Gaza: le Hamas propose à Israël un plan de trêve sur 135 jours divisé en trois étapes

Le Hamas a élaboré un projet de cessez-le-feu d’une durée de quatre mois et demi divisé en trois étapes, susceptible de conduire à la fin du conflit qui l’oppose à Israël depuis octobre dernier, selon une version du document que l’agence Reuters a consultée mercredi 7 février. Alors que l’avion du secrétaire d’État américain Antony Blinken se posait à Tel-Aviv, des bombardements et les combats se poursuivaient à moins d’une centaine de kilomètres au Sud, dans les villes gazaouies de Khan Younès et Rafah, selon des témoins.

Ce qu’il faut retenir :

■ Le groupe palestinien Hamas a confirmé mardi 6 février avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qatariens à une proposition de trêve formulée fin janvier à Paris par des responsables américains, qatariens et égyptiens. Selon Le Caire et Doha, cette réponse était « généralement positive ». Israël a confirmé l’avoir reçue et l’étudier.

■ Alors que les autorités israéliennes réaffirment leur volonté d’étendre les opérations à Rafah, dans le sud de Gaza, l’ONU a prévenu qu’une invasion terrestre sur place pourrait « constituer un crime de guerre ». À la frontière avec l’Égypte, la ville concentre désormais la moitié de la population palestinienne, venue se réfugier, suivant notamment des instructions israéliennes.

■ Alors que la guerre entre mercredi 7 février dans son cinquième mois, Israël a de nouveau bombardé Khan Younès, où selon lui se cachent des responsables du mouvement islamiste palestinien. Selon l’armée israélienne, le chef du Hamas à Gaza est actuellement « en fuite » et se terre « de cachette en cachette ».

■ Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé mardi 6 février au soir à Tel-Aviv, dans sa tournée diplomatique dans la région, poursuivant les efforts en vue d’obtenir une trêve humanitaire.

■ Au moins 31 des 136 otages israéliens encore détenus par le Hamas sont morts, selon une évaluation interne menée par l’armée israélienne. Des rapports non confirmés des services de renseignement indiquent qu’au moins 20 autres otages pourraient également être morts.

■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, mardi 6 février, 27 585 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre 66 978 blessés.

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10h35 : Le président argent Javier Milei rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem

Le président argentin Javier Milei a rencontré le premier ministre Benjamin Netanyahu dans son bureau à Jérusalem mercredi.

Javier Milei a déclaré à Benjamin Netanyahu que l’Argentine avait l’intention de désigner le Hamas comme une organisation terroriste, selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre.

Benjamin Netanyahu s’est félicité de cette mesure et a remercié M. Milei pour sa décision « de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer la mission diplomatique » [de l’Argentine].

10h15 : Au quatrième mois de la guerre Israël-Hamas, le dialogue semble impossible entre les deux camps, chacun submergé par sa propre douleur écrasante

Chacun ses morts, chacun sa douleur, le conflit sanglant en cours renvoie Palestiniens et Israéliens dos à dos. Depuis le 7 octobre, le dialogue semble impossible, la douleur de l’autre semble ne pas exister. Côté palestinien, on remet systématiquement en doute le massacre perpétré par le Hamas. Côté israélien, la société est persuadée que son armée est morale, exemplaire, et ne tue pas les civils gazaouis.

Quatre mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, notre envoyé spécial permanent à JérusalemSami Boukhelifa, et notre correspondant à Gaza, Rami Al Meghari, ont recueilli un témoignage d’une rare objectivité et qui résume les peines des deux côtés.

9h40 : Le Hamas propose un plan de trêve de 4 mois et demi et pose ses conditions à la libération des otages israéliens

Le Hamas a élaboré un projet de cessez-le-feu d’une durée de quatre mois et demi susceptible de conduire à la fin du conflit qui l’oppose à Israël depuis octobre dernier, montre un document que l’agence Reuters a consulté.

Le projet ambitionne d’aboutir à l’échange de combattants palestiniens et d’otages israéliens capturés le 7 octobre, à un début de reconstruction à Gaza, un retrait complet des forces israéliennes et à une restitution de corps et de restes conservés de chaque côté.

Voici un résumé du contenu de ce projet proposé par le Hamas, répondant à une proposition que lui ont adressé la semaine dernière des émissaires qatariens et égyptiens qui font office de médiateurs avec les autorités israéliennes :

  • Un déroulé en trois phases de 45 jours chacune.
  • Le Hamas propose de libérer toutes les femmes, les individus de sexe masculin âgés de moins de 19 ans, les personnes âgées et les malades au cours de la première période de 45 jours. En contrepartie, le mouvement palestinien exige la libération des femmes et des enfants emprisonnés dans les prisons israéliennes.
  • Lors de la deuxième phase, les prisonniers masculins restants seraient libérés. Les dépouilles des personnes tuées au combat seraient échangées au cours de la troisième phase.
  • À la fin de la troisième phase, le Hamas s’attend à ce que les parties soient parvenues à un accord sur la fin de la guerre.
  • Dans un addendum, le Hamas ajoute souhaiter la libération de 1 500 prisonniers palestiniens, dont 500 seraient choisis sur une liste d’individus condamnés à la perpétuité en Israël.

La trêve permettrait également d’accroître l’acheminement de l’aide alimentaire et d’autres formes d’aide à Gaza.

8h30: L’armée israélienne a tué des dizaines de combattants palestiniens à Gaza

L’armée israélienne a déclaré mercredi que ses troupes avaient tué des dizaines de combattants palestiniens dans la ville de Khan Younès, au sud de Gaza, au cours des dernières 24 heures, a rapporté l’agence Reuters.

Les soldats ont également localisé de grandes quantités d’armes et découvert d’autres puits de tunnel dans la région, a déclaré l’armée dans un communiqué.

7h45: Les forces israéliennes ont frappé des camions de l’UNRWA transportant de la nourriture, déclare l’organisation humanitaire

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré mardi qu’un convoi humanitaire dirigé par l’organisation avait été bombardé alors qu’il transportait de la nourriture pour les habitants du nord de la bande de Gaza, précisant qu’il s’agissait du troisième cas où les forces israéliennes tiraient sur ses camions transportant de l’aide.

Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA dans toutes les zones d’opération, a déclaré à Al Jazeera : « C’est la troisième fois qu’un convoi humanitaire dirigé par l’UNRWA est touché »en faisant référence à un incident survenu lundi.

L’UNRWA a également publié des images avant et après sur son compte X, qui montrent le niveau de destruction de son centre de santé dans le nord de la bande de Gaza. L’organisation affirme que 84 % des centres de santé de Gaza ont été touchés par les attaques et que seuls quatre des 22 centres de santé de l’UNRWA sont encore opérationnels.

7h45: Le projet de trêve veut concilier des revendications difficilement conciliables

Si la réponse du Hamas à la proposition d’accord de trêve a été jugée « globalement positive » par le Premier ministre qatarien, l’optimisme est encore teinté d’une grande prudence autour de cet accord.

Car les deux parties affichent toujours des revendications difficilement conciliables, rapporte notre journaliste à la rédaction internationale et ancien envoyé spécial permanent à Jérusalem, Guilhem Delteil.

Le texte en cours de négociation il comprendrait notamment un nouvel accord d’échanges d’otages et prisonniers, mais n’inclurait pas tous les otages israéliens retenus dans l’enclave palestinienne. Il ne s’agit donc pas d’un accord qui mettrait fin au conflit.

Cette nouvelle trêve fait l’objet de discussions depuis près de deux mois et est compliquée à négocier car, contrairement à la première trêve fin novembre qui n’avait duré que 7 jours, celle-ci se veut plus durable : elle semble porter sur une période de six semaines. Pour les médiateurs, elle serait vue comme une première pierre vers un cessez-le-feu complet. La pression sur les deux parties est donc plus forte.

Le Hamas ne veut libérer tous les otages israéliens sans garantie sur la fin des hostilités et sur l’aide dont pourra bénéficier la bande de Gaza à la fin de la guerre.

Mais une fin de la guerre est difficile à envisager pour le Premier ministre israélien qui avait affiché comme objectif « d’éradiquer » le Hamas. Or Israël n’a trouvé aucun des principaux dirigeants du mouvement à Gaza. Pire, les brigades armées du Hamas offrent toujours une vive résistance au sol et tirent encore ponctuellement des roquettes vers le territoire israélien.

Mettre fin aux hostilités sur ce bilan ressemblerait à une défaite pour Israël.

7h20: Les frappes et combats se poursuivent, tuant au moins 107 personnes, notamment à Rafah

Les frappes intenses et les combats se sont poursuivis tout au long de mardi 6 février, notamment à Rafah, la ville du sud de Gaza où les réfugiés s’entassent, où six policiers qui sécurisaient un camion d’aide ont été tués dans une frappe. Le ministère de la santé de Gaza a déclaré qu’au moins 107 personnes avaient été tuées en 24 heures.

« J’étais devant ma maison, assis à côté de ce magasin, j’ai vu une voiture de police passer et soudain elle a explosé, a déclaré un Palestinien qui a décrit avoir été témoin de la frappe. Je n’ai rien pu entendre en raison de l’intensité de l’explosion. ».

Alors que la ville de Rafah accueille désormais plus de 1,3 million de déplacés dans des conditions désespérées, soit cinq fois la population initiale de cette ville adossée à la frontière fermée avec l’Égypte, Israël a prévenu qu’il pourrait envoyer dans troupes dans Rafah dans le cadre de ses opérations contre le Hamas.

Mais une telle opération « dans les conditions actuelles », pourrait « constituer des crimes de guerre », , a déclaré à Genève Jens Laerke, un porte-parole du bureau de la coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha) : « Une intensification des hostilités à Rafah pourrait entraîner des pertes de vies civiles à grande échelle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour l’éviter ».

« Netanyahu menace d’envahir Rafah et utilise pour excuse la présence du Hamas (…) Israël ne s’arrêtera que quand il aura anéanti le peuple de Gaza », craint Raed al-Bardani, un déplacé de 32 ans.

6h25: Cinq morts, dont une femme et un enfant, dans une frappe israélienne à Homs, selon une ONG

Dans la nuit, des frappes israéliennes sur la région de Homs, en Syrie, ont fait cinq morts dont trois civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Parmi les trois civils se trouvaient une femme et un enfant, rapporte l’ONG est affiliée à l’opposition syrienne, et qui a également annoncé que sept autres personnes avaient été blessées dans l’attaque, qui, selon lui, visait des zones où l’armée syrienne et le Hezbollah sont tous deux déployés.

6h15 : L’Arabie Saoudite « n’aura pas de relations diplomatiques avec Israël » sans « un État palestinien »

En réponse à des déclarations de la Maison Blanche, l’Arabie Saoudite a affirmé mercredi 7 février aux États-Unis qu’« il n’y aura pas de relations diplomatiques avec Israël tant qu’un État palestinien ne sera pas reconnu », a indiqué la diplomatie saoudienne. Elle fustigeait des déclarations de la Maison Blanche qui suggéraient des discussions « positives » depuis le début de la guerre à Gaza en vue d’une éventuelle normalisation des relations entre le Royaume et Israël.

En réponse aux propos du « porte-parole du (Conseil) de sécurité national des États-Unis (…) la position du Royaume d’Arabie saoudite n’a jamais changé sur la question palestinienne », a indiqué la diplomatie saoudienne dans un communiqué.

« Il n’y aura pas de relations diplomatiques avec Israël tant qu’un État palestinien ne sera pas reconnu dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale » et que « l’agression » à Gaza se poursuivra, a ajouté le ministère saoudien.

Répondant à une question lors d’un point-presse à Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, entité qui dépend de la Maison Blanche, John Kirby, a évoqué des discussions, depuis le début de la guerre Israël-Hamas le 7 octobre, à propos d’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu.

L’idée de parvenir à une normalisation des relations entre l’État hébreu et le royaume wahhabite est en discussion depuis qu’Israël a formalisé des liens avec les Émirats arabes unis et Bahreïn, deux pays voisins de l’Arabie saoudite.

5h50 : Quatre mois après le début de la guerre, l’unité israélienne semble plus fragile que jamais

La guerre entre Israël et le Hamas est entrée mercredi 7 février dans son quatrième, et ont nul n’en sort indemne. Malgré une apparente cohésion, des tensions refont surface au sein de la société israélienne. Les priorités divergent. Les uns se battent pour le retour des otages. Les autres, l’extrême droite en particulier, se battent pour la « reconquête » : ils souhaitent « recoloniser Gaza ».

Alors que plus de 27 000 personnes sont mortes à Gaza, sous les bombes israéliennes, l’État hébreu a enterré les près de 1 200 victimes de l’attaque du 7 octobre. Et depuis, il poursuit avec acharnement sa lutte pour accomplir son premier objectif de guerre : « éradiquer le Hamas ».

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