États-Unis: face à un maintien de Joe Biden, des démocrates craignent pour leurs sièges au Sénat
Aux États-Unis, tandis que Donald Trump surfe sur son succès à la convention des Républicains après avoir échappé à une tentative d’assassinat, Joe Biden est forcé de s’isoler, testé positif au Covid-19. Un poids de plus sur sa campagne qui ne cesse de s’enliser depuis son débat raté. De plus en plus de voix démocrates s’élèvent pour lui demander de quitter la course, dont celles des représentants à la Chambre et du Sénat. Car ils craignent de payer le prix du maintien de Joe Biden et perdre leurs propres postes lors des élections de novembre en même temps que la présidentielle.
Par :RFI
Le 5 novembre, les Américains renouvelleront aussi un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants, un enjeu majeur dans le futur équilibre des pouvoirs. Dans les fameux « swing states » – ces États clés qui peuvent basculer dans un camp ou dans l’autre -, les élus démocrates craignent pour leur réélection, comme les quatre de Caroline du Nord. Ces derniers pourraient bien laisser leur place à des républicains à en croire les sondages.
Le Sénat est un enjeu de taille pour les démocrates qui espèrent sauver leur majorité et 19 élus jouent leur siège cette année. C’est le cas notamment en Ohio, État de J.D. Vance, celui que Donald Trump s’est choisi comme colistier. Le sénateur démocrate sortant, en poste depuis 2007, craint l’effet d’entrainement et redoute la défaite. L’élu du Montana Jon Tester, qui fait lui-même face à une difficile campagne de réélection dans cet État rural du Nord-Ouest, est devenu jeudi 18 juillet le deuxième sénateur démocrate à appeler publiquement Joe Biden à se retirer.
Le contraste entre Joe Biden et son rival Donald Trump, 78 ans, est saisissant. Le républicain reste entouré de l’aura du miraculé après avoir survécu à une tentative d’assassinat le 13 juillet. Radieux, il est soir après soir acclamé à la Convention républicaine, au cours de laquelle il a été intronisé ce jeudi soir en grande pompe comme le candidat des conservateurs à la présidentielle de novembre. Donald Trump est donné vainqueur, marge d’erreur comprise, par les sondages en Géorgie, dans l’Arizona et le Nevada, remportés par le président démocrate en 2020, ainsi qu’en Caroline du Nord. Les démocrates espéraient un moment reprendre ce dernier État au Grand Old Party.
La panique se fait sentir jusqu’aux ténors du Parti démocrate
Plusieurs grandes figures du Parti démocrate ont exprimé leur inquiétude à ce sujet ces derniers jours. Les fuites anonymes ne cessent en outre de se multiplier dans les médias américains. Ainsi les leaders démocrates au Congrès, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, auraient-ils tous deux dit au président, lors de rencontres séparées, que sa candidature pourrait mettre en péril les chances du parti en novembre.
Quant à la très influente Nancy Pelosi, alliée de longue date de Joe Biden et ancienne présidente de la Chambre des représentants, elle lui aurait conseillé de quitter la course à la présidentielle sous peine de faire couler le navire. « Nous nous rapprochons de la fin », a même dit une personne présentée par NBC News comme étant proche du président.
Jeudi, le Washington Post a également rapporté que l’ex-président Barack Obama, dont Joe Biden a été le vice-président, avait dit à des proches penser que son ancien acolyte devait « sérieusement évaluer la viabilité de sa candidature ». Si l’information devenait officielle, Barack Obama serait le démocrate le plus important à se joindre aux voix exhortant Joe Biden à jeter l’éponge.
L’équipe de campagne du démocrate s’efforce, elle, de fermer la porte aux spéculations. « Il reste dans la course », a assuré à la presse Quentin Fulks, un responsable de l’équipe. « Notre équipe n’envisage aucun scénario » où Joe Biden ne serait pas candidat en novembre, a-t-il insisté.