAEMSS et le CUSEMS affûtent les armes
A moins de deux mois de la fermeture des classes, l’école renoue avec les perturbations. Le SAEMSS et le CUSEMS ont décrété une grève totale, ce jeudi, pour exiger la convocation immédiate du Comité de suivi des accords et l’apurement passif des accords.
Après un débrayage avant-hier, mercredi, les syndicats d’enseignants que sont le SAEMSS et le CUSEMS, observent une grève totale, ce jeudi 11 mai 2023. Face à la presse hier, mercredi 10 mai, ils ont tenu à rappeler qu’ils «resteront intransigeants sur la matérialisation des accords». Ceux-ci sont, entre autres, relatifs au «parachèvement de la dématérialisation des actes et procédures de la fonction publique» ; à la «signature du décret 74-347 du 12 avril 1974 modifié portant sur la révision de la situation des décisionnaires» ; au «démarrage de la formation des collègues MEPS, des professeurs de philosophie, de tous les PC notamment ceux issus du recrutement des 5.000 enseignants, des chargés de cours et des METP, des demandeurs de mise-en position de stage et l’organisation des passerelles professionnelles» ; au «reversement des MEPS dans le corps des PCEM en EPS».
Le SAEMSS et le CUSEMS fustigent le comportent du gouvernement, en ce qui concerne la mise en œuvre du protocole d’accord du 26 février 2022. «Depuis la signature des protocoles du 30 avril 2018 et du 26 février 2022, le comité de suivi des accords, COMSA-22, institué par arrêté n° 2022-013603 du 09 Juin 2022 du Ministre de la Fonction Publique n’a jamais été convoqué pour procéder à l’évaluation de la mise en œuvre des engagements. Ledit comité qui est composé des ministères en charge de l’application des accords, des Institutions du dialogue Social, des syndicats représentatifs de l’enseignement et des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de l’éducation a pour vocation : de veiller à la mise en œuvre de l’Accord signé le 26 février 2022 entre le Gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs ; d’œuvrer à la pacification de l’espace scolaire», révèlent les syndicalistes.
Selon eux, «le refus systématique du Gouvernement de convoquer cette structure malgré ses missions hautement importantes et les multiples interpellations de la partie syndicale prouvent à suffisance le manque de volonté notoire des autorités d’appliquer les accords souscrits avec les syndicats». Pis, ont fait savoir les deux syndicats d’enseignants, «depuis quelques temps, le Gouvernement du Sénégal verse dans la provocation et l’abus car, suite au plan d’actions d’alerte lancé par le G7 pour exiger une matérialisation diligente des accords, ils ont opté pour la radicalisation en continuant à faire l’omerta totale sur ces questions, en proférant des menaces et en prélevant des montants excessifs et inacceptables sur les salaires d’honnêtes travailleurs que sont les enseignants».
A ces récriminations, les syndicalistes ajoutent les «tentatives de restriction des libertés individuelles et collectives qui ont été à l’origine de nombreuses arrestations d’enseignants et d’élèves dont le SAEMSS et le CUSEMS réclament la libération». Ils envisagent de procéder à la «diversification des stratégies de lutte avec le boycott des évaluations et des examens, le refus de toute forme de collaboration administrative, la suspension des enseignements et apprentissages à travers la présence passive», si le gouvernement ne réagit pas.
Mariame DJIGO