Mise en œuvre du pacte de bonne gouvernance démocratique : la société civile presse Diomaye
Les membres de la société civile regroupés autour du Collectif des mouvements engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013) s’interrogent autour du flou qui entoure la volonté du nouveau régime d’honorer son engagement à mettre en œuvre le Pacte de bonne gouvernance démocratique, un contrat social articulé autour des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Cnri.
Face à la presse hier, mardi 30 juillet, ledit collectif a rappelé que les engagements pris par les 13 candidats à l’élection présidentielle consistaient à traduire les principes, valeurs et objectifs du Pacte en plan d’action à réaliser dans le courant de la première année de leur mandat.
Ils étaient 13 candidats dont l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à avoir pris l’engagement une fois élu président de la République, de mettre en œuvre le Pacte de bonne gouvernance démocratique. En ce qui la concerne, la société civile réunie autour du Collectif des mouvements engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013) a également pris l’engagement écrit d’accompagner l’évaluation et la promotion de la demande citoyenne et à concourir à son élaboration et sa formulation. C’est ainsi que pour se conformer à la redevabilité mutuelle de suivi, le collectif informe avoir adressé, dès le 25 mars 2024, donc avant même la proclamation officielle des résultats, une lettre de félicitations au nouveau président élu avec une demande d’audience pour un entretien sur le Pacte. N’ayant pas reçu un retour, le collectif de la société civile a récidivé avec une seconde lettre adressée au président de la République en date du 19 avril 2024, juste après son installation pour cette fois saluer les premières mesures prises par le gouvernement allant dans le sens du Pacte et également pour réitérer sa demande d’audience. Toutefois, après plus de 100 jours, les membres du collectif disent toujours être dans l’attente d’une réponse.
Malgré cet état de fait, le Collectif des mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013) considère irresponsable de précipiter un bilan de déception surtout dans un contexte où l’enjeu est vital. Par contre, le collectif déclare avoir des sources d’interrogation. A ce titre, l’ancien ministre Mamadou Ndoye et ses camarades entendent être édifiés par le président de la République, sur le fait que100 jours après, ils ne reçoivent pas de réponse à leur correspondance. Mieux encore, le collectif se demande pourquoi les mots « Pacte » et « Assises nationales » semblent bannis du discours des nouvelles autorités alors qu’ils foisonnaient dans leurs messages de la période préélectorale». Pour finir, ces membres de la société civile avouent s’interroger sur la raison pour laquelle les nouvelles autorités ne les invitent pas à leurs initiatives de dialogue sur les sujets qui les concernent, à l’instar de celui initié sur la réforme de la justice.
En dépit de telles interrogations, Mamadou Ndoye et Cie promettent de ne pas tirer des conclusions hâtives pour quelques raisons que ce soit. Et ce d’autant qu’ils persistent à croire que la démission du Président de son poste de secrétaire général de Pastef-Les Patriotes, son engagement à mettre fin à l’hyper présidentialisme et à renforcer l’indépendance de la justice sont les signes d’une volonté de transformation dont ils ne doutent point. Mieux, ils assurent « ne pas oser croire que les nouvelles autorités feront moins que Macky Sall qui, tout en disant qu’il avait émis des réserves lors de la signature de la charte des Assises, a tout de même confié au bureau des Assises la CNRI sans bien entendu adopter les recommandations ».
A cet égard, la coalition de la société civile pour l’application des conclusions des Assises nationales dit renvoyer la balle dans le camp des nouvelles autorités. En ce sens, Mamadou Ndoye et Cie attestent que « la première différence, par rapport à ce que le peuple a observé jusqu’ici, doit être de montrer qu’elles respectent les engagements auxquels elles ont librement souscrit à travers le Candidat Diomaye vis-à-vis du Pacte mais aussi de Ousmane Sonko qui a signé la charte des Assises nationales ». En revanche, le coalition de la société civile dit s’engager à persévérer dans son approche pour faire comprendre au nouvelles autorités que le Pacte qui repose sur les Assises nationales et les recommandations de la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions) n’est pas et ne saurait être traité comme une simple requête d’une coalition de la société civile et encore moins une exigence posée à des individus…». Au contraire, selon le collectif, « Le Pacte traduit, par son ancrage sur les Assises nationales, une demande sociale ».
OUSMANE GOUDIABY
SUDQUOTIDIEN