Intégration de migrants africains : Nouveau plan d’actions du Cap-Vert

Le succès du plan d’actions en matière d’immigration, qui sera mis en œuvre par le gouvernement cap-verdien au cours des deux prochaines années, et qui bénéficiera également aux Sénégalais, dépend de l’engagement total et de la participation effective des pays d’origine. C’est le point de vue de José Viana, président de la Plateforme des communautés africaines résidentes, qui s’est félicité du fait que ce troisième plan, discuté mardi au Conseil national de l’immigration à Praia, garantira le respect du principe de réciprocité, permettant aux pays africains d’être beaucoup plus proches de leurs citoyens, démontrant ainsi qu’ils s’intéressent réellement à leur processus de développement et à leur bien-être au Cap-Vert. Pour sa part, le gouvernement a déjà montré qu’il travaillait dans ce sens.

Le plan d’actions sur l’immigration pour 2023-2025 a été discuté et validé mardi à Praia. Il sera ensuite approuvé par le Conseil des ministres. Il comprend une panoplie de mesures sociales et économiques, en termes d’inclusion sociale, de sécurité et de Justice, qui seront mises en œuvre par le gouvernement capverdien au cours de cette période. Le programme vise non seulement à contribuer à une migration régulière, légale et cohérente, mais aussi à promouvoir la pleine intégration de tous les citoyens, qu’ils soient africains ou originaires d’autres pays, y compris les Chinois et les Portugais. Et au-delà.


José Viana, qui a représenté les communautés africaines lors de l’élaboration de ce plan, s’est dit optimiste quant à l’avenir, car il a proposé des mesures qu’il considère comme fondamentales pour sa mise en œuvre. «Le plan met en évidence certains axes fondamentaux, essentiellement la coordination technique et le leadership politique, l’intégration dans le marché du travail et surtout la responsabilisation des autres parties impliquées dans le processus d’immigration. Il a été clairement établi ici qu’il faut un dialogue permanent qui sera renforcé avec les ambassades qui représentent ces immigrants. Comme vous le savez, le Cap-Vert a la responsabilité d’intégrer les immigrants, mais il faut vraiment une meilleure contribution du pays d’origine pour que les communautés aient une meilleure chance de résoudre leurs problèmes», a-t-il déclaré.

Appel à une participation effective des pays d’origine


Pour M. Viana, cette question a été son cheval de bataille ces derniers temps, car il ne voit aucune raison à cet abandon de la part de certains pays africains qui, a-t-il dit, devraient être en phase avec les politiques mises en œuvre dans ce domaine. Selon lui, les pays doivent maintenant être plus ouverts pour permettre à cette communication de se dérouler de la meilleure façon possible, en leur permettant de travailler en réseau avec les institutions centrales et avec les différentes municipalités où résident les migrants. «Les immigrés ne peuvent que tirer profit de ce plan, car ils bénéficieront d’un service intégré dans la mesure où ils pourront résoudre leurs problèmes plus rapidement dans le cadre du processus de régularisation», s’est-il réjoui.

Cependant, José Viana veut rêver plus grand en termes de politique d’immigration intégrée, en espérant que ses pairs bénéficieront également des programmes de recrutement, notamment avec l’Union européenne, tout comme les Capverdiens. «Nous avons assisté au recrutement de Capverdiens pour travailler dans différents domaines et dans divers pays européens, notamment le Portugal. Les communautés recherchent une discrimination positive à cet égard et nous pensons qu’il serait excellent qu’ils figurent également sur cette liste. Il s’agirait alors d’un recrutement équitable qui contribuerait grandement à l’intégration effective et cohérente que le plan préserve et que nous visons tous», a-t-il souhaité.

Pour sa part, Fernando Elísio Freire, ministre cap-verdien de la Famille, de l’inclusion et du développement social, a déclaré que ce plan montrait que le pays s’affirmait de plus en plus sur la scène nationale et internationale en matière de politique d’immigration. D’après lui, c’est une façon de bien s’occuper de ses immigrés en proposant toujours des programmes qui ont réellement un impact sur leur vie sociale et économique. «Nous voulons que cette intégration soit pleine et entière pour toutes les communautés qui vivent ici au Cap-Vert et, une fois de plus, nous voulons que le pays soit une référence mondiale, un pays qui est accueillant, qui traite bien, qui respecte les droits de ses citoyens, quelle que soit leur nationalité, et qui est à l’avant-garde de la promotion d’une société de plus en plus inclusive, pacifique et partagée par tous», a-t-il fait savoir.

A cet égard, Fernando Elísio Freire a souligné que le plan protège également la question de la traite internationale des êtres humains et de l’immigration illégale. «Il convient de préciser que lorsque ces personnes entrent au Cap-Vert, elles ne restent pas sur le territoire cap-verdien, car il s’agit d’une immigration illégale et involontaire, c’est pourquoi elles doivent être expatriées et seront naturellement rapatriées de manière légale et pacifique», a conclu M. Freire.


Pour ceux qui vivent dans le pays, M. Freire a rappelé, qu’en plus de la création de centres de services dans différentes municipalités du pays, le gouvernement est en train de mettre en place une plateforme avec des traductions dans cinq langues parlées au sein des communautés immigrées, à savoir le wolof (Sénégal), le créole bissau-guinéen, le mandarin (Chine), l’anglais et le français, rapprochant ainsi les migrants de l’Administration publique cap-verdienne.


Ces questions ont été toutes débattues lors de la 13ème session plénière ordinaire du Conseil national de l’immigration, un organe consultatif qui soutient la haute Autorité de l’immigration (Aai) dans la définition des lignes générales d’action et la mise en œuvre de politiques dans ce domaine.


Par Arlinda NEVES (correspondante particulière)

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