Contribution : Le Projet doit intégrer l’impératif d’installer le Sénégal sur une nouvelle orbite industrielle.
Le Plan Sénégal Emergent, PSE, qui a été le cadre de référence des politiques de la «gouvernance Macky Sall» dont l’objectif était de conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035 est en « session extraordinaire » d’évaluation. Alternance oblige! Même si le bilan matériel du PSE est visiblement incontestable, le plan peut – pour les avisés – mieux faire dans des secteurs stratégiques dont notamment industriel, agricole… Défaut d’audace, vision limitée ou manque d’intelligence économique dans la réflexion de base et dans le déploiement stratégique? Dans tous les cas, le PSE reste un référentiel à peaufiner pour un nouvel élan industriel, entre autres. Le Projet » doit intégrer l‘impératif d’installer le Sénégal sur une nouvelle orbite industrielle.
Tous les ingrédients d’une ambition de politique industrielle moderne ont été pris en compte dans les enjeux de la politique industrielle nationale proposée à travers le PSE (2021-2035), de la sécurité alimentaire à l’industrie durable et inclusive, en passant par la sécurité pharmaceutique (la pandémie du Covid est passé par là), les transformations technologiques, l’industrie 4.0, la territorialisation du développement industriel, l’emploi des jeunes, ou encore le repositionnement du Sénégal sur les chaînes de valeur mondiales (nouveaux métiers du monde) et une exploitation intelligente du marché de la ZLECAF. L’objectif, rappelons-le, était d’ériger un secteur industriel
diversifié et compétitif, pourvoyeur d’emplois et apportant une pleine contribution au développement inclusif et durable, pour un Sénégal émergent à l’horizon 2035. Le PSE, quoiqu’on en dise, a été salutaire. Il a permis au pays d’accomplir un bond structurel intéressant et surtout de dégager des pistes pouvant constituer un référentiel ou une base pour la nouvelle orientation promise à travers la rupture du nouveau régime. Si dans l’approche théorique de l’ancien régime, rien ne fait défaut, dans la pratique, l’implémentation et la matérialisation de la vision industrielle a accouché des résultats en deçà des potentialités réelles du pays. Le Sénégal qui a été la capitale
Le Sénégal qui a été la capitale industrielle de l’Afrique occidentale française a accusé une profonde léthargie industrielle entre les années 80-90. Il devait être question aujourd’hui d’accélération industrielle à l’image des pays d’Afrique du Nord. Ces pays maghrébins eux, ont su redynamiser leur industrie pour soutenir des économies fortes et en transformation, grâce à une approche basée sur la mise en place d’écosystèmes performants, et visant l’intégration des chaînes de valeur et la consolidation des relations locales entre les grandes entreprises et les PME. Il s’agit encore pour eux de l’aboutissement de processus de réformes, de formalisation du patronat et de considération du secteur privé dans la définition des différents plans sectoriels qui constituent la grappe de la politique industrielle.
En voilà la un bref exposé de la situation qui en appelle à une nouvelle orientation. Celle-ci devra s’articuler autour d’une série de réformes et d’initiatives sur fond de repositionnement stratégique.Les pistes sont connues, la réflexion plus que profonde et l’expérience comparative et probante assez édifiante pour. Posons-nous, concertons-nous et osons installer le pays sur une nouvelle orbite industrielle. C’est sur ça qu’on attend également le… projet.
Cheikh Mbacké SENE
Expert Intelligence économique
Doctorant en administration des affaires
au School of Business and Economics,
Atlantic International University (USA)
Ancien Conseiller technique