Fête Du 1er Mai : L’intégralité Du Discours Du Chef De L’Etat !
Monsieur le Premier ministre ;
Monsieur le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions ;
Mesdames, Messieurs les Ministres ;
Madame la Présidente du Haut Conseil du Dialogue social ;
Messieurs les Présidents des Organisations d’employeurs ;
Mesdames, Messieurs les Secrétaires généraux des centrales syndicales de travailleurs ;
Mesdames et Messieurs,
La célébration de la Fête du Travail m’offre, une fois de plus, l’occasion d’adresser à toutes les travailleuses et tous les travailleurs de notre pays, mes vives félicitations et mes vœux les meilleurs, de bien-être et de réussite.
C’est toujours avec un réel plaisir que je vous rencontre, parce que le monde du travail que vous représentez ici est une formidable source d’inspiration, de résilience, d’épanouissement et de dignité.
Cette Fête, qui est la vôtre par excellence, marque également le souvenir des sacrifices consentis par les travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Ces conditions, il faut le dire et le regretter, se sont considérablement détériorées sous l’effet combiné de la COVID-19 et d’une guerre majeure dont l’issue reste encore incertaine.
Avec le ralentissement de l’activité économique et la perturbation des chaines d’approvisionnement, des emplois ont été perdus et le coût de la vie s’est renchéri.
Dans ce contexte difficile, le gouvernement est resté aux côtés des travailleurs et des ménages.
Ainsi, malgré nos contraintes budgétaires, nous avons pris des mesures sociale hardies, comme la revalorisation significative des salaires des agents de l’Etat pour un montant cumulé de 236milliards de FCFA, la subvention des produits énergétiques, la baisse de taxes sur les prix des denrées de première nécessité pour soulager les consommateurs, et la baisse du coût des loyers.
Soyez assurés que ma préoccupation constante est d’alléger autant que faire se peut le coût de la vie pour les masses laborieuses.
Mesdames, Messieurs,
J’ai évoquée tantôt la conjoncture morose qui s’est emparée des économies. Tout le monde en souffre ; employés comme employeurs. Ce qui rend encore plus indispensable le dialogue social et la négociation pour apaiser les esprits, instaurer la confiance, consolider la stabilité sociale en ayant comme souci principal de préserver l’outil de travail et les emplois.
C’est l’option que nous avons choisie pour un dialogue social innovant et de qualité.
J’en veux pour preuves, sans être exhaustif :
- l’institution du Haut conseil du Dialogue social et de comités de dialogue social dans les entreprises ;• les conférences sociales comme cadre de réflexion sur les problématiques majeures du monde du travail, dont la première avait permis la signature d’un Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique en 2014;
- la mise en œuvre du plan national de renforcement du dialogue social dont l’objectif principal est de contribuer, par une approche tripartite, à instaurer une stabilité sociale durable, propice à la protection du travail décent et à l’efficacité économique ;
- enfin, l’organisation régulière d’élections de représentativité syndicale, qui favorise la démocratie sociale et la rationalisation de la négociation collective.
Je salue, à ce propos, les innovations apportées dans l’organisation de ces élections avec notamment l’introduction d’un seuil de représentativité syndicale et du vote électronique pour le secteur de l’Éducation et de la Formation ;
Mesdames, Messieurs,
La protection sociale du travailleur reste au cœur de mes préoccupations, parce qu’il faut sans cesse promouvoir le travail décent mais aussi réduire les inégalités. C’est fondamental pour améliorer les conditions de vie et de travail.
Pour ce faire, le Rapport mondial de l’Organisation internationale du travail 2020-2022 souligne à juste titre que : « La mise en place de systèmes de protection sociale universels et la concrétisation du droit humain à la sécurité sociale pour tous constituent la pierre angulaire d’une approche centrée sur l’humain pour parvenir à la justice sociale ».
C’est tout le sens des réformes que nous avons initiées à l’issues des deux Conférences sociales que nous avons tenues en 2017 et 2021, avec notamment :
- l’institution au niveau de l’IPRES d’une pension minimale et la revalorisation significative des pensions ;
- et la création au niveau du Fonds national de Retraite du mécanisme de la retraite complémentaire obligatoire et la revalorisation des pensions et rentes du régime de base et des pensions militaires d’invalidité.
D’autres initiatives sont en cours pour étendre la protection sociale aux acteurs du secteur informel, par l’instauration d’un régime simplifié et incitatif.
Nous avons en effet la volonté de toujours mieux faire pour que le monde du travail au sens large vive décemment de son labeur.
A cet effet, j’exhorte le Gouvernement à renforcer les institutions du marché du travail.
En outre, l’Administration du Travail doit être dotée de moyens plus conséquents pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de régulateur pour la consolidation de la paix sociale, la garantie des droits des travailleurs et l’instauration d’un milieu de travail sûr et salubre.
Dans le même esprit, j’engage le gouvernement à poursuivre les efforts de modernisation de l’administration du travail, à l’instar de la dématérialisation de la procédure de dépôt en ligne du contrat de travail, afin de garantir la célérité et la transparence de l’action publique sur le marché du travail.
L’Administration du Travail doit sans cesse s’adapter aux mutations rapides et complexes de son écosystème pour assumer pleinement son rôle de régulateur, de conseil et d’anticipation.
C’est un impératif de premier ordre pour assurer la présence régulière de l’Inspection du travail dans les établissements afin de veiller à l’application de la législation sociale, conformément aux missions que lui confère la Convention n°81 de l’Organisation internationale du Travail.
Il est tout aussi important d’adapter la législation sociale à la quête d’un environnement des affaires attractif, conciliant la compétitivité de l’entreprise et la création d’emplois décents.
J’engage à ce sujet le Ministre chargé du Travail à parachever les réformes visant la modernisation des Codes du Travail et de la Sécurité sociale, à l’image des dispositions légales et réglementaires récemment adoptés pour lutter contre la discrimination et renforcer l’autonomisation des femmes en milieu du travail, comme le veut la Convention n°183 de l’Organisation internationale du Travail sur la Protection de la Maternité.
Il nous faut, en même temps, faire les diligences nécessaires pour la ratification de la Convention n°190 de l’OIT de 2019 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais maintenant en venir à l’examen des Cahiers de doléances des centrales syndicales.
D’abord, concernant la négociation collective dans le secteur privé, je constate pour m’en réjouir qu’un accord de principe a été convenu autour de la plateforme minimale relative à la revalorisation des salaires catégoriels, au SMIG et à la prime de transport, même s’il reste à déterminer les niveaux de hausse.
J’encourage le Patronat et la Coalition des centrales syndicales à finaliser ces concertations dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif pour préserver un climat social serein.
Au titre des négociations sectorielles dans le secteur public, je demande au Gouvernement de:
- veiller à l’installation de comités de dialogue social dans tous les secteurs pour anticiper sur les conflits sociaux et garantir une paix sociale durable, propice à la protection des travailleurs et à la productivité économique ;
- et de s’assurer de la désignation d’un point focal dans chaque département ministériel chargé du suivi des doléances sectorielles.
Je saisis l’occasion qui nous réunit pour rendre hommage au secteur privé pour sa contribution à la génération d’emplois par ses capacités productives.
J’aurai d’ailleurs l’opportunité de m’entretenir prochainement avec les représentants du patronat de sujets d’intérêt commun qui touchent à la vie de l’entreprise.
Je félicite Monsieur le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, ainsi que ses équipes pour les efforts inlassables qu’ils consacrent au monde du travail afin de consolider ses acquis et aider à l’ouverture de nouvelles perspectives de promotion du travail décent.
C’est une démarche délicate mais nécessaire pour concilier les intérêts et préoccupations de tous afin de garder le cap sur la voie du progrès.
Bonne fête du travail à toutes et à tous.
Je vous remercie de votre attention.
Source – L’As