Côte d’Ivoire: le parti d’Alassane Ouattara remporte facilement les élections législatives selon les résultats partiels
Les électeurs de Côte d’Ivoire se sont rendus aux urnes, samedi 27 décembre, pour élire leurs députés, deux mois après l’élection de Alassane Ouattara pour un quatrième mandat présidentiel. Le parti au pouvoir semble se diriger vers un raz de marée, selon les résultats partiels égrenés aujourd’hui, dimanche 28 décembre. Il a d’ores et déjà la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
AVEC AFP – SOURCE TV5
Cette tendance écrasante en faveur du parti au pouvoir s’inscrit dans la continuité de l’élection d’Alassane Ouattara, il y a deux mois, pour un quatrième mandat avec 89,77% des voix, lors d’un scrutin dont étaient exclues plusieurs figures de l’opposition.
Samedi 27 décembre, plus de huit millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Mais le scrutin, boycotté par le parti de l’ex-président et désormais opposant Laurent Gbagbo, n’a pas suscité un grand engouement, tout comme l’élection présidentielle, la Commission électorale indépendante (CEI) estimant la participation à 32,34% (contre 37,88% en 2021).
Dimanche soir, les résultats annoncés tout au long de la journée par la CEI concernaient près des deux tiers des 255 sièges en jeu. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’impose dans une écrasante majorité des circonscriptions et a d’ores et déjà franchi la barre des 128 députés, synonyme de majorité absolue.
Sans surprise, il fait carton plein dans le nord du pays, son bastion historique, avec 98,95% à Bouaké, deuxième ville du pays, 99,92% à Korhogo et même 100% à Boundiali et Odienné. Mais il continue aussi de consolider sa présence dans les zones du sud et de l’ouest, régions où l’opposition était historiquement forte.
Parmi les personnalités du pouvoir en lice, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné est élu avec 99,93% à Tafiré (nord), l’ancien Premier ministre Patrick Achi obtient lui 82,75% à Adzope (sud) et le ministre de la Jeunesse Mamadou Touré 79,06% à Daloa (centre).
À Abidjan, le puissant ministre de la Défense et frère du Président, Téné Birahima Ouattara, l’emporte dans la commune populaire d’Abobo avec plus de 88% mais une participation sous les 25%.
Un député réélu depuis la prison
Conséquence de ce raz de marée RHDP qui s’annonce, la principale formation d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui comptait jusqu’à présent une soixantaine de députés, devrait subir un fort recul, plusieurs sortants ayant été battus. Le PDCI n’avait pas présenté de candidat à la présidentielle d’octobre et son leader Tidjane Thiam, qui est exclu de la liste électorale pour des questions de nationalité, est hors du pays depuis mars.
Le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy, incarcéré depuis fin novembre pour « actes terroristes » et « complot contre l’autorité de l’État » a toutefois été réélu à Tankessé (nord-est). Et dans la capitale économique, Abidjan, le PDCI résiste, notamment dans la commune bourgeoise de Cocody où Jean-Marc Yacé, important cadre du parti, est élu. Le principal parti d’opposition remporte également la commune du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan.
Enfin, quelques candidats indépendants ont également été élus. Certains sont des dissidents du RHDP, d’autres des candidats du parti de Laurent Gbagbo qui ont choisi de maintenir leur candidature malgré le mot d’ordre de boycott de leur formation.
Composée de 255 sièges, l’Assemblée nationale sortante comptait 163 députés du RHDP, 66 du PDCI, 18 du PPA-CI et 4 indépendants. Quatre sièges ne sont pas occupés.

