Deux décennies d’existence : 20 temps d’histoires ! – Les moments forts du journal

Ce 24 février, Le Quotidien boucle ses 20 ans d’existence. C’est à la fois rien et aussi beaucoup. Bien sûr, il va continuer à rayonner. Mais, il est né et a grandi dans un environnement hostile. Il a dû lutter contre des vents contraires, surmonter des obstacles pour atteindre ses 20 ans. Dans un environnement concurrentiel et précarisé, Le Quotidien devait créer sa propre personnalité éditoriale. Et il l’a réussi. Chaque matin, il raconte des histoires, rencontre des hommes qui font le Sénégal et aussi l’Afrique… Dans cette édition, Le Quotidien vous détaille ses 20 temps d’histoires.

Numéro 00 : L’Acte de naissance
Ces dossiers qui ont perdu Mame Madior Boye… C’est l’acte de naissance du Quotidien. Il est le premier numéro du journal qui est sorti dans les kiosques pour la première fois le 24 février 2003. Depuis cette édition, Le Quotidien, managé par une équipe de jeunes rompus à la tâche et prêts à relever les défis, réussit son entrée dans la presse sénégalaise de manière fracassante.
Les 20 ans d’existence du journal coïncident avec le 6003ème numéro. Un long chemin parcouru avec une identité éditoriale unique. Elle inspire les autres titres du pays.

Entretien avec Idrissa Seck en prison : Un scoop inédit 
Ecroué pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Idrissa Seck s’est retrouvé dans le viseur du régime de Me Abdoulaye Wade après des années de complicité. Il est conduit à l’échafaud politico-judiciaire suite à des accusations de détournement de deniers publics dans le cadre des chantiers de Thiès. Quelques jours après son placement sous mandat de dépôt, l’ex-Premier ministre rencontre un reporter du Quotidien au parloir. Dans cette interview inédite, l’enfant putatif dénonce un complot d’Etat, balaie les accusations «fallacieuses» du clan Wade.
Cette sortie avait mis l’Administration sens dessus dessous, irrité encore un régime qui ne lui a rien pardonné. Idy, qui s’était retrouvé entre les mains du couple Diakhaté (Seynabou Ndiaye, Doyenne des juges, et Cheikh Tidiane, président de la Haute cour de justice), avait finalement obtenu un non-lieu. Blanchi par la Justice, il avait échoué à la porte du second tour lors de la Présidentielle de 2007 face à son ancien mentor.

Arrestation de l’Administrateur général : La naissance du monstre
Le vendredi 9 juillet 2004, Madiambal Diagne, directeur de publication du journal Le Quotidien, est arrêté, puis inculpé et placé en détention. Le pouvoir visait ses deux articles qui mettaient en cause la promotion de juges «dociles» et dénonçaient les «velléités de plus en plus affirmées de mettre à des postes stratégiques des magistrats sous les ordres» du pouvoir présidentiel. Alors que le deuxième avait livré des informations détaillées sur une affaire de corruption à la direction des Douanes.
Evidemment, le régime de Wade n’a jamais remis en cause la véracité de ses informations, mais il reprochait au directeur de publication du Quotidien, leur divulgation. Sommé de révéler le nom de ses informateurs, Madiambal Diagne a refusé de s’exécuter.
Après son audition à la Dic, il est déféré au Parquet. Il passera plus de 7 heures dans les caves du Palais de justice, ancien Bloc des Madeleines. Après son face-à-face avec la Doyenne des juges, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, M. Diagne est placé sous mandat de dépôt sur la base du fameux article 80. Les chefs d’inculpation sont lourds : publication de correspondances et de rapports secrets du ministre de l’Economie et des finances relatifs à une affaire judiciaire en cours, diffusion de fausses nouvelles, d’actes et manœuvres compromettant la sécurité publique, occasionnant des troubles politiques graves.
En sortant des tiroirs poussiéreux ce dispositif judiciaire, qui avait servi au régime socialiste de Abdou Diouf, pour l’envoyer en prison une vingtaine de fois au motif de «troubles à l’ordre public», Me Wade franchit un cap dans sa tentative de museler la presse. Quatre ans seulement après son élection à la Présidence.
C’est un virage à 360 degrés que le Président Wade venait d’opérer dans sa gestion des affaires publiques. Lui qui a encensé les médias. Dès son accession à la magistrature suprême, le défilé des directeurs de publication n’a jamais cessé à la Dic, devenue bras armé de l’Etat. Pris dans une affaire, qui a un écho national et international, l’Etat va lâcher du lest : après 17 jours de détention, Madiambal Diagne obtient une liberté provisoire.

Journée sans presse : L’acte de résistance
Dès l’arrestation du directeur de publication du journal Le Quotidien le 9 juillet 2004, la mobilisation est immédiate. Dans un élan spontané, les journalistes, éditeurs, défenseurs des droits de l’Homme, opposants politiques, envahissent la rue pour mettre la pression sur le régime de Wade. Ils demandent sa libération et aussi l’abrogation de textes jugés liberticides, avec en tête de liste l’article 80, sur les actes de nature à compromettre la sécurité publique. D’un commun accord, les éditeurs décrètent une journée sans presse : 9 sur dix quotidiens, qui composent la presse privée, décident de ne pas paraître le lundi 12 juillet 2004. Alors que les radios privées Fm diffusent la musique avec des chansons au vitriol contre les régimes qui tuent les libertés.
Un éditorial commun intitulé «Tous contre le monstre» -la censure- a été publié samedi par les dix journaux privés du Sénégal, accompagné, en guise d’invitation à arrêter tout le monde ou personne, de la reproduction des deux articles de Madiambal Diagne. Pour les éditeurs, «le pouvoir a choisi la stratégie de l’intimidation et l’escalade afin d’installer la panique dans nos rangs. Cette option bien pensée, savamment planifiée et froidement exécutée, a pour objectif clair de semer une honteuse culture d’autocensure dans les rédactions. Un plan de guerre contre notre corporation…».
La promesse de Abdoulaye Wade
Cette affaire devient ainsi un caillou dans la chaussure du Président Wade, embarrassé par la tournure des évènements. Elle le rattrape lors de sa visite en France. Il se prononce alors en faveur de l’abrogation de l’article 80, qui faisait partie de ses promesses de campagne, mais il en a eu recours à souhait durant son règne.

Attaque contre Le Quotidien :  Le coup de colère et marketing de Me Wade
Dans la foulée de la réélection de Wade à la Présidentielle, le journal poursuit ses enquêtes sur la détérioration des finances publiques. Enivré par les révélations du Quotidien sur la situation économique du pays, Me Abdoulaye Wade s’en prend publiquement au journal. C’était lors d’une rencontre à la Présidence. C’était en mars 2007, au lendemain de sa réélection au premier tour. Après plus de 30 jours de silence absolu, il organise une conférence de presse à la Présidence. Il prend le journal en mondovision et enchaîne avec un one-man-show. Il est pris en photo avec l’édition du jour. Ce qui inspire une campagne de communication avec un message inspirant : Faites comme lui, lisez Le Quotidien.

Sortie de Idy de prison : L’origine du Protocole de Rebeuss
«Protocole de Rebeuss». Si le terme est plus célèbre et adopté par tous, c’est qu’il faut le rappeler, c’est Le Quotidien qui l’avait ainsi baptisé dans son édition du 13 novembre 2006, pages 8 et 9. Quelques mois auparavant, le journal avait qualifié ces négociations entre Wade et Idy, à sa Une, de «Pacte de Rebeuss». Sur la base d’un accord financier parce qu’il était question de «payer», «rembourser», d’«acompte» et de «compte bancaire». Sur la base d’un accord politique aussi parce qu’il s’agissait de modalités de la candidature de Idrissa Seck et de la réélection de Abdoulaye Wade à la Présidentielle de 2007. Dans ces discussions, il y avait aussi deux émissaires : Me Nafissatou Diop Cissé pour le prisonnier, Me Ousmane Sèye pour le Président.
Il faut souligner aussi que ce que nous avons appelé «Protocole de Rebeuss» était une version de Idrissa Seck, en son temps, après sa libération le 7 février 2006. Version contestée dans l’édition du lendemain par l’avocat de l’Etat, Me Ousmane Sèye, qui déclarait que l’ancien Pm avait «déformé le contenu des négociations». Et plus tard d’ailleurs, Wade avait brandi à la télé son «protocole», qu’il estimait être «le bon».
A relire ce fameux «Protocole», l’on peut admettre la comparaison entre les conditions de la grâce de Macky à Karim Wade et celles du non-lieu de Wade à Idy. Dans les deux cas, il y a le rôle discret de l’Administration pénitentiaire, un accord de non-triomphalisme et sans manifestation après libération, un voyage à l’extérieur, etc.

Naissance de Weekend Magazine, Première Fm, Cocorico, l’Imprimerie du Quotidien : La montée en puissance 
L’année 2007 marque le début de la croissance du Groupe Avenir Communication. Après avoir imposé Le Quotidien dans l’espace des médias au bout de quatre ans, Weekend Magazine naît dans l’allégresse. Comme le journal, il réussit à s’imposer avec sa propre ligne éditoriale. L’Admi­nistrateur général élargit le groupe avec un journal satirique : Cocorico. Ce quotidien est né en même temps que la radio, Première Fm. Avec Le Quotidien, Weekend Magazine, Cocorico, Première Fm et l’Imprimerie du Quotidien, Avenir Communication devient l’un des groupes de presse les plus puissants de l’espace médiatique. Face à cette montée en puissance, le régime décida de démanteler l’empire de Madiambal Diagne dont la notoriété ne cesse de croître.

Blocage de Première Fm :  Le sabotage du régime de Wade 
Avec un poids médiatique aussi important, le Groupe Avenir Communication se retrouve dans le viseur du pouvoir libéral. La Première Fm est empêchée d’émettre par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (Artp), bras armé du régime de Me Wade qui veut liquider le patron de l’entreprise. Elle prit d’assaut le siège du journal avec une escouade de gendarmes pour empêcher la radio d’émettre. Alors qu’on est à la veille d’une Présidentielle 2007 cruciale pour Me Wade. La fréquence acquise par Première Fm est remise en cause. Elle est bloquée pendant 6 mois alors que le personnel était déjà recruté. Plus tard, une mauvaise fréquence lui sera attribuée, mais le mal était déjà fait. En réussissant à saboter le lancement de la radio, le dessein du pouvoir libéral était de mettre à terre le Groupe Avenir Communication. Ses responsables avaient même appelé à boycotter la presse privée en représailles à leurs lignes éditoriales jugées critiques.
Au bout de quelques mois, Première Fm et Cocorico vont cesser d’émettre et de paraître à cause des assauts répétés d’un régime dont l’objectif était de mettre à terre une entreprise. En dépit des efforts inlassables de l’Administrateur général de garder en vie toutes les entités de l’entreprise, c’est la fin d’une époque.

Tiken Jah Fakoly, personae non grata : L’autre arrêté Ousmane Ngom
Sur la scène de l’Institut culturel Léopold Sédar Senghor de Dakar le 13 décembre 2007, il avait donné son avis sur le débat sur la dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal. «Si Karim Wade ne veut pas qu’on l’attaque, il n’a qu’à rester au berceau», avait lancé devant le public, Tiken Jah Fakoly. Le reggaeman ivoirien avait lancé une bombe derrière lui. Passablement agacé par cette déclaration, le ministre de l’Intérieur le déclara personae non grata au Sénégal.
Il est joint par téléphone, au lendemain de cette mesure, à Abidjan. Tiken Jah Fakoly fut étonné, mais avait prié les autorités de revenir sur cette décision et soutenu qu’elles ne vont pas réussir à le bâillonner et qu’il va continuer d’asséner ses vérités si le Sénégal vire à la dérive. Le rasta ivoirien fut autorisé à revenir par Me Wade, qui s’est montré incrédule en apprenant que Ousmane Ngom avait pris cette mesure à son encontre…

Rencontre avec Jean-Claude Mimran : Les vérités salées du roi du sucre
13 septembre 2012, Mimran brise le silence dans ce journal.
C’est un scoop inédit pour la 30e fortune de France, dans son chalet de Gstaad, station de ski huppée de la jet-set et de la haute-société internationale, nichée à 1050 mètres d’altitude dans le canton de Berne en Suisse. C’est dans cet endroit que cet homme, qui est voisin de Johnny Halliday, du Prince Victor Emmanuel de Savoie, fils du dernier Roi d’Italie, Umberto II, et de Marie-José de Belgique, qui partage les pistes de promenade avec le Roi Constantin II de Grèce et la Reine Anne-Marie de Danemark, s’est entretenu avec Le Quotidien.
C’est un homme simple. Jean-Claude Mimran était vêtu d’un pantalon jean avec une liquette en lin blanc et de sandales aux pieds. Les seuls signes de richesse ou d’opulence dans la demeure sont le cigare entre les doigts et quelques tableaux de grands maîtres qui tapissent certains murs.
Il avait à ses côtés son collaborateur, Mamadou Diagna Ndiaye, celui qu’il couvre de l’attribut : «Ma main droite et ma main gauche.» Dans la famille Mimran, le travail est érigé en culte. Pendant plus d’une heure trente d’entretien, le roi du sucre n’avait rien éludé.

Entretien de Alex Segura : «Bientôt, les salaires pourraient ne pas être payés»
Le vendredi 16 mai 2008, le Sénégal se débattait dans les effets de la crise alimentaire mondiale et la hausse généralisée des prix des produits de première consommation. La situation était si difficile que l’Etat, à force de subventionner les denrées de première nécessité, en arrivait à ne plus pouvoir payer ses fournisseurs et accumulait les déficits. Une situation si inquiétante que le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura, n’a pas hésité à sortir de sa réserve pour accorder à cette date, une interview retentissante dont le titre à la Une du journal disait nettement : «Bientôt, les salaires des fonctionnaires pourraient ne pas être payés.»
Parlant des mesures prises par l’Etat pour endiguer la hausse des prix, il disait dès l’entame : «L’Etat a pris des mesures sur la fiscalité, sur la suspension de droits de douane et de la Tva sur certaines denrées de première nécessité. Elles ne sont pas efficaces et sont en train de déséquilibrer les finances publiques. C’est d’ailleurs des mesures qui n’ont pas eu un effet notable sur les prix.» L’analyste de Bretton Woods ajoutera plus loin : «Si les factures impayées au secteur privé ne sont pas complètement éliminées, le système économique va s’effondrer.» A la question de savoir s’il ne préconisait pas un retour aux politiques d’ajustement structurel, Segura rétorquera : «Ce n’est pas parce que le Fmi le dit, mais l’Etat n’a pas le choix. Nous ne sommes que des conseillers économiques de l’Etat, nous regardons les finances publiques, les recettes et les dépenses publiques. Et nous disons que le système ne tient plus. Si vous n’ajustez pas les dépenses, dans quelques mois, vous ne serez plus en mesure de payer les dépenses de la Fonction publique. S’il n’y a pas d’ajustement, avec ou sans le Fmi, le système des finances publiques va s’effondrer.»
Cet entretien a établi la réputation de Alex Segura dont malheureusement, beaucoup d’es­prits négatifs n’ont retenu que l’Affaire de la mallette, dans laquelle le régime du Président Wade a failli ruiner sa carrière.

Drogue dans la police : Stupéfiant !
Stupéfiant ! C’était le titre de la Une du gros scoop sorti par Le Quotidien le 12 septembre 2013. Patron de l’Ocritis, Commissaire Cheikhna Keïta accuse le Directeur général de la Police nationale (Dgpn) d’être au cœur du réseau de trafic de drogue nigérian à Dakar. La République est secouée. Il s’en suivra une réaction «Pathétique» du ministre de l’Intérieur de l’époque, le Général Pathé Seck. Sans mesurer la gravité des accusations du Commissaire Keïta, il réduit l’affaire à un simple affrontement entre deux hauts fonctionnaires de la police. Quelques jours plus tard, Abdoulaye Niang sera débarqué et remplacé par Anna Sémou Faye à la tête de la Dgpn. Keïta sera radié des rangs de la police. Pathé Seck sera aussi limogé du ministère de l’Intérieur et remplacé par Abdoulaye Daouda Diallo.

Kéba Keinde, patron de Mfc : Le patron de Millenium Finance Corporation brise le silence
Dans son édition du 30 septembre 2013, Le Quotidien publie une interview exclusive de Kéba Keinde. La parole du patron de Millenium Finance Corporation est rare. Sa réussite dans son domaine d’activité est remarquable et notoirement reconnue, aussi bien sur la place financière de Dubaï que dans le monde. Pourtant, le banquier d’affaires, Kéba Keinde, est tenu éloigné de son pays natal à la suite d’une inculpation judiciaire du fait de l’affaire de pots-de-vin pour l’acquisition de la licence de téléphonie par la compagnie de téléphonie Sudatel. Clamant son innocence, il exprime son souhait de servir son pays en aidant à trouver des financements structurants.
Installé à Dubaï depuis 2005, l’ancien candidat 2.0 à la Présidentielle dirige dans la cité d’affaire dubaiote, une banque d’affaires et une banque d’investissements dont la principale vocation est de mobiliser des financements, des investissements privés et publics vers l’Afrique, notamment en provenance du Moyen-Orient et de l’Asie.

L’ancien chef de la Transition mauritanienne parle : Ould Vall enlève le turban
Il a parlé deux fois dans Le Quotidien : chef de la Tran­sition mauritanienne (2005-2007), il avait accordé une interview à notre envoyé spécial lors de la Présidentielle de 2007. Ely Mohamed Ould Vall, qui avait renversé Ould Taya, avait organisé une Prési­dentielle libre et démocratique qui avait sacré Sidy Ould Mohamed. Lequel sera renversé plus tard par Aziz. Cela l’avait rendu amer, et poussé à devenir un opposant radical de son cousin.
De passage à Dakar, l’ancien dirigeant mauritanien, dans notre édition du 21 octobre 2015, s’était épanché sur la situation dans son pays, avec la gouvernance du Président Ould Abdel Aziz, auquel il ne reconnaît aucune légitimité. Com­parant avec ce qu’avait été la Mauritanie lors de son passage aux affaires, et de ce qu’il avait laissé, celui qui avait volontairement renoncé au pouvoir soutenait que les perspectives qui se dessinent pour son pays étaient sombres. «La Mauri­tanie est totalement délabrée», avait-il dit.

Fuite au Concours général : Reprise des épreuves de maths
Le 16 juin 2019, Le Quotidien annonce la fuite des épreuves de mathématiques du Concours général des élèves de Terminale. Il sera décidé la reprise «suite à des dysfonctionnements». Alors que l’année d’avant, une histoire de fuites avait révulsé les autres lycées. «Pour conserver la crédibilité du concours et assurer les mêmes chances aux candidats, j’ai décidé de faire reprendre l’épreuve le jeudi 20 juin dans toutes les douze académies qui avaient présenté des candidats dans cette discipline et pour ce niveau», indique le ministère de l’Education nationale dans un communiqué.
Sans les citer, les dysfonctionnements sont liés au libellé des exercices qui sont impossibles à résoudre. En plus, une partie des épreuves avait été traitée par des élèves de certains établissements. Cette situation avait poussé certains parents d’élèves à demander la reprise du Concours général au «nom de l’équité». Mamadou Talla a donné suite à ces revendications, en assurant que l’Office du Bac mettra à la disposition des candidats, «les informations relatives aux modalités pratiques». Ce nouvel impair risque de délester à ce concours, son prestige si des soupçons entourent chaque année son déroulement.

Sodida, Adama Diop, Djily Mbaye et Diamniadio : Une histoire de sièges
La folle aventure du Quotidien a débuté aux Hlm, rue 14 prolongée, Sodida. C’est un bâtiment R+1, peint en beige, qui sert de rédaction au journal pendant quatre ans. Avec la création de nouveaux produits, le Groupe Avenir Communication déménage à la Cité Adama Diop de Yoff. L’immeuble R+3, composé de nombreux bureaux, est le symbole de grandeur de l’entreprise, qui compte Le Quotidien, Weekend Magazine, Cocorico, Première Fm et l’Imprimerie du Quotidien. Puis en 2011, Le Quotidien, Weekend Magazine et l’imprimerie déménagent à la Cité Djily Mbaye de Yoff.
Avec la construction d’un nouveau siège à Diamniadio, le Groupe Avenir Communication se projette sur l’avenir dans cette ville où sortent les grands chantiers de l’Etat. C’est le cœur de l’Administration publique. Le futur du groupe s’écrit ici avec les nouveaux projets numériques, qui vont accompagner ce déménagement.

Affaire Thione Seck : La vérité des Pv
Le 11 juin 2015, Le Quotidien publie les Pv d’audition de Thione Seck dont l’arrestation pour une affaire de faux billets ressemblait à un conte de… faits. Mais les Pv, établis par la Section de recherches de la gendarmerie, mettent à nu un vaste réseau de trafic de faux billets. La filature fut longue et éprouvante. Au bout de leurs investigations, les hommes du Commandant Issa Diack, patron de la Section de recherches, ont réussi à démanteler ce gang présumé de trafiquants dont les chefs d’orchestre sont Thione Seck et Ablaye Djitèye, placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal.
Face aux enquêteurs, le lead vocal du Raam Daan a servi un concert de dénégations. Mais, on a trouvé évidemment chez lui 50 millions d’euros de faux billets (plus de 32 milliards F Cfa). C’est, dit-il, le prix payé par un promoteur gambien vivant en Suède pour effectuer 105 concerts à travers le monde. Thione en superstar…
Dans ses explications, il avait signé un contrat avec des promoteurs gambiens pour une série de concerts à travers le monde. C’était le jackpot. Le contrat de ses rêves. Il sera arrêté et écroué pendant 6 mois. Relaxé en première instance parce qu’il n’a pas été assisté par son avocat au moment des auditions, il sera condamné à 3 ans dont 8 mois ferme par le juge d’Appel pour «mise en circulation de faux billets, association de malfaiteurs». Il a néanmoins ordonné la restitution de ses 32 millions de F Cfa, qui ont été saisis par les gendarmes de la Section de recherches lors de son arrestation, avant qu’ils ne soient confisqués par la Justice. Il avait renoncé à son pourvoi en cassation et signé en même temps la fin d’une procédure judiciaire qui a duré 5 ans. Cette fâcheuse parenthèse dans le parcours de sa vie l’avait dégoûté. Elle lui avait rappelé, comme il l’affirmait, l’incertitude qui entoure le destin d’un homme. Touché mais pas coulé, Thione Seck était reparti vers de nouvelles conquêtes en lançant l’album Cedeao en chœur. Il part en laissant derrière lui un projet inachevé, après son décès le 14 mars 2021.
La publication de ces Pv avait aussi valu au directeur de publication du Quotidien, son placement sous contrôle judiciaire. Il sera plus tard levé par le juge d’instruction.

Suppression du poste de Premier ministre : Une révélation de taille
6 avril 2019 : alors que tout le pays bruit des spéculations sur le nom et le profil du prochain chef du gouvernement, Le Quotidien révéla la décision du chef de l’Etat de supprimer le poste en question. Dans la foulée de sa réélection triomphale à la Présidentielle de 2019, Macky décide de tenter la gestion centralisée du pouvoir. Le propos est passé inaperçu dans son discours d’investiture, et pourtant Macky Sall avait an­noncé la couleur. Le Président réélu avait déclaré le 2 avril dernier, après sa prestation de serment : «Je compte saisir l’Assemblée nationale afin qu’elle accompagne les changements dans la gouvernance de l’Exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques.» Peu nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur le sens de cette phrase et sur les fameux changements dont parlait le chef de l’Etat. Alors qu’il s’agit de la suppression du poste de Premier ministre.
Avec cette réforme, Macky Sall avait donné l’impression de faire un saut dans le passé. Ce n’est pas la première fois que le Sénégal décidait de supprimer le poste de Premier ministre. La première fois, ce fut juste après la crise que le pays avait connue, avec la dualité au sommet de l’Exécutif, entre Ma­madou Dia et Léopold Sen­ghor. Victorieux de son bras de fer, le Président-poète décidera de faire pièce à l’institution primatorale. Le pays connut ainsi un hiatus de 1963 à 1970, quand il décida de nommer Abdou Diouf à ce poste. Ce dernier, qui sera le seul Premier ministre de Senghor après Mamadou Dia, occupera la station pendant dix ans, sans interruption.
Deve­nu chef de l’Etat en 1981, Abdou Diouf tentera aussi l’expérience en 1983. Habib Thiam, qui avait été Premier mi­nistre, sera écarté au profit de Moustapha Niasse, qui cumulait alors le poste avec son portefeuille des Affaires étrangères. Il présentera rapidement un projet de réforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale, pour se retrouver après, simple ministre des Affaires étrangères.
Dans les deux cas, les deux chefs de l’Etat avaient leurs objectifs dont on peut imaginer qu’ils ne sont pas les mêmes que ceux de Macky Sall.
Mahammed Dionne est reconduit pour expédier les affaires courantes, notamment pour faire passer cette réforme auprès de l’Assemblée nationale. Avec la majorité confortable dont il dispose à l’Assemblée nationale à l’époque, le projet est adopté et la réforme actée très rapidement. Avec cette mesure, les membres du gouvernement rendaient directement compte au président de la République. Dionne est nommé Secrétaire général de la Prési­dence. Le poste de Premier ministre sera rétabli le 15 décembre 2021 par l’Assemblée nationale pour lui permettre, disait-il, de mieux assurer son mandat de président de l’Union africaine. Plusieurs mois après le rétablissement, Amadou Ba a été choisi comme chef de gouvernement.

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