Séisme au Maroc : Mohammed VI, un roi à la communication discrète
Une photo le premier jour, la visite d’un hôpital le quatrième, un communiqué, une réunion ensuite… mais toujours pas de prise de parole publique. La communication du roi du Maroc Mohammed VI reste discrète depuis le séisme dans son pays.
Samedi 9 septembre, quelques heures après la catastrophe, il apparaît, fes sur le chef et jellaba colorée, entouré de hauts responsables civils et militaires, ainsi que du prince héritier Moulay El-Hassan.Les mesures d’urgence ont été décidées sur « instructions et suivi constant par Sa Majesté le Roi », indique ensuite le Palais royal.
Trois jours de silence plus tard, le monarque est immortalisé dans l’hôpital universitaire Mohammed VI de Marrakech, où il embrasse délicatement un adolescent blessé avant de donner son sang. Jeudi 14 septembre, un programme de relogement est annoncé après une réunion qu’il préside.Pour la communication officielle, le roi dirige, supervise, coordonne… dans l’ombre. « C’est quelqu’un qui travaille énormément mais qui ne parle pas. Ce n’est pas un hâbleur », affirme à l’AFP l’écrivain franco-marocain Tahar ben Jelloun, laudateur à son égard.Sur le séisme, Mohammed VI, qui « a les pleins pouvoirs sur l’Intérieur, sur l’armée, sur les questions vitales », a « mis les choses en chantier » jusqu’à « organiser matériellement » les secours dans les villages reculés frappés par la catastrophe, qui a fait près de 3.000 morts, assure-t-il.Arrivé au pouvoir en juillet 1999 à la mort de son père Hassan II, le souverain de 60 ans « incarne la nation marocaine » tout en étant « un symbole religieux dans une société très conservatrice », explique Luis Martinez, directeur de recherche à Sciences Po.